Sunday, January 30, 2022

Rites Historiques, Perspectives Artistiques: Le Portrait en Noir et Blanc "HAOUCHINE" de Nacer Amari - dans la serie "L'Esprit Vagabond"

           La renaissance des portraits, dans la photographie, la peinture et la sculpture, occupe une place tres visible dans les arts visuels du monde du XXIeme siecle, un monde postmoderne qui lutte pour la survie de la dignite et identite, individuelle et culturelle, entouree comme sont le coeur et esprit humain, de tous les peuples libres et fiers, de devoir faire face, chaque jour a nouveau, a la machine post industrielle qui n'hesite pas de chercher a detruire la planete, l'humanite, la chance a un futur vivable pour les enfants et les generations suivantes. Les arts visuels, comme la photographie, ont une voix puissante dans la portraiture, car les portraits ont une facon de nous toucher le coeur, l'esprit, la conscience, la fierte, l'interet culturel, et cela depuis la moitie du XIXeme siecle, quand la photographie a fait son introduction a grande volume au monde des arts. Les avantages techniques de la portraiture dans la photographie depuis a fait que les portraits de personnes de tous les continents, de tous pays, de toutes cultures, etaient et sont partages, et ont mis au centre, autant leur beaute et importance unique culturelle et spirituelle, et historique, que les effects desastreux du colonialisme des empires, determines d'envahir tous les peuples de la terre, car c'etait souvent des photographes courageux qui ont documentes les consequences et miseres des genocides des peuples amerindiens, par example, et qui ont laisses les portraits des centains de chefs de tribus et leurs familles, leurs cultures, comme evidence historique de la disparition et destruction systematique des peuples qui habitaient les Ameriques avant l'arrivee des colons espagnols, portugues, francais et anglais. Vers la seconde partie du XXeme siecle, les cultures amerindiennes ont vu le debut d'une renaissance de leurs cultures et traditions, et la portraiture dans la photographie, la peinture et la sculpture aussi depuis, de la part de photographes de l'art, de peintres et sculpteurs, qui celebrent cette renaissance culturelle, occupe a nouveau une place centrale d'importance et d'espoir. Ce qui souvent est frappant dans ces portraits de chefs, de guerriers, de femmes, d'enfants, des cultures amerindiennes, du passe, du present, ainsi que dans les portraits de cultures et peuples et populations du monde postmoderne du XXIeme siecle, comme les fait le photographe anglais de Manchester en Angleterre, Lee Jeffries (1971) qui a un renomme mondiale pour ses portraits des personnes sans abris dans les grandes villes post industrielles de l'Occident, dans les Iles Britanniques, au Canada, aux Etats Unis, est le regard dans les yeux de ces portraits. C'est ce regard qui va etre au centre de cet article, et ce regard a une longue histoire, qui remonte des milliers d'annees, qaunt a ses origines, et de qui son interet me fut reveille par un portrait en noir et blanc du photographe berbere d'Aokas, Nacer Amari de Tassi Photographie. Il s'agit de son portrait "HAOUCHINE" du 25 janvier 2022. 

