Sunday, August 1, 2021

Pantomime - dans la serie "La Maison aux Fenetres Invisibles" dedicacee a Nacer Amari

Entre l'angoisse du monde et ses delires, entre voix supprimees et mains qui s'unissent et decident de ne pas abandonner l'espoir, entre larmes qui s'habillent comme sourires, voila cette danse silencieuse du poete et de la pantomime, que je dedique a ma famille de coeur, si loin, si proche, en Algerie: 


Pantomime 

Si j'avance sur cette scene de theatre, ou la lumiere qui y entre est si violente, que je vois a peine que tu avances de l'autre cote pour me rencontrer au milieu, pourras - tu m'entendre les gestes que communiquent mes poemes, que le chaos du monde essaie de leur noyer les mots dans leur bruit toxique?

Toi aussi, tu avances, sur cette scene de theatre, ou les rideaux sont lourds et noirs, et t'etouffent les couleurs que tu y laisses, telles des fleurs pour mes poemes, que tu partages, que tu illumines avec les images que tu dessines des hommes, femmes et enfants kabyles, a travers la perspective de ta camera.

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C'est la pantomime d'images qui cherchent de ne pas se perdre sur le sentier ou te rencontrent mes poemes qui dans tes photos, tes visions precises, entendent la voix qui donnent naissance aux poemes qui sans les lignes en noir et blanc, en couleurs de tes photos, tes portraits et natures mortes n'auraient pas trouvee la verite et sagesse du coeur et de l'histoire berberes. 

C'est en Kabylie, en Algerie, sur cette scene ou le bruit etourdissant reverbere a travers le monde, qu'il y a cette pantomime, d'une poete flamande et un artiste berbere, qui ensemble, savent donner couleurs, melodies et mots, pour unir les images a la declaration que l'esprit berbere a le coeur qui bat au rythme du courage, de la resistance, de la charite, qui dechire le silence noir et y laisse un brillant arc en ciel. 

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La pantomime du poeme, et de l'image, qu'il continue sur cette scene, entre ombre et lumiere, pour laisser son heritage, que le mal, ce polymorphe ecoeurant, pourtant ne peut faire rien quand on trouve le moyen de crier, de peindre, meme la voix muette et les yeux aveugles, les mots et la danse que les esprits libres partagent. 

Cela m'a pris toute une vie pour atteindre les rives de l'Algerie, pour y decouvrir la richesse de son coeur immense, d'apprendre que mes poemes ont leur voix dans la culture kabyle. Sans elle, je n'ai pas la voix libre, je ne vois pas les couleurs des melodies fieres, de me savoir membre de la grande famille berbere, de me sentir  accueillie, ne plus blessee, ne plus seule, unie a son coeur de guerriere eternelle.   


Trudi Ralston

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