C'etait un de ces jours agreables, doux, avec un soleil encore loin de la chaleur etouffante de l'ete qui s'annoncerait bientot. Un jour avec un vent gentil, qui faisait bruire le vert abondant des arbres, dans lesquels les oiseaux chantaient avec energie amoureuse et dediquee. Je me sentais heureuse, malgre l'inconvenient de ma clavicule cassee, qui se reparait lentement, et qui me necessitait d'ecrire mes articles sur mon clavier avec une main. Il y avait une paix que j'eprouvais, tres agreable, et cela me faisait sourire pensant que il y a juste quelques jours, je m'avais senti un peu perdue. Je suis en train de lire " Zabor ou les Psaumes " de Kamel Daoud, et ce livre est tres difficile, et me rappelle la premiere fois que j'avais lu " Don Quixote " de Miguel de Cervantes, en espagnol, pour une de mes classes de litterature pour ma maitrise en litterature espagnole et latino - americaine a l'Universite de Texas a Austin. Je trouvais bien difficile le livre enorme, en deux volumes, de Cervantes et c'etait tres encourageant que la classe fut enseigne par un expert sur le sujet, Dr. Peter Russell de Oxford, qui etait au Texas ce semestre juste pour enseigner ce cours, tout un privilege. Lisant le livre difficile de Kamel Daoud, je me trouvais sans guide, et apres avoir digire les 80 premieres pages, je me sentais assez decouragee, prise d'un sentiment de vide et nausee, pour l'isolation et la solitude profonde du protagoniste Zabor. Kamel Daoud a cet effet sur moi avec sa facon d'ecrire si clairement, si precis; ses protagonistes me heurtent par la sympathie que j'eprouve pour leur solitude de laquelle il parait etre impossible de s'echapper, et qui me rappelle une periode bien difficile dans ma vie de laquelle il m'a ete tres difficile m'en sortir. Ecrire est une facon d'affirmer mon existence, un peu comme Zabor, et il y a toujours ces moments de doute, d'incertitude. Dimanche etait un de ces jours, et je me rappelle exactement ce qui m'a sorti de cette brume asphixiante, c'etait la pensee a une personne specifique, tres loin d'ou je vis et ecris, une personne qui a un optimisme contagieux et un sourire radieux, et qui m'a encourage de quitter mon inquietude de ce moment, et ecrire avec enthousiasme mon article suivant. Sans le savoir, cette personne a l'autre bout du monde, avait su me motiver et quelle agreable surprise de voir de lui apres un commentaire tres positif sur mon article, juste la poussee qu'il m'a fallu pour jeter ce manteau de doute et ramasser mon courage et mes convictions comme ecrivain et poete. Merci, Lemnouer Khaled, pour ce moment d'espoir, de lumiere, quand j'en avais vraiement besoin, et qui m'a fait comprendre que suivre et partager mon ame et coeur creatifs vous donne a vous aussi des moments de joie et espoir, et ainsi aussi a d'autres personnes avec qui je partage mes idees, passions, poemes et memoires a travers ce monde fascinant qu'est pour moi la Kabylie, avec son unique et majestueuse nature et la profondeur, la chaleur, le courage et la passion de l'esprit berbere, aupres desquels mon ame vagabond se sent chez soi. On a tous des moments de doute, d'hesitation quant a la valeur de nos talents, nos certitudes, et pour ceux qui ont le courage d'un coeur et esprit ouvert et chaleureux, malgre la condition deprimante du monde, ils trouveront toujours de la joie dans la vie, parceque ceux qui partagent la joie le recoivent inevitablement en double, tot ou tard. Le sourire de Lemnouer Khaled et ses amis et amies dans les photos de leurs randonnees enthousiastes en est ample preuve, ainsi que mon sourire a moi en appreciant ces photos chacque fois qu'elles me visitent ici dans mon coin du monde.
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