            Les mots du photographe donnent le contexte de son portrait "HAOUCHINE", un portrait qui m'a laissee une impression, pour le regard qui indique une personne qui a le caractere decisif, et de qui son regard aussi a une qualite d'enigme: "HAOUCHINE" c'est un collegue, on travaille dans la meme societe. Lui c'est un chauffeur. J'aime en lui son dynamisme et sa rapidite. Je vois en son regard un peu de chagrin et de tristesse, pourtant il est toujours souriant. " Le regard de Haouchine a aussi une intensite, et la perspective du photographe est ainsi perspicace, parfois un regard de defi sait camouffler les peines. Le portrait lui fait par Nacer Amari, avec le regard intense dans ses yeux de cet homme, des yeux penetrants, comme ceux d'un guerrier qui connait et comprend les dangers et risques de conflits, de combats, rappellent les portraits intenses, captivants de photographes contemporains comme Joshi Daniel, Jendrics, et aussi Lee Jeffries, et de peintres contemporains de portraits comme John Larriva de la Floride, aux Etats Unis, et des peintures en portrait de l'artiste canadienne Charla Maarschalk (1976), et aussi des peintures en portrait de l'artiste contemporaine bresilienne - francaise qui travaille, en Asie du Sud, Bazevian DelaCapuciniere. Tous ces artistes mettent au centre vif de leurs portraits, les yeux penetrants de leurs protagonistes, et ce meme regard arretant est visible dans les yeux fiers, decisifs du portrait "HAOUCHINE" de Nacer Amari. Ses mots de Bazevian DelaCapuciniere, avec lesquels s'explique l'artiste au sujet de sa raison pour laquelle elle prefere les portraits comme expression artistique confirment ma conviction que j'ai elaboree dans mon introduction de cet article et ses explorations: : "Le visage est la langue et la signification. Le visage est la place pour les expressions, et les emotions, ce qui donne l'information sur le caractere. Aussi, le visage est la seule partie du corps qui normalement est exposee, et nue. On ne peut pas le cacher dans notre societe, et ainsi, finalement, le visage appartient au probleme social." Bazevian DelaCapuciniere est vue comme une artiste qui veut poser des questions sur les normes sociales en eliminant l'obsession avec des standards de perfection corporel, en mettant l'attention sur le visage, dans des couleurs vives, explosives, dans les expositions de son art en France, le Bresil, la Norvege, et la Coree du Sud, et les collections de ses peintures en Italie (Venice, Florence), aux Etats Unis (New York, Miami) et au Japon (Tokyo). Les portraits en sculpture des artistes contemporains comme Jane et Ed Hamilton, de Joseph Hayton, de Sergey Eulanbekov, et de Philippe Faraut ( 1963), de Susie Zamit, de Dominic Hurley, et de Rick Casali (1984), tous celebrent le visage et sa force communicative comme expression des dilemmes de l'etre humain du XXIeme siecle, et les yeux et leur pouvoir y sont le centre de cette expression existencielle et artistique. 

