Friday, July 30, 2021

L'Eau qui Coule - dans la serie "La Maison aux Fenetres Invisibles" dedicacee a Nacer Amari

               Le temps qui passe et les impressions que celui nous laisse, est elastique, et l'imagination sait en sculpter des images vives, des paysages entiers, des theatres, qui creent des personnages, qui se forgent des memoires, ou ils vivent a cote de nos souhaits, de nos voeux. Ces reves de l'imagination dans le contexte du temps qui passe, sont integrales a notre coeur, a notre esprit, sont les lignes entre le concret et verifiable et les visualisations cheres a nos energies, a notre identite, et souvent, ces lignes deviennent tres reelles et verifiables aussi, de ce besoin insistant d'unir les lignes de l'imagination avec les lignes physiques de notre vie et la vie de ces personnes cheres, qui nous definent le coeur, l'esprit. C'est l'Algerie, qui m'a unis mon coeur physique a mon coeur spirituel, a mon coeur de poete. C'est la Kabylie qui sait toucher, sculpter, dessiner, peindre, leur expression definitive de l'identite de mes poemes, leur reveille le contexte de leur vision, comme je celebre dans ce poeme et son voeu fervent:  

L'Eau qui Coule


Du bout des doigts, du bout du pinceau et ses odeurs de la peinture a l'huile qui sur la toile blanche vont deligner le contour de ton visage, de tes mains, des fleurs sauvages que tu y tiens, je touche les ombres et les lumieres de ta presence, ou se reveille cette peinture, ce portrait tranquil, estivale de toi. 

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Cest une eau qui coule, lente, rafraichissante, venant du haut de tes montagnes, laissant dans ma bouche, sur mon front, la melodie et le calme, les senteurs de l'ete chez toi et sa chaleur, le gout de ta terre, de tes champs, de ses recoltes de ble, de fruits, qui le soir nourrissent a ta famille, a tes compagnes. 

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Le ciel ce matin, coule lui aussi comme une eau, entre une larme supprimee et un sourire d'espoir, qui cherchent les couleurs precises de tes yeux, pour ce portrait, cette peinture, ses perspectives expressionnistes, en bleu, blanc, vert, rouge, jaune, ambre, noir ebene, pour tes mains, pour tes cheveux, ses lignes berberes, ou je visite Oskar Kokoschka. 

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Le portrait qui se dessine, dans mon imagination, d'abord dans des ombres en crayon, qui invitent en suite la danse et les couleurs riches de la peinture a l'huile, et ses rythmes que m'a appris mon oncle peintre Frans, de qui tu es l'heritier de son aura, de la voix de Rilke, dans ta facon de m'accueillir les poemes, j'y vois aussi au peintre rebelle Raoul Van den Heede, qui m'a peint comme fille Roma libre, audace. 

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L'etre humain est resistant, comme est evident avec chaque jour qui passe, de cette pandemie, qui comme une guerre mondiale, nous tient chacun dans notre coin, sans savoir quand arrivera le jour qu'on pourra se voir. Le portrait que je m'imagine, dans ses senteurs et couleurs vives, est ne du voeu, du souhait de pouvoir toucher ton visage, tes mains, de boire la lumiere de tes yeux, d'y gouter leur chaleur.

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Comme le pinceau qui nage dans les couleurs que decide mettre sur la toile blanche le peintre qui a une vision, et qui sur ses doigts, sur ses bras, sur le visage, dans les cheveux, trouve apres les traces humides de la peinture et ses mouvements, ainsi je veux toucher a ta presence, celebrer cette danse ou le spirituel et le sensuel s'embrassent, dans ces braises joyeuses de l'anticipation.  


Trudi Ralston




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