Thursday, April 9, 2020

La Bataille des Centaures : L'Arbre et le Chaos de Djamil Diboune

" La photographie est la reconnaissance simultanee, dans la fraction d'une seconde, de la signification d'un evenement. " Cette phrase, de la part du photographe, peintre et humaniste francais de renommee internationale, Henri Cartier - Bresson ( 1908 - 2004 ), de qui sa philosophie artistique fut influencee par le mouvement du surrealisme, fonde en 1924, est une bonne synthese des photos du 6 avril du photographe kabyle Djamil Diboune. Ses 6 photos d'un arbre aux racines sculptees, sensuelles, contorsionnees, lisses, torturees, dans un rythme de dynamisme provocant, m'ont rappellee la sculpture basrelief du peintre italien Michaelangelo Buonarotti, le peintre, poete, architecte, sculpteur renaissance, un des genies de la Renaissance. Michaelangleo ( 1475 - 1564 ), a sculpte un basrelief en marble, " La Bataille des Centaures ", en 1492, a l'age de juste 17 ans, sous le patronage de Lorenzo de Medici. Ce basrelief, qui reside maintenant a Casa Buonarotti, a Florence, en Italie, fut la derniere oeuvre que Michelangelo allait faire pour Lorenzo de Medici, qui est mort tot apres sa completion. L'oeuvre depeint la bataille mythologique grecque ancienne, entre les humains Lapithes et les centaures, qui a vu sa declenchement pendant la fete de mariage du roi Pirithous, le roi des Lapithes et les Centaures, une race au corps moitie - homme, moitie - cheval, de Thessalie. La bataille avait son commencement avec l'indiscretion de la part du centaure Eurytion, qui desirait la mariee Hippodamia, pour lui, ce qui resultait dans une guerre qui prendrait un an entier, et avec la victoire des Lapithes, et l'expulsion des Centaures de Thessalie, vers la region du nord - ouest. Cette bataille mythologique est ensuite devenue le symbole du grand conflit entre chaos et ordre, un theme qui remonte a l'Antiquite grecque. Sur le Parthenon il y des basreliefs de cette bataille des centaures, et on les trouve aussi sur les frises du temple de Zeus a Olympia en Grece. La scene de La Bataille des Centaures de Michelangelo montre un groupement de figures nues, qui se contorsionnent dans un mouvement dynamique fluide, et ce style d'energie intense, de cette masse d'hommes nus et centaures en combat mortel, reste fameux et unique pour la fluidite multi - dimensionnelle de son sujet, pour le realisme du style, qui allait rester un example avant - garde du style " non finito ", " pas achevee " de la sculpture, pour la facon ou certaines lignes et textures donnent l'impression de ne pas etre achevees.  En fait, Michelangelo aimait beaucoup cette sculpture, il l'a gardee toute sa vie et n'a jamais donnee l'impression que pour lui, elle n'etait pas complete.  L'energie masculine sensuelle et franche de ce basrelief, est celle qui est visible aussi dans les photos des racines de l'arbre de Djamil Diboune, une energie qui souligne le mouvement frenetique, l'intensite de la passion, du contorsionnement des racines, tels les corps nus de la bataille entre les centaures et les Lapithes. Le symbolisme du conflit entre le chaos et l'ordre est tres visible dans les photos aussi de l'artiste d'Aokas, un symbolisme que cherche intuitivement Djamil Diboune avec ses six photos de racines torturees, qui sont une reflection de l'humanite torturee avec cette pandemie qui voit le monde dans un combat mortel pour se sauver du defi monstrueux et accablant. Cette pandemie du virus Corona trouve le monde dans des contorsions agonisantes, et tel le basrelief de Michelangelo et les racines de l'arbre de Djamil Diboune, a premiere vue, ce n'est pas du tout clair qui va gagner. Comme dans le basrelief de Michelangelo, les racines dans la photo ont une qualite hypnotisante, et evoquent une sensation de malaise, de fascination voyeuriste quant au dilemme des protagonistes, la survie du conflit. Les racines des photos luttent pour la survie, dans ce geste artistique de leur part et de la part du photographe qui dans cet instant est le temoin, le journaliste, l'observateur, autant que la perspective artistique. Chaos et ordre. Une preocupation ancienne, selon les grecs anciens, qui voyaient le chaos comme la condition de l'univers avant l'inception de son ordre.  Chaos est un mot ancien alors, qui reste tres relevant aujourd'hui, pas seulement comme un mot intellectuel et culturel, mais aussi comme une theorie tres vibrante dans le monde des mathematiques avancees, dans le monde d'astro physique, specifiquement de la mecanique celeste, et les systemes d'etat dynamiques, comme mecanique orbitale des planetes, des astres. Apparemment, selon la theorie du chaos, initie par le mathematicien, ingenieur, physiciste theorique et philosophe de la science, le francais Henri Poincare ( 1854 - 1912 ), un des pionniers avant Albert Einstein de la theorie de la relativite,  les irregularites au hazard d'etats de desordre et irregularites dans le monde naturel  souvent sont gouvernes par des lois deterministes qui sont tres sensibles a des conditions initiales. La theorie