Saturday, December 28, 2019

L'Effet en Cascade - Quand le Positif S'Accumule

Ce soir, mon mari et moi sont alles manger dans un petit restaurant ici en ville, un coin sympathique, de qui les proprietaires sont une famille locale, qui preparent des repas simples et bons, qui donnent au resturant une ambiance detendue et accueillante. A deux tables a gauche de nous furent assis chacun deux hommes qui avaient l'age entre soixante - dix et quatre - vingt ans. Les deux hommes mangeaient en silence, avec dignite, et apres leur diner, ils se sont introduit l'un a l'autre, et de leur conversation j'avais compris qu'ils etaient les deux veufs depuis plusieurs annees, et a la fin de leur conversation, ils ont decides de se reunir la semaine prochaine pour un diner ensemble. Tres positif, cette chance de ces deux nouveaux amis qui avaient pris la decision de chancer une nouvelle connaissance. Le second homme, plus age et plus fragile que le premier homme qui avait l'air costeau et etait grand, prenait son temps avant de sortir le restaurant. Il marchait avec une certaine difficulte, et quand il passa notre table, je lui ai dit bonjour gentillement. Il s'est mis a parler, sous l'oeil quasi sceptique de mon mari, le psychologue, mais, j'ai suivi mon intuition, et j'ai su entamer une longue conversation avec l'homme qui avait un grand interet dans la litterature, et avait voyage beaucoup un peu partout dans les Etats Unis, et petit a petit, le cours de la conversation, l'homme s'est detendu, content de pouvoir retarder retourner a sa maison ou il vivait seul depuis beaucoup d'annees, ce qui expliquait la raison qu'il connaissait si bien le menu de chaque jour de la semaine du restaurant, il y mangeait seul tres souvent. Manger seul quand on le choisit peut etre un luxe, manger seul parcequ'on doit le faire, est triste. Il avait fini son diner, et moi, j'etais au milieu, mais ayant une connaissance profonde de la douleur de la solitude qui avait ete ma compagne pour beaucoup d'annees, je l'ai invitee de s'asseoir avec moi et mon mari. On a passee une heure agreable, et cela m'a fait plaisir d'avoir donnee un moment de communaute, de dignite, d'espoir a une personne de qui sa solitude etait lourde tel un manteau d'hiver apres une chute de pluie froide. C'est le plus beau regale que nous donne la tristesse et le chagrin si on sait tolerer et vaincre son mal, on apprend a etre charitable, notre peine devient une medicine pour la peine d'un autre. Notre mal cicatrise et survecu, qui nous a rendu plus fort, plus gentil, plus humain, devient la guerison pour une autre ame en peine, en besoin d'espoir, de courage, de dignite. L'ame berbere a une capacite grande pour la solidarite, la generosite, l'amitie, j'en peux temoigner avec abondance. C'est en Afrique du Nord, en Algerie, en Kabylie, que mon ame et mon coeur se sont retrouves, sont renees, mes blessures de manque d'appartenence, de perte de racines, de famille, se sont gueries dans la photographie de la nature de Djamil Diboune, de Katia Djabri, de Kurt Lolo, et Chamy Tout Court, de Narim Senoune, Nacer Amari; dans l'amitie sincere de Lemnouer Khaled, dans le soutien spirituel de la sagesse de Fodil Bousba, dans l'accueil chaleureux de Ghassane et Malika Anki, et Reda Kasmi, dans l'amitie de Hakima Sisi, Mahmoud Mokrani, Mohamed Sabour, Nordine Merz, Mostafaoui Brahim, de Rac Adrar, dans le respect m'accorde par Mohamed Zerguini, Cherifa Feramil, Issaad Issaadi, Liza Liza Bijoux, Zidani Azeddine, Daewessu Salah, Rachid Oulebsir, Akli Bouhired, Achour Zemouri, Brahim Bektache, Noureddine Chelli, Tahar Louiba, toutes ces personnes qui enrichissent ma vie de poete et ecrivaine, ma grande famille berbere. J'ai perdu beaucoup de famille dans ma vie, et cela laisse des blessures d'ame, et de coeur, et l'homme au restaurant avait une telle blessure, de se trouver seul, assez seul de considerer les gens au restaurant, tel mon mari et moi, qu'il ne connaissait pas avant ce soir, comme un substitut acceptable de famille. Mon coeur a connue en abondance la solitude, alors, quelle joie de pouvoir lui donner un peu de joie, d'appartenence, de donner de mon sourire, de mon humour, pensant comme moi j'ai ete permis une seconde chance dans le coeur grand ouvert de ma grande famille berbere en Algerie. L'effet de cascade, comme c'est beau, quand cette cascade est faite de larmes et blessures qui se sont transformees par la charite et la gentillesse, par la tolerance, la generosite et le respect, en eclats de rire, en energie d'espoir, de joie et dignite.

Trudi Ralston 

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