Monday, April 13, 2020

Une Fleche Inattendue : Le Message Surprise du Petit Papillon Passager

La nuit, il fait tres froid ici ce printemps, les temperatures baissent a -2 ou -3 degres Celsius, et le jour, elles montent a 20 ou 21 degres Celsius, une difference considerable a laquelles la nature essaie de s'adapter. Quand la chaleur du soleil arrive et fait evaporer le gel et la brise frileuse, les abeilles sortent en abondance, les oiseaux chantent leur joie, et le parfum des fleurs est telle une melodie d'amour. Hier, parmi les couleurs brillantes des fleurs du jardin, et les narcisses dans leurs robes de ballerines elegantes, il y avait soudain un tout petit papillon, au costume rayonne, tel une mini zebre, qui folatrait dans l'air bleu et chaud du ciel. Ses mouvements furent d'un enthousiasme presque frenetique, et m'ont fait echapper un sourire, et une reaction d'energie joyeuse, de voir ce papillon comme un messager de l'innocence, de l'espoir dans ce moment de crise avec ce virus mondial, qui a l'humanite en hiatus social. Le petit papillon, une noctuelle de chou, malgre sa danse d'exuberance, m'a surpris avec une fleche soudaine d'emotions tres intenses, de perte, de chagrin. Des larmes chaudes m'echappaient tout a coup, plus rapide que je pouvais controler immediatemment. Je les ai essuyee vite, ne voulant pas les accepter, tel un robinet qu'on decouvre soudain ouvert, sans qu'on avait l'intention de lui demander de l'eau. J'etais troublee. D'ou venait cette reponse si soudaine, cette reaction si emotive face a ce minuscule papillon dans son gai costume, faisant sa danse de cabriolets aeriens tel une petite chevre au printemps? Comment et pourquoi avait mon sourire et amusement face a cet insecte acrobate change si vite de joie a tristesse ? J'ai compris avec pas mal de resistance, que le papillon representait des personnes aimees, que la distance et les circonstances risquent m'evader, risquent m'eloigner, pas juste dans le sens de kilometres, mais dans le sens emotif, dans ce lien si particulier dont sont capables parfois les coeurs qui se rencontrent. La fleche inattendue du chagrin, de la comprehsension quant aux defis parfois si lourds que l'amitie et l'amour doivent surmonter, simplement pour ne pas disparaitre, pour ne pas s'evaporer telle la rosee des fleurs et de l'herbe le matin quand arrive la lumiere avec l'aube et le lever du soleil. Inevitable, comme l'eau coule a la mer, meme si elle commence dans la sauvete et solitude sacree des plus haut des montagnes. Resister est futil, et de la ma peine, mon chagrin. Le temps est un maitre cruel, car il touche tous les terrains de nos resistances : l'oubli, le manque, la rationalisation de circonstances, la lassitude de la fierte blessee, le rage, l'indifference, le doute, la tristesse... Pour faire le combat avec courage chaque fois avec l'espoir, le courage, l'humour, la charite, la passion, la tendresse... dans un pas de deux de feu et fumee, et a voir qui gagne la bataille. Le papillon zebre, si agreable dans ses mouvements d'innocente joie, lui aussi etait soumis aux lois du temps et ses lois implacables, et peut - etre pour ca, il danse, il s'amuse, dans le soleil et sa chaleurs et il bat avec passion ses ailes belles dans sa danse si libres, si envoutantes, car son instinct lui dit que la seule facon de vaincre le temps c'est de lui inviter a pleins poumons a la danse, et lui fatiguer avant qu'on se fatigue soi - meme. La seule facon de vaincre le temps, c'est de le vivre, sans peur, sans doute, de savoir que viendra la fleche, et la blessure, et de danser, d'aimer, de vivre quand - meme, dans le meme geste rebelle, sur et grand, que mon ami de visite, le papillon de costume zebre que je peux entendre faire ses cabriolets tel un tout petit cheval hennissant d'un conte de fee de mon enfance. Vive la bataille pour le bonheur, malgre les larmes, malgre les blessures et incertitudes pour nos ames, pour nos reves. Vive le printemps, vive la chaleur du soleil, vive les belles fleurs, vive les chansons d'amour et espoir de nos voix et de nos coeurs.  A bas avec les ombres du desespoir. Vive la vie, vive la gentillesse, vive le courage, vive l'amitie, vive l'amour, vive la charite pour tous et toutes, et vive la chance de chaque jour nouveau, de chaque aube, de chaque soleil, de chaque lune, n'importe les defis, n'importe les difficultes, n'importe les statistiques, n'importe le mal et ses minables intentions avec ses poisons pour le corps et l'esprit. Aussi longtemps que le soleil se leve pour nous chaque jour a nouveau, levons nous avec lui avec determination et courage, et aussi longtemps que la lune et ses etoiles nous illuminent la nuit, endormions nous avec equanimite. Le temps a ses mysteres, pas a nous de les resoudre, c'est a nous de les vivre, pour le bien, et pour le mal, sans oublier que les fleurs et les papillons ont confiance dans la vie et ses insolubles enigmes, et que peut - etre, nous aussi on devrait essayer de faire de meme.
Trudi Ralston

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