Thursday, August 2, 2018

L' Appel a l'Aube : Le Pouvoir de l'Esprit Berbere

Ce matin, il y avait une brise fraiche, agreable apres toute la chaleur, et je notais le silence du matin tout autour de moi, de la maison qui envahissait l'espace comme une brume automnale. Ces jours -ci, le voisinage est vide des voix d'enfants, de leur bruits joyeux, de leurs rires. Tous les enfants sont dans des garderies, parceque tous les peres et meres jeunes travaillent, ce qui laisse les maisons vides, meme en ete, pendant la periode des vacances scolaires. Tout autour de notre maison, il y a des jeunes familles avec des enfants, que je ne vois jamais. Apres sept heures du matin, tout le monde est parti. Ce silence m'a rempli d'une melancholie des l'aube ce matin, et je me rappellais que mon fils etait de la derniere generation d'enfants ou encore les mamans restaient a la maison, mais, souvent ces meres, comme moi, etaient critiquees pour leur decision de travailler ou part- time, ou pas du tout les annees que leurs enfants etaient petits. Notre maison avait toujours des enfants, qui etaient heureux de venir jouer avec mon fils, et qui souvent expressaient comme ils auraient aimes que leurs mamans a eux ne travaillaient pas tout le temps. Beaucoup de ces enfants avaient les parents divorces, et la mere n'avait pas le choix que de travailler, et j'ai vu pas mal d'enfants tristes et seuls a cause de cette situation de la famille moderne, ou les enfants etaient les victimes des circonstances. Les voisinages sont morts pendant la semaine, et se revivent brevement pendant les weekends. Les gens ont une maison qui parait etre un logement, pas un foyer ou brille le bonheur et l'effort de la vie de famille. Quand j'etais enfant au village flamand en Belgique ou j'ai grandi, tous les enfants du voisinage se connaissaient, et jouaient dehors, meme dans la rue, avec la plupart des meres la pour les surveiller et les faire le dejeuner. On etait des vrais enfants, courants, jouants, faisants des amities, des blagues, du matin au soir. Ma mere avait une grande cloche, de celles que portes les vaches dans les montagnes dans les Alpes en Suisse et en Autriche, pourque les bergers sachent ou se trouvent leurs troupeaux d'animaux, et le soir, quand il commenceait a faire noir, elle nous appellait de retour a la maison pour le diner, avec cette cloche grande. C'etait beau, cette liberte, cette camaraderie des enfants du voisinage. Cela n'existe plus ici. Il y a un vide etouffant, qui trouble les adultes de ma generation, qui lamentent l'absence d'enfants dans le voisinage. Le silence du matin me faisait chercher la musique d'Idir, et surtout un des concerts du musicien et poete kabyle, le concert " Entre Scenes et Terres ", qui se trouve sur YouTube, et Dalila La Kabyle. Des les premieres notes de la premiere chanson, je sentais reveiller en moi un desir pour la joie, le sourire , l'optimisme. Il n'y a pas beaucoup de chance que Idir va venir a Seattle ou Tacoma, ou la region du Pacifique Nord- Ouest, car on n'a pas une population francophone. Il donne des concerts a Montreal, a Toronto, au Canada. Il donne des concerts partout en Europe, et une de mes cousines flamandes l'a vu a Oostende, en Belgique. Mais ce matin, la musique d'Idir etait partout dans ma maison, je chantais, je dansais, dans ma tete, j'etais la, dans l'ambiance de ce beau concert, et les belles chansons, comme " Tizi Ouzou ", la premiere chanson berbere que j'ai jamais entendu, m'introduit par une copine francaise a Paris, et je notais un sourire m'echapper les levres, et une energie joyeuse. La musique d'Idir a cette facon de m'encourager, de chasser les brumes de la doute et de la melancholie, et la flute dans son orchestre flotte souvent dans mon ame comme un oiseau bleu du bonheur. Le vide est partout dans le monde en ce moment, le vide d'une politique qui cherche a reanimer le monstre du fascisme, et son gout mortel pour une domination mondiale au nom d'ideologies macabres. Dans un monde pareil, peu est l'espace pour la joie, et le bonheur, la paix et la culture. La musique berbere est pour moi comme une cascade d'energie, de profondite, de joie, de sagesse, de courage. C'est grace a cette musique que j'ai decouvert la photographie de la nature de Djamil Diboune, et ca m'a change le monde et la perspective de poete et ecrivain avec l'introduction a la magnificence unique de la nature en Algerie, en Kabylie, et cette decouverte m'a permis de revisiter une des periodes les plus heureuses de mon enfance en Belgique, a cause des souvenirs de randonnees en Autriche avec ma famille pendant les vacances d'ete, dont me rappellent certaines des photos de paysages kabyles du photographe de la nature. Cette musique et beaute berbere m'a donne la chance si longuement niee de m'exprimer avec joie et liberte dans mes ecrits, a ete " La Breche du Barrage ", comme le titre d'un de mes poemes du 14 mars de cette annee, dediques a l'art de Djamil Diboune. La musique et la nature kabyle volent dans le ciel de mon ame et esprit comme un des magnifiques papillons bleus des albums du photographe de la nature ne au village de Laazib. Dans l'esprit berbere, je me sens libre, heureuse, chez moi, et le vide et ses silences ne me tiennent plus prisonniere. Je sais que l'Algerie est un vaste pays avec des vastes problemes, mais cela ne change rien a l'amour que je ressens pour son art, comme celle de la photographie de Djamil Diboune, sa culture, sa musique, ses intellectuels comme l'illustre Kateb Yacine, et le sincer et brillant Kamel Daoud, cela ne change rien a l'affection et la tendresse qui vivent dans mon coeur pour mes ami(e)s en Kabylie, qui ajoutent une mesure de joie a ma vie quotidienne de poete isole et marginal, avec chacque sourire, chacque mot gentil et encourageant qu'ils partagent, avec generosite et grace. Le pouvoir de l'esprit berbere est dans l'ame de son peuple, et cela aucun vide ne changera, car c'est un esprit partage, un esprit libre, qui a su toucher mon coeur a une distance de 9,351 kilometres, avec la passion de sa presence et la beaute de sa puissance. Trudi Ralston.  

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