Wednesday, January 16, 2019

A la Recherche d'un Tresor Perdu : En Hommage a l'Esprit Berbere

Le Nouvel An me parait etre un geste symbolique, qui laisse un creux, un vide au fond de mon coeur. Cela n'a pas toujours ete le cas. Avant de quitter mon pays, a l'age d 19 ans, le Nouvel An et ses celebrations etaient remplis de promesses, de fetes, de joie en famille, et on avait une grande famille, j'avais mes deux parents, deux soeurs, un frere, dix -huit cousins et cousines, huit tantes et oncles, des granparents des deux cotes de la famille. Cette famille n'existe plus, et les Etats Unis est un pays vaste pour y vivre sans aucune famille qui m'est proche. Ma vie est plutot celle d'un western, avec l'ombre de la mort jamais loin de la memoire. Je me trouve entouree de tres peu de personnes et de beaucoup d'espace rempli d'etrangers. Comme enfant, j'etais fascinee par les western sur la television, peut- etre une sorte d'intuition qui prefigurait la qualite emotionnelle de mon futur. Ces jours, ma famille consiste de mon mari, un homme gentil mais tres solitaire, et de mon fils, heureusement une personne tres gregaire comme moi.  Grandparents, parents, freres et soeurs, uncles, tantes - sauf une tante a Oostende - tous sonts morts, et il y a un cousin et trois cousines avec lesquels j'ai su maintenir contacte en Belgique. C'est presque surreel, ce vide sans fond qui ne se guerit pas comme une blessure ensorcelee, cette absence du clan, de la grande famille. Il n'y a pas de mariages, pas de baptemes, pas d'anniversaires, pas de joies de famille a partager et celebrer. C'est difficile a expliquer, meme aux meilleures amities. C'est un vide qui double les echos du silence. Ce n'est pas le silence sacral du desert, c'est le silence unique et cruel de l'absence de l'appartenance. Cette observation et realite de ma vie me fait souvent penser a mes amis en Kabylie. La culture berbere est fiere, pleine de courage et dignite, et je sens un vrai sens de camaraderie et de l'importance de la famille et de la culture parmi mes ami(e)s kabyles, qui est liee aussi a l'amour pour la nature qui les entoure, la mer, les montagnes, la faune et flore, les rivieres, les chutes d'eau, et cet amour s'etend vers le sud du pays, vers le desert et la culture Tuareg, vers le silence et l'immensite du desert algerien. Cet amour pour la culture berbere trouve son echo dans sa musique, sa litterature, l'histoire, et me permet la catharsis de la plaie profonde de l'absence de pays, culture, langue et famille d'origine avec laquelle je vis depuis ma jeunesse. C'est comme retrouver part de mon ame, part de mon coeur, et les presque 500 pages de mes deux livres et ma collection de poemes dediques a la photographie de la nature de Djamil Diboune en sont un temoignage fier et digne. " Une Encyclopedie de Beaute ", "La Complicite du Corbeau ( poemes ) " et le recent " Le Secret Heureux d'Ulysse " me rassurent que j'existe et que j'ai une voix et une dignite comme poete et ecrivain grace a la beaute de la nature en Algerie, qui comme un esprit guerissant m'a aidee a retrouver le chemin vers mon identite fracturee par trop d'annees de solitude et d'anonimite et invisibilite culturelles.
Quand j'ai visite les photos de Djamal Merabti du groupe " Association de Wilaya Tourisme et Culture " Les Randonneurs des Babors " des randonnees du 5 janvier sur un parcours longeant le barrage de Kherrata, et du 14 janvier sur les hauteurs montagneuses de Melbou sous la neige, j'ai aimee la joie des photos et videos du ciel bleu et des montagnes en hiver, et de la fierte du partage de la part de Djamal Merabti, parceque le randonneur enthousiaste partageait sa nature de chez lui, la nature belle et majestueuse de chez lui, de son pays, de sa region berbere, et pour quelques moments heureux je sentais ce bonheur et cette fierte moi - meme. Je me rappelle aussi les photos et videos qu'avait partage Fodil Bousba, lui aussi un membre distingue du groupe culturel " Les Randonneurs des Babors ", sur les festivites de Yennayer 2019, a l'ecole Khelfa Ahmed, a Taskriout. C'etait emouvant de voir les visages des enfants souriants, de la joie et de la fierte, malgre le froid et la pluie, de voir la dignite de la part de mes amis randonneurs des Babors. Avoir son identite cuturelle, linguistique, historique est tellement important, la perdre est irremediable. Les efforts pour maintenir et preserver et fortifier l'identite de la culture berbere sont toujours en cours, et cela est le plus important, et est plein d'espoir, parceque la culture berbere est intacte, a sa terre, sa langue, son peuple, sa musique, ses montagnes, ses familles, ses enfants. Comme personne qui n'a plus ni sa terrre ni sa langue natale a partager - sauf quelques fois l'an par telephone avec une tante qui vit a l'autre bout du monde - ni sa nature natale, la richesse de posseder toute cette identite comme la possedent les peuples berberes vaut tous les defis du monde compare au vide d'etre et de vivre sans ses racines d'origine. Dans la culture berbere je me sens chez moi, parceque leur culture parle des efforts de garder cette culture, parle des peines et du chagrin pour la garder, parle de l'amour pour cette culture, pour sa langue, sa sagesse, et son histoire, de cette culture berbere unique, fiere, forte, courageuese, joyeuse, belle, chaleureuse, qui prospere grace a un esprit indomptable et eternel, comme son desert, comme ses montagnes, et avec un peu de la chance de mon cote, comme ses amities.
Trudi Ralston   

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