Saturday, July 24, 2021

La Transmission: Le Portrait "Le Silence" de Nacer Amari - dans la serie "L'Esprit Vagabond"

               Le matin, un de mes moments les plus favoris est de saluer le soleil quand il laisse sa lumiere brillante sur les branches des hauts sapins au fond du jardin. La chaleur du soleil qui me touche le visage, qui est le moment ou je pense a ma famille berbere en Kabylie. Je pense a toutes ces personnes cheres a mon coeur, les personnes disparues aussi et l'heritage qu'elles m'ont laissees a mon esprit, et pour ma vie, comme mon pere, ma grand mere paternelle, et mon oncle Frans, dans un melange de reflection tranquille sur la vie, ses joies, ses defis. Un portrait du 23 juillet 2021, au titre "Le Silence" du photographe berbere Nacer Amari de Tassi Photographie, touche a l'universalite pour le coeur humain, quant a l'experience de la joie, et du chagrin. Le portrait en noir et blanc, est du frere du pere du photographe, et communique ce profond mystere qu'affronte l'etre humain. Le lien entre la communaute humaine, a travers les experiences de la vie qui les unissent, souvent devient plus clair dans les moments d'intense douleur, qui comme son contraire, la joie, et ses exuberances, invitent un voyage a l'interieur de notre etre, et l'etre de la personne, ou les personnes, qui nous partagent ce chagrin, cette joie. "Le Silence" nous invite, tel le fait un tableau, une peinture, ou l'echange sobre et precis entre ombre et lumiere, du protagoniste du portrait, nous introduisent au monde interieur de cet homme avec tact et respect, ou les lignes en noir et blanc et leur rythme ralenti, emet une aura de discretion, en meme temps que le portrait revele qu'on entre un moment d'angoisse, de profonde detresse dans la vie du protagoniste et que le photographe Nacer Amari approche avec une profonde sincerite. La portraiture possede ce pouvoir, dans les mains et a travers la vision de peintres et photographes qui savent trouver un equilibre entre un esprit d'etude artistique et son partage, et un desir de comprendre et transmettre les degres et dimensions de l'experience humaine sur terre. Plus que le peintre ou photographe, ou sculpteur, reussit d'unir le fil specifique d'une culture, au fil universel du dilemme, du conflit, du moment de joie ou de douleur, plus que son portrait touchera le coeur, pour donner en meme temps un interet dans cette culture specifique, comme la culture berbere celebree dans les portraits des hommes, femmes et enfants kabyles de la part de Nacer Amari, et donnera aussi ce moment de confort, de savoir que l'esprit humain peut faire un pont de communalite, sans devoir sacrifier l'individualite et sanctite de chaque culture, et la magnifique diversite a connaitre, a celebrer, a partager. 

                Le portrait "Le Silence" du photographe berbere Nacer Amari, sait peindre un contexte  de l'universalite de la peine, a travers son sujet d'un homme berbere, de qui l'expression de ses yeux, leur lumiere qui parait aller a une profondeur comme d'une eau qui reverbere le silence autant qu'ils l'absorbent, et ainsi nous rendent visibles son chagrin, pour savoir son epouse malade, et m'evoque la memoire de me trouver face a un piano, comme jeune personne, comme eleve. Je me trouvais face a un instrument auquel son introduction me fut un peu bouleversante, pour lui toucher le clavier, ce mystere en noir et blanc, comme les yeux le font avec le portrait, pour apprendre comment lui reveiller la melodie riche, variee, triste, belle, selon le mouvement de ma main, et ses inspirations envers les sons dont est capable le piano. "Le Silence" a cet effet, de se trouver avec le desir de comprendre, d'ecouter les notes a travers le silence, que cause le chagrin, et dans ce sens le titre du portrait est tres touchant, et tres exacte. Le chagrin a une facon de vouloir s'isoler, de guerir sa blessure en solitude, mais ceci peut avoir un effet destructif si ce voyage au centre de la solitude de notre etre dure trop longtemps. Il y a un point ou on se rend compte qu'on est comme etre humain, un etre qui recoit des energies positives par etre membre d'une famille, d'un groupe d'amis, de camarades, de collegues, d'une communaute, d'un village, d'une culture, d'un pays, malgre toutes les complications, defis, contradictions, que cela donne, ensemble avec le va et vient continu et indecis entre moments de bonheur, et de detresse, de perte. "Le Silence" est l'antagoniste dans ce portrait, le temoin sphinx, que doit affronter le protagoniste face a son affliction. Ensemble, le protagoniste qu'est l'oncle, et l'antagoniste qu'est le silence, creent un portrait sincer, profond, d'un homme berbere qui est la transmission d'un message important: les extremes de la joie, de la douleur que cause vivre, nous unit, dans la voix exuberante des moments de joie, et dans le silence et ses echos muets de l'epreuve du chagrin. En hommage a ce portrait "Le Silence" aux finesses intellectuelles et artistiques si sinceres qu'a fait le photographe Nacer Amari, en hommage au coeur berbere charitable et resistant, je dedique ce poeme:


La Transmission


Comment expliquer, le sentier que j'ai suivi, le cours de ma vie, sans demander, sans exiger, en esperant qu'a la fin le chemin m'expliquerait ses facons, que le destin rendrait clair ses mille et une raisons?

Ce n'est pas evident, d'avoir le coeur qui cherche le monde de l'esprit, d'avoir le coeur silencieux, tranquil, qui prefere le silence au bruit et exigences que donne une vision vers l'exterieur du monde. 

                                                                   * * * * * * * * * * * * * *

Parfois, j'ai l'impression que ma vie est tel un voyage en train, ou chaque fois que je pense arriver quelque part, la piste change de direction et je me retrouve a la gare ou j'avais laissee ma valise, je me retrouve a nouveau au debut du voyage. 

Comment expliquer, la profondeur de que je ressens? Je me sens comme une eau de qui je vois le fond, mais les reflections autour le rendent presque invisible pour ceux qui m'entourent. J'ai pris l'habitude depuis longtemps, de faire confiance souvent au silence comme compagne, qui ne conteste rien, qui m'ecoute sans demandes, sans jugement. 

                                                                   * * * * * * * * * * * * * *

La joie a sa langue, je suis d'accord avec cette conviction, mais quant au chagrin, il a ses propres lois, que seul le silence sait traduire, sait tolerer. Mais si tu as le courage, regarde moi les yeux, ils te diront tout ce que tu penses ne pas pouvoir m'entendre ou interpreter. 

Comment expliquer, comme est longue la route, comme je suis fatigue, comme je veux simplement qu'on m'accepte ce silence dur qui vit ici avec moi, autant a la maison, que dans mon coeur? 

Ce n'est pas evident, je suis le chemin, ou il mene, ou il va, et si tu veux, accompagne - moi pour un moment, dans ce silence qui pese plus lourd avec le temps qui passe, avec les questions qui n'ont pas de reponse. 


Trudi Ralston


No comments:

Post a Comment