            Le portrait comme expression artistique - culturelle, a une tres longue histoire, qui remonte a l'Egypte ancien. Le portrait humain a des racines historiques fascinantes, qui se peuvent tracer dans la mythologie elaboree des rituels funeraires egyptiens anciens lies au dieu du soleil Ra. Le plus ancien portrait historique en ce moment, est celui de la reine egyptienne Mertetefs, epouse du pharaon Seneferu, dernier roi de la Troisieme Dynastie  (c. 2686 B.C.- c. 2613 B.C.) Ce portrait fascine pour son realisme, et ce realisme qui persiste dans les portraits de la photographie, peinture et sculpture modernes d'aujourd'hui, a des raisons fascinants, qui ont leur origine dans la conviction ancienne egyptienne que la force vitale, connue comme "Ka" etant la force vitale exprimee dans sa personalite individuelle de chaque personne nee, doit etre representee avec la plus grande precision, comme apres la mort, l'esprit se detache du corps mummifie pour commencer son voyage vers le monde des esprits, pourque finalement, le corps et l'esprit et le "Ka" peuvent commencer leur vie ensemble, reunie, dans le monde des esprits tel l'envisionnaient, de facon tres concrete, les anciens egyptiens. Le portrait qui accompagneait le tombeau devait donc etre tres realiste, tres precis dans ce realisme, pourque l'esprit, ayant accompli son voyage, se reconnaisse a son "Ka". Les egyptiens croyaient aussi, que la force individuelle vitale de "Ka" avait besoin de nourriture, de vin, pour beaucoup de temps, comme le voyage vers le monde des esprits de la part de l'esprit, etait long, et il ne fallait pas que le "Ka" de la personne decedee devenait faible, ou disparissait, de manque de nitrition, de boire. Un esprit juste reuni avec le corps, sans son "Ka" n'etait pas une personne complete, et ne pouvait donc pas survivre dans le monde des esprits. Des generations entieres payaient les services de maintenir le tombeau de nourriture, vin, pour des centaines d'annees, pour assurer que le "Ka" de la personne morte survivrait. Ce realisme s'est apres evolue dans les portraits renommes pour leur realisme emouvant et delicat des visages de la periode romaine de l'Egypte ancien, les portraits Fayum, du fin du premier siecle B.C., ou le debut du premier siecle A.D., de qui ensuite s'est evolue l'art des icones de la periode byzanthine de l'empire romain de l'Est. Les romains ont continuee ce realisme, et l'influence des portraits romains reste visible dans les portraits en sculpture surtout, jusqu'a aujourd'hui. Il est parfois difficile de distinguer un portrait moderne en sculpture, comme les portraits de la sculptrice contemporaine anglaise, Susie Zamit, d'un portrait en sculpture romain, ainsi qu'il serait facile de decider que certains portraits en sculpture ancien romains, comme celui de Lucius Caecilius Iucundus ( 14 A.D. - 79 A.D. ) en bronze, un patricien riche qui est mort dans l'eruption du Mont Vesuvius, et trouve a sa villa, connue pour la beaute de ses fresques, a Pompeii, pourrait etre, pour son profond technique realiste, un portrait en sculpture fait aujourd'hui. Le portrait "HAOUCHINE" du photographe Nacer Amari possede ce trait ancien et moderne qui reste puissant et intrigant, d'un realisme envoutant, dans le regard intense du protagoniste, de qui ses yeux fonces ne lachent pas le spectateur. Les yeux de "HAOUCHINE" sont les memes yeux fiers, resistants, qu'on peut voir dans les portraits des guerriers amerindiens, de photographes fameux comme Edward Curtis (1868 - 1952), un photographe americain de Seattle, de notre etat ici de Washginton State, qui pendant 30 ans, de 1900 a 1930, a documente avec passion et conviction le passage, la lutte, l'agonie, et la survie ultimement, des cultures amerindiennes des Etats Unis. Les portraits du photographe berbere d'Aokas, Nacer Amari, ses portraits en noir et blanc, en couleur, d'hommes, femmes, enfants kabyles, sont un magnifique effort, d'egale passion et conviction, et importance historique et culturelle, de documenter la presence et importance, la dignite, l'identite, la fierte, la beaute, et la resistance, pour l'histoire, pour le passe, pour le present, et pour le futur, de la culture berbere de la Kabylie. Mes livres recents,"Sonates Berberes: La Photographie de Narration et Autonomie Inclusive de Nacer Amari"( octobre 2020)", "Le Cahier Errant: Au Monde Unifiant de Nacer Amari" (mars 2021) et "La Colombe: La Cryptographie de l'Espoir de Nacer Amari" (aout 2021), et le livre sur lequel je travaille en ce moment, "L'Esprit Vagabond", se dediquent, en prose et poemes, a l'art de la photographie de Nacer Amari, et esperent ainsi contribuer avec egale passion et conviction a la longue et noble tradition que le photographe kabyle continue quant a l'art du portrait comme expression culturelle et mythologique d'une culture ancienne et riche en traditions et histoire, comme le sont depuis des milliers d'annees, les cultures berberes des peuples Imazighen de l'Afrique du Nord. 

Trudi Ralston 

La recherche sur les racines de la portraiture dans la photographie, et sur son importance continue, ainsi que dans la peinture et la sculpture, courtoisie de Wikipedia, et l'article "Origin of Portrait Sculpture and the History of the "Ka", chapter 4: The Origin of Portrait Sculpture", by Amelia Ann Blanford Edwards (1831 - 1892), de son livre "Pharaohs Fellahs and Explorers", by Amelia Edwards. New York: Harper & Brothers, 1891. pp. 113 - 157.    

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