Sunday, July 4, 2021

Yicha: Le Cri et le Tambour: dans la serie "La Maison aux Fenetres Invisibles" dedicacee a Nacer Amari

 Dans la langue Athabasque de la culture amerindienne Navajo, le peuple dit Dine Bizaad, du Sud - ouest des Etats Unis, le mot "Yicha" se refere au cri, qui peut aussi etre le cri de la victoire, le cri du triomphe sur les detresses. Pour moi, la culture et le coeur berberes de la Kabylie furent les energies, fut la force qui m'a enlevee le sortilege de l'oubli, a travers sa nature unique, a travers l'art et l'accueil de ses artistes photographes, a travers les bras ouverts de ma famille berbere de ce grand pays, plein d'histoire, plein de sagesses et courages qu'est l'Algerie. Je lui dedique ce poeme, ce chant, de decision, de fierte, d'espoir, je lui dedique mon cri de triomphe, de dignite, pour m'avoir sauvee l'ame et le coeur de poete:


Yicha


Si je saute, haut, comme un danseur qui s'est mis les ailes de l'aigle, si je cris fort, comme les tambours qui dechiffrent les reves, si la fierte est la couleur brillante de mes pas de danse, de mes poemes, c'est parceque en Kabylie, on m'a brisee le sortilege d'etre abandonnee au milieu du neant et ses spectres. 

Yicha! me voila, les pieds qui savent suivre le rythme des tambours et leurs enigmes. Yicha! me voila, que mes mots pour mes poemes bougent, dansent sans le gene de chaines. Yicha! me voila la voix ne plus muette, ne plus invisible, ne plus a l'ame affamee, ne plus sous l'hypnose de mirages, d'illusions ameres. 

                                                                  * * * * * * * * * * * * * *

Me voila, avec des plumes brillantes comme couronne, des plumes faites de determination, de sourires, de lumieres, pour marcher vers l'horizon ne plus assoiffee de mes exploits bohemes, me voila, Yicha! femme aux pieds nus dans les sables, dans les rivieres, sur ce voyage que l'Algerie m'invite, me partage. 

Le cri et le tambour, mes compagnes, le feu et le vent en egale mesure, me dessinent les scenes pour mes recits, pour les visions de mes livres et de mes poemes. Je vole, sur des ailes fortes, qui m'enlevent le poids de la solitude et de sa misere. Ecoutez, mon cri: Yicha! qui m'apporte sur un vent benevolent vers les rives berberes. 


Trudi Ralston


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