Quand les matins ici se levent froids et noirs,
et je cherche la lumiere qui parait se perdre dans les ombres du couloir,
il y a un vieux pullover doux que je cherche tel un camarade resistant,
que je me mets pour m'approcher a ta presence, si loin, si intouchable.
Dans un geste tremblant tel un soupir entre espoir et timidite afamee,
je caresse la chaleur du pullover comme un objet qui rappelle un etre aime.
Comme est courageuse la fragilite de l'ame, quand aveuglee
par un destin d'exigences interminables,
elle risque de franchir des dangers indefensables, pour pouvoir voler,
que ce soit, que pour un moment furtif, sur les ailes delicates et sublimes,
de ce papillon elusif et magnifique, qu'est le bonheur sur cette terre.
Souvent si court dans ses joies ephimeres, et si long
dans ses histoires tristes, le bonheur coule a l'infini,
dans la riviere ample du temps implacable et ses sinueuses demandes.
Trudi Ralston
" Ce qu'il faut de regrets pour payer un frisson
Ce qu'il faut de sanglots pour un air de guitare. " Georges Brassens / Louis Aragon,
Il n'y a pas d'amour heureux, 1967.
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