Le Boulevard des Desespoirs

Il y une place, pas trop grande, ou le chemin est beaucoup plus ample
que les murs qui l'entourent, ou le ciel est haut malgre que l'escalier
qui y mene est bien etroit.
Il y a pleine de lumieres, qui comme des lucioles emeraudes indiquent le chemin.

C'est le boulevard des desespoirs, ou on danse sur la pointe des pieds,
ou on crie sans echo, ou on porte son ombre comme un manteau trop petit,
ou les sourires sont des larmes deguisees, et l'amour chante a voix grande malgre
la douleur de ses blessures, et ou le soleil est un dessin fait a crayon noir.

Il y a une table, mise a cote, avec une chaise a trois pattes, avec une lune qui
cherche la sortie comme une personne a la fin d'un film troublant au cinema.
Il y des fleurs qui revent encore de couleurs et de chaleur, il y a un chat qui
nous attend, un vent qui souffle sans direction, le bruit d'une voiture qu'on ne verra jamais arriver.

C'est le boulevard des desespoirs, qui a des maisons sans numeros, qui a des oiseaux silencieux,
ou on cherche les reves qu'on a oublie sur le trottoir pres de la gare ou les trains ne partent pas,
ou les enfants portent des chapeaux trop grands, et les amoureux tournent en rond autour du desir
qui s'endort dans leurs bras.

Il y a une place, pas trop grande, ou le chemin est plus ample
que les murs qui l'entourent, ou le ciel est haut malgre que l'escalier
qui y mene est bien etroit.
Il y a pleine de lumieres, qui comme des lucioles emeraudes indiquent le chemin.

Trudi Ralston