Thursday, August 23, 2018

Festin de Lumiere : La Voix Sacree dans l'Art de Djamil Diboune

Ce qui rend un artiste fascinant et unique, c'est sa facon de continuer a etonner, a seduire, a hypnotiser avec son art, a travers des perspectives, des couleurs, des nuances, inattendues, surprenantes. Djamil Diboune, le photographe de la nature d'Aokas est un tel artiste. Ses nouvelles photos apres son retour du Sud sont simplement merveilleux pour la beaute, la precision, la discipline technique, la vision, les couleurs... Elles sont une revelation, du genre qui rend ses photos une decouverte aesthetique, culturelle et emotionelle. Les photos de couchers de soleil d'aujourd'hui, le 22 aout, ont une beaute saisissante, hallucinante, et evoquent la presence d'une transendance spirituelle pour leur lumiere qui inspire la reverence, le silence, le respect. Les photos dans cet album sont un festin de lumiere, une victoire de lumiere blanche, comme dans la 3ieme et 6ieme photo ou la lumiere gagne sur le noir de la nuit avec conviction et temerite, la lumiere blanche est la reine qui domine. La lumiere n'est pas juste un element des photos sublimes, elle est l'energie active qui decide, qui vainc, qui parle dans une voix sacree intemporelle qui est unique. Dans ma recherche sur peintures et l'art de couchers de soleil dores, je ne trouve aucun artiste qui peut etre une reference pour l'energie et la passion sophistiquees de ces photos de Djamil Diboune, apart l'art de Leonid Afremov, ne en 1955 a Vitebsk, Bielorussie. Mais l'interpretation de la lumiere doree que peut creer un coucher de soleil intense, Djamil Diboune en donne une vision nouvelle, toute a fait la sienne, ou la lumiere devient un sujet independant du tableau. C'est envoutant, cette capacite du photographe de la nature de donner souffle et esprit a cette lumiere, et la 3ieme et 6ieme photo ont une clarte cristalline completement innovative, nouvelle. On vit dans un monde qui est inonde d'images, inonde d'impatience. L'art photographique de Djamil Diboune est le contraire de cette impatience. Une prise exacte comme la 3ieme photo et la 6ieme photo exigent une discipline technique, une patience agonisante pour creer un moment tellement beau, intemporel, et tout a fait nouveau, moderne et inconnu en meme temps. Toutes les photos de cet album ont ce moment intemporel et nouveau a la fois, ce moment magique ou la lumiere de la nuit jete un sort irresistible sur le spectateur. L'album du 22 aout est un festin de lumiere, de transcendance, d'une presence sacree qui re - introduit ce besoin si souvent neglige dans un monde cynique et amer, du mystere de la beaute de la nature, elle meme un indice du mystere de notre presence sur cette terre. L'art est une facon d'interpreter ce mystere, de le celebrer, de le vivre, de le partager, et dans ce sens le photographe de la nature Djamil Diboune montre avec elan, finesse, passion et puissance, sa maitrise et son style impressionnants. Devant cet album je me trouvais dans un monde de beaute idyllique et spirituelle, dont je ne me voulais pas m'eloigner. La premiere photo montre la lumiere doree du soleil qui divide le ciel d'un bleu - gris presque transparent pour absorber le noir. La segonde photo surprend pour le ciel lourd de nuages d'un bleu presque blanc, et la lumiere orange qui s'epand sur le desert et ses sables marron fonce. La troisieme photo est hypnotique pour une lumiere blanche qui danse au- dessus du sable du desert comme un ballet ou les danseurs sont sculptes de cristal. C'est une photo d'une beaute enivrante, hors du monde, qui me rappelle les mythes de la creation des cultures anciennes du monde, comme des traditions spirituelles des Hopi du sud- oest des Etats Unis, et l'importance pour les Hopi de Tawa, l'esprit du soleil, de qui les meres Hopi continuent a demander une benediction pour leurs nouveaux nes. La lumiere dans la 4ieme photo parait une couronne pour le ciel qui domine tout le tableau, et reduit le noir de la nuit a un decor secondair. La 6ieme photo reprend la presence puissante d'une lumiere blanche, et la 7ieme photo reprend le theme d'un ciel dore qui parait manger le noir autour. La 8ieme photo est une variante interessante sur le sujet de la lumiere, qui montre une lumiere doree pale, transparente, qui est suspendue entre le noir au premier plan et le noir du ciel au- dessus de nuages pales, et des nuages tres fonces, ce qui cree un effet dramatique et des couleurs fumees et intimes. La palette de la dixieme et onzieme photo est riche en ambiance serene, pour la vue de la mer et le soleil dans des nuances bronzes et argentes, avec un soleil aux ombres oranges. Ce sont deux photos delicats, paisibles, fines dans leur dessins precis du jeu de la lumiere entre la mer et les soupcons de nuages argentes, entre le soleil et le ciel. La derniere photo reprend le triptyque de la tension entre la lumiere du ciel fonce, le soleil dore fume, et le premier plan noir de la silhouette du desert. Cet album de Djamil Diboune est riche en beaute, en vision, en couleurs, en finesses culturelles et emotionelles, en precision et nuances techniques, en perspectives et reves. C'est un album qui a un pouvoir rare, et qui temoigne du talent, equilibre et grace du photographe de la nature berbere qui continue a creer tout un univers avec son art.Trudi Ralston 

L'information sur les mythes de la creation des Hopi, et sur la peinture de Leonid Afremov, courtoisie de Wikipedia.    

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