Monday, June 18, 2018

L'Indecision : La Liberte du Precipice dans l'Univers de Kamel Daoud

Recemment j'ai eu une surprise : un ami que je connaissais depuis dix ans allait quitter sa profession de medecin, pour ce qu'il expliquait des raisons de famille. Il m'a annonce cela bien nonchalant, ce qui m'a confus pas seulement a moi, mais aussi a mon mari et a notre fils, on aimait bien cet ami, mais on a vite compris qu'il n'allait pas s'expliquer. On se sentait un peu trahi, un peu blesse, un peu fache meme, pourquoi notre ami ne s'expliquait- il pas?
Je me trouvais cherchant une reponse. Mon fils etait le seul a accepter ce mystere sans trop de questions ou irritation. Apres quelques jours, la paix est retournee a mon ame, et j'ai compris que cette paix m'etait revenue parceque j'ai acceptee que chacque personne, proche qu'elle puisse etre a notre coeur, est un mystere profond, et que c'est bien que ce soit ainsi, c'est seulement que notre vanite, ou notre passion, peut parfois troubler cette verite, cette loi importante quant a la sanctite de chacque coeur humain. Je m'avais permis d'etre vulnerable a cette personne, qui ajoutait un certain flair d'aisance avec son charme humble et sa facon de me respecter les idees et enthousiasmes. Tout ca m'a fait penser que l'idee de l'indecision dans la vie est bien intrigante, ce truc du cerveau pour nous faire hesiter sur des choses dont on a le coeur convaincu, mais qui nous bouscule la confiance avec ses doutes qui paraissent si sensibles, si adultes. La raison a ses justifications que le coeur ne comprend pas. Il parait que quant aux nuances de l'affection, les mots sont somme une brise sur de l'eau, les ondulations laissent leur signe, mais pas de reponse. Personne ne disait ce qu'il avait dans le coeur, notre ami par fierte, mon mari par politesse, mon fils par discretion intellectuelle comme personne jeune, et moi par timidite feminine, face a cette amitie avec un homme professionnel dont je me mefiais d'une tendance de maintenir une perspective un peu impersonnelle et trop logique. Le resultat melancholique de toute cette danse de justifiacations rationnelles est que notre ami partira sans savoir combien on l'aimait. L'indecision nous avait dans sa trance, ce clown muet qui se cache derriere la peur d'hurter les convenances et le risque de la vulnerabilite. La vie continue, comme on dit, chacun a son destin, flou ou precis, alors mieux ne pas se perdre dans la foret dense des vanites ou illusions. Il reste une certaine tristesse vague, parmi les questions et la tete dure de ma fierte, qui comprend que cela prendra du temps pour accepter avec toute humilite et certitude que notre ami a tout droit de ne pas s'expliquer tel comme moi et mon mari et mon fils ont tout droit de persister dans notre indecision et ne pas avouer notre affection pour cet ami et collegue bien aime, si seulement pour addoucir la peine evidente de sa decision a lui de partir sans savoir s'expliquer. Le mystere a ses douleurs que la fierte est bien douee a camoufler. Il y a une certaine poesie dans le dilemme et c'est cette poesie qui me permet de continuer sur le chemin de ma vie, libre, sans ni regrets ou amertume. Je venais de finir le livre " Zabor ou les Psaumes " de Kamel Daoud, et l'apotheose glorieuse du roman avec son affirmation que la litterature peut nous liberer de nos demons, de nos manques de confiance et peut nous inspirer de continuer la conviction de nos reves et aspirations, malgre les obstacles, les detours, les distractions. Je mis " Zabor " a cote de " Meursault, Contre - Enquete ", et " La Preface du Negre ", sur les etageres de mon petit bureau, et j'en caressais avec conviction les dos ou etaient imprimes soigneusement les titres des oeuvres. J'allais perdre un ami, mais dans l'astucieuse intelligence litteraire de Kamel Daoud, j'en avais decouvert un autre. Les Mille et Une Nuits de ma vie continueront, et j'avais deja en tete la lecture du recueil " Mes Independences. Chroniques. ( 2010 - 2016 )", et ce plaisir profond que me donnent les livres de l'ecrivain algerien si riches dans l'abondance de leurs solitudes splendides. 

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