Sunday, October 22, 2017

Mal de Pays : Le Complexe des Innocents - pour mes amis berberes

Je me rappelle comme une enfant qui a grandie dans un village flamand, les commentaires faites par les braves gens du voisinage, quand par hazard une personne du Maroc ou de l'Algerie croissait la conversation. J'avais moins de dix ans et je me rappelle le jour ou la femme qui aidait ma mere avec mon frere et soeurs et moi, nous racontait qu'il y avait dans son village maintenant une famille de l'Afrique du Nord. Dans la ville a cote, il y avait plusieurs familles algeriennes, et je me rappelle une jeune fille belle et fiere qui devait supporter les regards de mepris dans les magasins quand elle faisait les achats pour sa famille. Je me rappelle un garcon, un adolescent beau et confident, qui aimait me siffler quand je prenais le bus avec notre meme, et la famille qui prenait le meme bus que nous, une mere, un fils et une jeune femme tres belle, au peau doree, et des cheveux comme une chute d'eau aussi exotique comme ses yeux de perles noir au eclat de lumiere de petites etoiles egarees. Comme enfant precoce et independente, je ne comprenais pas le mepris dirige vers des gens si beaux et dignes. Apres avoir vecu plus de quarante ans maintenant aux Etats Unis, ayant venu comme adolescente, je connais bien les emotions du mal de pays et avec une famille belge maudite par des circonstances inauspices, le fait de ce ce soit deja trente ans depuis mon retour a mon pays natale, le pince de cette melancholie bien specifique du mal de pays m'est bien connu. Avec la decouverte de la photographie magnifique de l'artiste berbere de Bejaia, Djamil Diboune, je me demande des fois comment peuvent tolerer les immigrants de l'Algerie, les exiles economiques invisibles, les ciels gris et le rascisme des pays comme la Belgique et la France. Hier, pour la premiere fois, j'ai ecoute la chanson " Algerie, Mon Beau Pays ", par le chanteur fameux de la Kabylie, Slimane Azem. Chante en francais, la douleur du manque de pays n'est pas deguise, et m'a fait apprecier sa vie difficile et sa passion pour ne pas abandonner son ame poetique quant a l'expression de son amour profond pour son pays natale. Je pensais a la beaute exquise de la nature que partage Djamil Diboune, ce qui me fait comprendre encore avec plus de precision l'agonie du mal de pays qu'exprimait Slimane Azem dans sa chanson. Ayant decouvert recemment le genie des ecritures de Kateb Yacine, cela m'a fait vouloir apprendre sur la guerre d'independence et les horreurs inconcevables qu'a souffert le peuple algerien durant cette guerre agonizante entre 1954 et 1962. Comme est la reponse standard des pays d'histoire d'agression coloniale, qu'il soit belges dans le Congo, hollandais dans l'Afrique du Sud, espagnols et anglais en Amerique, les francais aussi choisissent l'abnegation strategique quant aux horreurs sytematiques et authorises de la guerre qui a effectivement termine leur empire coloniale. J'ai vu ce mepris vers les peuples que le colonialisme a abuse en Europe,et en Amerique Centrale, aux Etats Unis, quand au mepris vers la population noire, et indienne indigene, et le mal de pays qui s'exprime dans la musique de blues, et la musique des pow - wows. Des cris hurles vers le ciel silencieux pour des millions de meurtres sanctionnes. Je me rappelle la premiere fois que j'ai entendu une chanson du poete kabylie Idir, c'etait la chanson "Tizi - Ouzou ", que ma copine francaise m'avait envoye de Paris. Cette decouverte m'a mene a vouloir apprendre sur la culture berbere, sur la region, l'histoire, la langue, la nature. A travers les Kabyles de Paris, j'ai decouvert Aokas Bejaia Tourisme, qui m'a fait decouvrir la photographie de Djamil Diboune. La photographie de Djamil Diboune et la profondeur de ses prises en elements mythologiques, comme ses arbres, me font comprendre la presence de l'histoire de son pays dans ses prises, et cette presence m'a mene a Kateb Yacine, et la guerre de l'independence, et une appreciation pour la complexite culturelle et historique de l'Algerie. Toutes ces lecons me font penser a la multitude de gens qui vivent loin de leur Algerie natale, et tous ceux qui revent d'un futur integrale socio - politique et historique pour leur pays. L'Algerie est un pays immense , le plus grand en Afrique, et quatre fois la France en grandeur. L'Algerie est considere le geant de l'Afrique quant a ses reserves de petrole et le forage petrolier. C'est un pays qui a toutes les ressources necessaires pour un futur plein d'espoir et opportunites. Biensur, les circonstances politiques restent compliques, comment ne pourraient ils pas l'etre, ayant une histoire de milliers d'anees de conquetes coloniales, des empires phoeniciens, carthagiens, romains, vandales, turques, francais... Je pense a la melancholie de mes amis algeriens quant au passe, quant au present, quant aux doutes du futur, quant a la douleur de tous ces immigrants de l'Afrique du Nord cherchants de l'espoir et de la dignite dans les pays qui ont brutalise leur cotes sans excuses, sans genes. Le complexe des innocents, ce mal de pays souffert dans des pays ou la plupart des personnes ne comprennent rien de la richesse de la culture, histoire, ame de la personne qu'elles voient triste et perdu, insulte, ignore, maltraite au nom de l'ignorance et du rascisme, ces deux freres gemeles traitres de la conscience hypocrite post - coloniale.
La richesse de culture, en arts, en histoire de l'Afrique du Nord me fascine depuis mon enfance, je sentais intuitivement que les jugements et les prejuges contre son peuple etait faux, et j'essaye de comprendre, d'apprendre depuis ces moments de questions comme enfant, le monde varie et complexe qu'est ce part integrale du continent africain. La decouverte de la nature en Algerie a travers la photographie de Djamil Diboune ouvre cette porte a un pays dont j'ai garde la clef depuis mon enfance, et qui me permet l'entree a l'ame berbere et ses montagnes, rivieres, mer, lumiere, desert et fleurs, ou mon esprit inquiet trouve un repos. Parmi cette beaute auparavant inconnue, pour la premiere fois depuis mon adolescence, dans mon ame et coeur, je me sens chez moi, et j'entends la voix forte et sonore du chanteur jeune kabyle, Bilal Mohri, qui inspire du courage et de la dignite, une voix qui souligne comme une symphonie toute la beaute de la nature et de l'ame berbere dans ce pays unique en Afrique du Nord qu'est l'Algerie.  

Pour mes amis berberes:
Pour Chamy Esp, pour les amis a Aokas Bejaia Tourisme.
Pour Djamil Diboune.
Pour le jeune chanteur kabyle au voix ancestrale, Bilal Mohri. 

No comments:

Post a Comment