Thursday, September 2, 2021

La Memoire de la Maison Ancienne: dans la serie "L'Esprit Vagabond" dedicacee a Nacer Amari

             L'ete avance, et le soleil a deja dans son etreinte un air de melancholie, ces premiers jours de septembre. Parfois, on dirait que le ciel bleu meme est arrive a un point, apres une longue ete tres chaude et seche, de vouloir se reveiller entouree d'une brise qui froise la peau, qui annonce l'arrivee d'une pluie longuement attendue. Cela approche 3 mois ici, sans pluie, ce qui a les agriculteurs de la region nerveux, comme tous les champs doivent etre arroses avec de l'eau des puits deja stresses, ou qu'ils payent cher a travers les services des compagnies des eaux.  Les incendies en Californie continuent, et l'etat de Nevada, ou vit un des freres de mon mari et sa femme et leurs deux filles, a Lake Tahoe, qui a ete evacuee a cause des incendies. La famille est sauve, mais le stress continu de ne pas savoir si leur maison va etre la quand ils retournent est considerable. Ici, les temperatures sont a une 20 degres Celsius, et la nuit baissent a entre 5 - 7 degres, ce qui a reduit le risque d'incendies maintenant a Olympia et ses environs, au cote ouest de l'etat de Washington. On se dirait a la Provence ici, avec ces jours de soleil doux et agreable, qui camouflagent le besoin pour l'arrivee de la pluie. Une ambiance de nostalgie s'est mis au jardin, ou le ciel bleu s'etend d'horizon a horizon comme un grand drapeau jubilant. Cette brise de nostalgie m'a fait noter une photo en blanc et noir de la part du photographe berbere Nacer Amari de Tassi Photographie, une photo du 1 septembre 2021. La photo est d'une ancienne maison Kabyle, ou le photographe explique: "La maison Kabyle traditionnelle est une maison rurale, integree au site de la montagne, elle est construite a partir de materiaux locaux: pierre, terre, bois. Le plus souvent, sa construction fait appel a l'entreaide: tiwizi." Quand j'etais en Kabylie, en septembre 2019, parmi mes plus cheres experiences fut la visite des villages Kabyles de Djebla, Iguersafene, et le village Kabyle, la citadelle historique Kalaa Ait Abbas, capitale royale pour 300 ans, fondee au XVIeme siecle, et au centre de la revolte berbere en 1871, de Cheikh Mokrani contre les colons francais. Marcher dans les rues de Kalaa Ait Abbas, entoure des montagnes Bibans, fut tres emouvant, se savoir au coeur de la resistance legendaire berbere, entouree des maisons kabyles qui y etaient les temoins silencieux et fiers du courage berbere. Mon pere aurait ete fascinee par l'histoire de cettte region, et moi j'etais eblouie d'y etre. La maison Kabyle reste aujourd'hui encore le temoin de defis survecus, de la violence contre le peuple Kabyle de la part de l'armee francaise pendant la Guerre de l'Independance de 1954 - 1962, de la violence contre la population kabyle pendant la Decennie Noire de 1991 - 2002. Les villages de Djebla et Iguersafene m'ont egalement emue, pour etre des villages qui se renaissent des cendres de deux guerres cruelles et tres violentes. Cette ete de 2021 a ete une epreuve dure pour les villages de la Kabylie, avec une saison d'incendies qui a coutee la vie a plus de 200 personnes, et la perte de maisons, de champs, de vergers, de betail, que encore, le coeur et esprit resistant berbere, commence a geurir, au milieu de l'epreuve de la pandemie du Covid. Tout autre peuple perdrait le courage, mais pas le peuple Kabyle. 

           Voir de proche des maisons anciennes Kabyles, a laissee une impression grande sur mon coeur, sur mon esprit de poete, car la maison est un symbole universel de l'appartenance, de la famille, de l'identite. Comme personne qui a quitte son pays, sa famille a un jeune age, pour immigrer aux Etats Unis, ce qui m'a coutee beaucoup d'annnees de solitude, au milieu de pertes et tragedies de famille, la culture Kabyle, le coeur Kabyle, la maison Kabyle, symbolise pour moi l'espoir, la dignite, et l'appartenance, parceque c'est en Kabylie que mes poemes et mes ecrits ont trouvee leur chez soi, leur voix, ont recus la camaraderie, l'amitie, l'accueil, la chaleur, la generosite, qui m'ont liberee les ailes prisonnieres tants d'annees. Voir des photos maintenant de maisons Kabyles, occupees, ou abandonnees, me touche profondement le coeur, me remplit avec un desir grand pour ma famille berbere, pour retourner en Algerie, parceque c'est ou sont restes mon coeur, mon esprit. C'est ou retourent mes poemes et leurs energies, leurs reves. La Kabylie continue tel le phenix, de renaitre des cendres des defis que insiste l'histoire qu'elle subisse, et comme symbole de cette determination de renaitre, pour voler libre chaque fois a nouveau, la maison Kabyle continuera a etre construite, pour heberger les memoires du passe et les espoirs du futur de toutes ses familles qui y ont vecues, vivent, et vivront, a cote des memoires des montagnes qui les accompagnent, de qui leurs chants j'entends ici avec chaque nouveau poeme que l'amour et courage Kabyle m'inspire. C'est a cet amour et ce courage que je dedique ce poeme:


Tiwizi

Toi qui as connu le chagrin, qui sais que c'est perdre l'appartenance de coeur, de ne plus avoir une porte et fenetre ou peuvent se detendre et heberger ton corps, ton esprit, ou vit ta famille, ou la lune et les etoiles la nuit gardent et protegent ton sommeil.

Entre a travers ma porte blessee, regarde pour un bon long moment a travers mes fenetres cassees, et tu verras, la vue des montagnes n'a pas changee, et le soleil le matin, s'y met encore pour me chauffer le toit qui a des trous, et ou les oiseaux maintenant protegent leurs petites familles, que je sais quand - meme accueiller. 

                                                               * * * * * * * * * * * * * * *

Toi, qui as connu le chagrin, qui vient de me voir de si loin, assieds - toi un moment a mes cotes, laisse - moi te raconter, l'histoire de la famille qui m'a construit, qui m'a donnee mon but, ma dignite. Toi, qui comme moi, a des blessures difficiles a deguiser, raconte - moi l'histoire de la famille, de la maison, que toi aussi, tu as perdue, qui sont maintenant des memoires dans le monde des esprits. 

                                                               * * * * * * * * * * * * * * * 

Je suis une maison Kabyle, j'ai survecue deux guerres, et tu ne croirais pas la violence qui encore certains jours de tempetes fait trembler les murs durement eprouves de mon batiment, qui reve d'avoir a nouveau une famille qui me chauffera les entrailless, si seules, pour manque de voix de parents, d'enfants. 

                                                                * * * * * * * * * * * * * * * 

Rappelle - moi dans tes poemes, parle - moi de tes peines, je les comprends, on se reconstruira ensemble, les murs, les fenetres, la porte de nos coeurs, on le fera ensemble, a travers la sagesse ancienne, Tiwizi, et toi tu auras le coeur et les poemes libres, gueris, et moi, j'aurai des nouvelles memoires pour cette maison ancienne ici, dans l'eternelle Kabylie. 


Trudi Ralston

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