du chaos est une theorie inter - disciplinaire qui dit que, dans l'apparent hazard de systemes complexes chaotiques, il existe des motifs, une interconnectivite, de la repetition, des fractales, des boucles de retroaction, de l'auto - organisation. En 1982, Edward Lorenz, a introduit l'idee de l'effet papillon de la theorie du chaos, et la presente a l'Association pour l'Avancement des Sciences, a Washington D.C. Sa presentation postulait qu'un changement meme tres petit dans un systeme deterministe non - lineaire peut resulter dans des grandes differences plus tard, a un stade suivant, ce qui indique qu'il y a une dependence sensible sur des conditions initiales. Une metaphore pour ce comportement, cet effet papillon, est que " si un papillon au Texas se bat les ailes, que cela eventuellement peut causer un houracan en Chine." Cette theorie du chaos a des applications dans un nombre de disciplines : la meteorologie, l'anthropologie, la sociologie, la science de l'environnement, la physique, l'informatique, l'ingenierie, l'economie, la biologie, l'ecologie, et la philosophie. Il y a un phenomene tres interessant dans le monde de la theorie du chaos, et c'est l'idee de l'ordre spontanee, qui est definie comme que sous des conditions correctes, le chaos s'evolue dans un motif rigide, ce qu'on peut observers dans les structures de fractales : comme la forme de certaines plantes, telle la fougere, et observer aussi dans des flacons de neige, dans la formation de nuages, de rivieres, de systemes de la circulation du sang. Ces motifs d'ordre spontanee, peuvent etre recree et ainsi verifiee a base de modeles de computer avec l'aide d'un algorithme recursif, ce qui est une methode mathematique de l'informatique pour resoudre des problemes complexes en les deconstruisants en parties plus petites pour faire l'addition apres des differentes reponses obtenues. Les applications de la theorie du chaos sont aussi utilisees dans la cryptographie, elle aussi importante dans le monde de l'informatique , comme pour des algorithmes d'encryption d'images, par example, et pour la steganographie. La steganographie remonte a 1499, dans le livre de Johannes Trithemius , " Steganographia ", sur la cryptographie et la steganographie, deguisees comme un livre sur la magie. La steganographie se refere au methodes utilises pour cacher, masquer un fichier, une image, ou une video, dans un autre fichier, image ou video.  Le premier example de la steganographie on trouve dans le livre de 440 B.C. de Herodote, " Histoires ".
Retournons aux racines turbulentes de l'arbre de Djamil Diboune et a la Bataille des Centaures de Michelangelo. Les racines de la photos de Djamil Diboune ont une valeur symbolique, celle d'etre une reflection des defis du monde en ce moment, qui a ses racines exposees, vulnerables, comme les combattants humains et centaures de Michelangelo, qui eux aussi representent la bataille, la guerre entre le chaos et l'ordre. Un motif tres moderne, tres au courant pour la terre et l'humanite en ce moment.  On se trouve exposes, vulnerables, nues, face au defi de cette pandemie, qui vite rend evident le chaos, et l'illusion de l'ordre, et qui comme la theorie du chaos, cherche pour comprendre et capturer l'effet papillon, duquel on est l'apparent victime, sans pouvoir inverser les consequences que la communaute scientifique essaie de communiquer et guider, rendue impuissante face a l'irresponsabilite monstrueuse de trop de leaders egoistes, sans ame ou coeur a un moment ou on en a un besoin au - dela d'urgent et critique. Les photos de Djamil Diboune sont une acte artistique d'accusation, de facon symbolique a travers une image puissante de la nature en Algerie, en Kabylie,  en Afrique du Nord, le continent ou la civilisation humaine a vu justement ses racines, ses origines, et vu aussi que la culture berbere est une des cultures les plus anciennes sur terre, et que le Tassili n' Ajjer dans le grand Sud du desert saharien algerien est le patrimoine d'art rupestre le plus ancien sur terre, il est tres correct que ce serait l'art d'un photographe berbere qui bouscule et qui donne un frisson pour le message que donnent ses photos de racines en combat mortel contre la destruction de la planete, de la nature, avec le changement du climat et l'effet desastreux que cela a sur la flore et faune sur tous les continents de la terre, et avec maintenant le risque grave de cette pandemie pour les etres humains de la planete. Les racines contorsionnees de l'arbre de Djamil Diboune sont en rage, comme toute la nature, et les etres humains, comme dans le basrelief de Michelangelo, se trouvent en bataille, ensemble avec la nature, comme les racines courageuses, dans une guerre tres dangereuse, qu'on n'est vraiement pas surs qu'on va gagner cette fois.
Trudi Ralston

La recherche sur le basrelief de Michelangelo, et la Bataille des Centaures, courtoisie de Wikipedia, ainsi que l'information sur la theorie du chaos et ses antecedents historiques et applications modernes.       

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