Saturday, April 13, 2019

L'Assurance de l'Incertain : Le Dilemme dans l'Art Maritime de Djamil Diboune

Andre Gide le savait : " On ne decouvre pas de terre nouvelle sans consentir a perdre de vue, d'abord et longtemps, tout rivage. " Ne en 1869 et mort en 1951, l'ecrivain francais qui obtenait le Prix Nobel de la Litterature en 1947, etait connu pour l'expression dans son oeuvre de l'idee du conflit et le desir pour la liberte et la sincerite intellectuelle, et son oeuvre etait aussi une exploration de l'impacte nefaste et des abus du colonialisme et avaient une influence importante sur les mouvements anti - colonialistes en France. Dans l'album de 29 photos du 7 avril, du photographe de la nature Djamil Diboune, il y a huit prises qui expriment le desir pour la decouverte, pour le nouveau, pour l'iconnu. Parmi des photos de fleurs, de montagnes, des aleantours de Aokas, et la beaute de la nature berbere, il y a ses 8 photos ou l'artiste reve de se perdre, loin du rivage. C'est une belle contradiction : on veut l'assurance de l'incertain, on en a besoin, comme les photos de Djamil Diboune nous expliqent. C'est important de trouver l'equilibre entre le connu et l'inconnu. Dans ces 8 photos, la mer et le monde qui l'entoure, le ciel , les montagnes, les nuages et leurs couleurs, se dessinent dans un style flou et fluide, comme de reve, avec des couleurs ou le bleu domine.
Dans la seconde photo, et la dix - neuvieme photo, il y a un arc - en - ciel brillant, qui sort des couleurs pales, reveuses, comme venant d'une baguette magique. Une baguette magique qui est le remede magique qu'est la decision de perdre vue de temps en temps du rivage connu pour maintenir le coeur humble, charitable, reel, vivant. La quatrieme photo, qui montre la mer d'un cote et les montagnes du rivage a droite, rend visible cette tension entre la securite du rivage connu et l'appel de la perte de vue, le rivage invisible, pas connu, pas en vue, tout ca dans une photo ou la couleur dominante, le bleu, est presque grise, et a une douceur nostalgique. Cette ambiance de nostalgie se repete dans la vingt - sixieme photo, avec le rivage connu maintenant a gauche, le rivage inconnu a droite, dans un tableau ou la couleur dominante de bleu est un bleu qui est un melange de bleues perses. Cette nostalgie se montre aussi dans la cinquieme photo, avec une vue a plus grande distance, et a un moment ou le rivage connu se peint dans des herbes vertes, concretes, abondantes, comme pour souligner l'importance qu'a la conviction du connu.
La septieme photo a les nuages blancs et un rivage aux herbes presque noires, ce qui fait un tableau qui est une belle entente entre le rivage connu et le rivage inconnu, ou la solution parait etre en blanc et noir, evidente, claire, de la part des nuages et ciel blancs et de la part du rivage noir. Cette idee Djamil Diboune la repete dans la quatorzieme photo, ou la certitude du connu se manifeste dans une couleur presque verte claire de la part des herbes du rivage, et de la part des rochers de couleur de sable, tres visibles : la terre connue et ses assurances concretes, palpables, solides.
Le triomphe du connu es le plus evident dans la dix - neuvieme photo de l'album, ou le rivage connu est habille d'un arbustre aux fleurs d'une couleur jaune vive, et de feuilles vertes, fraiches, claires: le connu domine l'inconnu qui reste dans la distance, avec les lignes d'un autre rivage lointain a moitie erasee.
Cet album tres subtil de la part de Djamil Diboune, cette collection de 29 photos, est une exploration de la tension entre le connu et l'inconnu, dont a besoin la personne alerte, vive, dans la vie. Djamil Diboune raconte ainsi une belle histoire universelle de l'esprit humain, une histoire d'amour entre la raison et le desir, entre la routine et l'inquietude, entre le visible et le mystere, entre la resignation et le defi. Le photographe de la nature exprime cette tension dans des prises calmes, voulues, fideles a sa perspective renaissance, qui trace l'equilibre de ce dilemme avec un sang froid, qui ni juge ni presume. C'est un album d'observation philosophique autant que c'est une collection de belles photos nostalgiques, qui presente ce duel, jamais evident, jamais resolu, entre le conflit du connu face a l'inconnu, un conflit circulaire que le courage et la passion rendent tolerable.
L'esprit berbere a une resistance grande, un courage enorme, et j'anticipe avec un desir profond mon voyage en Algerie, qui me permettra de celebrer cette tension unique et envoutante, enrichissante et joyeuse de la tension entre le connue et l'iconnu que me donnera la decouverte de ce pays, sa nature, sa culture, son histoire et son peuple uniques. 
Trudi Ralston

L'information sur l'art maritime, et sur l'ecrivain Andre Gide, courtoisie de Wikipedia.

No comments:

Post a Comment