Thursday, July 29, 2021

L'Echo sur la Route: Le Voyage des Innocents - dans la serie "L'Esprit Vagabond" dedicacee a Nacer Amari

                   Ce matin, il y avait un silence lourd dans l'air. Les nuages paraissaient loin, hesitants, dans des dessins de lignes blanches opaques, comme collees sur un ciel d'aquarelle bleu pale, humide, qui tremblait comme un tissu de soie dans la brise etouffee. Je pensais aux enfants du monde, a la folie humaine, a la crise de la pandemie, avec ici dans le Sud du pays, plus de cent mille cas nouveaux du virus de qui on n'a meme plus l'energie de dire son nom de Covid, et qui s'amuse avec l'apparence de variants plus vite que les scientifques savent comprendre. Je pensais aux enfants, hier soir, ce matin, au sourire du bebe de ma voisine, qui a sept mois cette semaine, un bebe souriant, de qui son papa est algerien, et sa maman est nee a Olympia, une famille heureuse, si contente et fiere avec leur enfant et l'espoir et joie qu'il leur donne. Je pensais a tous ces bebes qui sont nes et vont naitre, ici, en Kabylie, ou vit ma famille de coeur berbere, et partout sur cette terre, pendant cette pandemie.  C'est en ce moment de pensees et emotions reflexives, melancholiques, que j'ai vu la photo du 29 juillet 2021 de Nacer Amari de Tassi Photographie de l'enfant Idir.  L'enfant berbere marche, avec son dos vers nous, avec comme sa cape le drapeau de l'Algerie, dans ses couleurs de blanc, rouge et vert, la tete un peu inclinee, sous un fond blanc. L'enfant Idir parait marcher comme dans une legere brume, de qui l'enfant parait marcher en dessus, comme y attachee tel une poupee faite de papier, fragile, vulnerable, dans cette photo pendant une des marches historiques pacifiques de la Revolution du Sourire en Algerie que le photographe Nacer Amari a rendu iconiques et memorables a travers ses magnifiques portraits, en noir et blanc, en couleur, d'hommes, femmes et enfants kabyles. Cette photo est sobre dans son minimalisme en couleurs, en lignes, et pour l'innocence de son protagoniste, l'enfant Idir, ce qui rend ce tableau tres emouvant, tres puissant. Ce petit enfant berbere est l'ambassadeur de tous les enfants du monde, qui demandent a tous les adultes, ou va le monde, que de nous, les enfants? La pandemie dans le mot meme indique que ce n'est pas une crise sanitaire qui se limite a un ou deux pays, a un continent, non, pandemie veut dire une epidemie qui est partout, du mot grec "pan", "tout, tous", donc tous les pays, tous les continents, on ne peut pas faire semblant que ce sont "eux" et ne pas "nous" que la terreur de ce virus mortel affecte.

                     Les enfants de la terre, se trouvent tous en marche sur un chemin trouble, comme le jeune enfant berbere Idir. Ils ne voient pas ou mene la route, d'ou vient l'echo des pas qu'ils suivent, n'ayant pas de choix que de se confier dans le monde des adultes, qui en ce moment, leur mene dans une brume epaisse, dangereuse. Mon poeme " Le Voyage des Innocents" est ecrit pour tous les enfants du monde, inspire par le portrait et son message de l'enfant Idir de la part du photographe Nacer Amari et son portrait narratif emouvant, avec son aure artistique du tableau nostalgique et moderne a la fois dans sa facon de savoir arreter, ralentir, pour un moment decisif, les pas de l'enfant Idir, pour donner a nous les adultes du monde, la question qui devrait nous voler le sommeil la nuit: ou va ce monde, et que de nos enfants?! Je m'imagine cette photo de l'enfant Idir et ses pas sur cette route incertaine, chercheant une direction qui ne lui fera pas disparaitre dans la brume, et je vois des centaines et centaines, des milliers d'enfants, avec les capes du drapeau de leur pays, en Afrique, en Asie, en Europe, aux Ameriques, de qui on risque sacrifier leur innocence, leur droit a une vie de dignite, d'espoir, d'une chance a la joie, a un futur. La photo du jeune Idir berbere de l'artiste d'Aokas berbere Nacer Amari serait la photo parfaite pour mettre a l'entree des edifices des Nations Unies, repetee comme la voix d'un echo, comme dans un collage symbolique de tous les enfants du monde, qui portent chacun et chacune le poids du drapeau de leur pays sur le dos, parceque les enfants de tous les pays souffrent a cause des inscrupuleuses arrogances et indifferences de nous les adultes. Voici le poeme, en hommage de cette photo de l'enfant berbere Idir, et son message, en hommage de sa facon determinee de la part du photographe Nacer Amari d'inspirer un desir et besoin urgent de proteger tous les enfants du monde des ravages que leur laisse comme heritage impardonnable chaque adulte qui ne valorise pas leur importance sacrale:


Le Voyage des Innocents

C'est un jour ou le soleil se voit grand dans le ciel, comme fait d'or, refletant le visage du dieu egyptien ancien Ra. Je marche en avant, et j'entends des voix, et mes pas resonnent avec un echo, de qui je ne vois pas la direction tres bien. 

Ca parait telle une fete, tout le monde celebre, en meme temps qu'il ya des cris de dissonance. Je sais que c'est important, cette presence de nous les enfants, pour faire comprendre au monde comme est grave la condition dans laquelle se trouve cette terre, pour nous qui y sont nes, sans pouvoir controler ce qui nous va arriver. 

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Les adultes parlent beaucoup, souvent un peu trop vite selon mon gout, c'est un peu comme les bateaux a moteur, qui avancent, mais ne savent pas le faire sans beaucoup de bruit, tandis que nous les enfants, on a le coeur qui observe d'abord, et apres exprime ce qu'on ressent, ce qu'on devine. 

Apres ces milliers d'annees, de guerres, de haines, de pandemies qui remontent a l'ere d'empires arrogants eux aussi, comme les romains sans parler des desastres des empires qui envahissaient en francais, en anglais, en espagnol, tants de terres et pays qui n'etaient pas les leurs pour approprier, et essayer de detruire. 

                                                                   * * * * * * * * * * * * * * 

Me voila, petit enfant, sur ce sentier, que m'ont mis les irresponsables de la terre, sur ce chemin ou je vois a peine la route pour y mettre mes pas, pour y laisser mes traces. La brume y est si epaisse, je ne vois rien derriere moi, et rien en face, qu'un vide qui fait mal, qui devrait gener tous ces adultes qui dans leur vitesse detraquee, me depassent.  


Trudi Ralston



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