Tuesday, July 6, 2021

Chaque Matin, Mon Esprit Danse - dans la serie "La Maison aux Fenetres Invisibles" dedicacee a Nacer Amari

Chaque annee, le mois d'avril , il y a une celebration immense de la part des peuples amerindiens des Etats Unis et du Canada, le Pow Wow le plus grand des deux pays, dans la ville d'Albuquerque, dans l'etat de New Mexico, la Nouvelle Mexique, dans le sud - ouest des Etats Unis. Cette celebration " Gathering of Nations", "La reunion des Nations", de musique, chants et danses, unit des milliers d'hommes, femmes et enfants, de plus de 500 tribus, dans une ecstase de couleurs de la regalia de tenus d'une diversite culturelle magnifique. Les chants sont faits par un groupe d'hommes au centre d'immenses tambours qui indiquent le rythme des danseurs qui les entourent. La celebration dure deux jours, et l'energie en est incroyable, comme en temoignent les reportages en videos que se partagent les spectateurs et participants, dans un effort de rendre hommage a cette tradition sublime de joie et de paix. Mon poeme "Yicha" celebre pour moi l'importance cruciale de la culture berbere, quant a ma voix de poete, et mon poeme "Chaque Matin" est en hommage du besoin et desir profonds de me trouver a nouveau sur terre berbere, en Kabylie. Je le dedique a ma famille de coeur, a ma famille berbere en Algerie, qui si souvent m'encourage, m'accompagne les moments de joie et de defis. Le poeme est ecrit sur le rythme des tambours et des chants puissants du Pow Wow a Albuquerque:


Chaque Matin 


Quand le jour se leve, quand le ciel peint ses couleurs bleues, y pend les nuages blancs. Quand la lune a besoin de dormir, et met dans ses poches les etoiles et leur eclat jusqu'a la nuit suivant, c'est a ce moment que le silence dans mon coeur se brise, et commence le chant de manque et de joie. 

Sur des pas de danse, lents et reflexifs, j'avance, sur les chants qui crient le courage, la fierte, et la victoire sur la solitude, l'oubli. Les tambours annoncent ta presence, si proche, que le battement de mon coeur et de ton coeur avancent la main dans la main. 

Chaque matin, je pleure, chaque matin, mes larmes se transforment dans des petits cristals, qui tombent sur l'herbe, ou les oiseaux les emportent vers les rives pourque tu les ramasses sur ton chemin et tu les mets comme une guirlande pour tes reves, pour tes mains. 

Chaque matin, je meurs, chaque matin, je suis renee, dans cette danse, ou tu es la lumiere et l'ombre, qui adoucit mes peines, qui peint sur mon visage, le sourire, en couleurs brillantes, en melodies touchantes, que tu laisses sur mes epaules, ou tu laisses la senteur de ton esprit. 

Chaque matin, je chante, chaque matin, tu m'approches, et tu me mets le manteau leger et chaud, de ta presence, qui a les dessins, qui a les histoires de ton peuple berbere, qui comprend tres bien, ce que cela veut dire, chanter et crier pour chasser la nostalgie pour ta terre et tendresse qui guerissent le dur destin. 

                                                                * * * * * * * * * * * * 

Quand le jour se leve, quand le soleil revele sa chaleur en rayons brillants et reveille les fleurs et les animaux, quand la foret annonce le vert et la fraicheur de ses rivieres, et m'indique les pas vers ses arbres qui me racontent des exploits berberes, me venus sur les ailes des cris de tambours. 

C'est quand comme le phenix, je meurs, et je suis renee, dans le feu et les cendres, de la joie et de la peine, de me savoir si proche, de voir les navires des nuages qui chaque matin m'apportent vers tes rives, vers les plages, vers tes vergers, vers ta maison, sur la brise si legere, qui a le gout chaud de ton etreinte, qui m'assure, que je suis chez moi. 

Chaque matin, mon esprit danse, de l'autre bout de la terre, sur le rythme de tambours et chants anciens, qui me laissent les signes, pour me trouver le chemin de retour vers ma Kabylie, vers l'Algerie, qui m'essuira les larmes, qui donnera a manger et boire a mon ame epuisee des longs exploits, et s'ouvrira les bras doux et guerisants a mon coeur et ses poemes. 


Trudi Ralston

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