La Melodie du Coeur Enterre Vivant : Quand l'Espoir Guerit

Qui peut dire, quand fut le moment quand la voix libre de l'enfant fut reduite au silence,
quand son energie et joie, et passion innocentes, furent enchainees par l'egoisme et la cruaute,
aux souffrances qui allaient prendre presqu'une vie entiere, pour corriger, pour effacer?

Tel un poison qu'on ajoute goutte a goutte, sans que la personne s'en rende compte,
le coeur ainsi deprive petit a petit perd le souffle, le reve, l'envie, et continue reduit,
tel l'oiseau prisonnier qui chante mais a le coeur triste et vit en solitude, sans espoir.

Au nom de l'amour, au nom de decences douteuses, de convenances qui cachent des hypocrisies
bien etablies, on enterre des coeurs vivants, comme s'il s'agissait d'un cahier vide, sans contenu ou esprit.

Les reves d'une personne, ses talents, ses energies, son sentier sur cette terre n'appartient a personne
sauf ce qui lui inspire, ce qui lui rend heureux, digne, et fier en toute sincerite, en toute liberte,
malheur a ceux qui detruisent les aspirations et joie de l'esprit d'autrui.

Il faut parfois toute une vie entiere, ou une grand part d'elle, pour s'echapper de la misere
de cet enterrement du coeur vivant que souffrent tant de personnes aux mains de leurs malefacteurs,
toute une vie de courage surhumaine, pour se liberer de tant de peines ne pas vue, ni connues.

Il en a parmi nous qui ont de la chance, pour qui l'espoir a permis une seconde chance,
d'etre libre finalement de la solitude, de l'isolation imposees au nom de tant de declarations
soient elles personnelles ou sociales, soient elles au nom d'un amour malade, ou systemes de misere.

Comme est douce alors cette melodie si longuement recherchee, de se trouver libre d'etre soi meme,
de voler sur ses propres ailes, d'avoir une voix de qui les mots et les sourires sont reels, sincers,
ne plus soumis aux volontes egarees d'etres qui n'estiment rien sauf leurs propres dessins.


Trudi Ralston 
" Peut - etre toute chose terrible est dans sa forme la plus profonde quelque chose d'impuissant 
 qui veut notre aide. " Rainer Maria Rilke ( 1875 - 1926 )