Wednesday, April 29, 2020

La Tempete au Coeur : Au Studio d'Artiste avec Raoul Van den Heede et Katia Djabri

Le 21 avril, la photographe de la nature Katia Djabri, a partagee une serie de 8 photos, dont la premiere et derniere photo sont d'un coucher du soleil. La huitieme photo m'a pris par surprise, par l'intensite des couleurs, et telle une melodie dont on essaie de se rappeller son origine et importance, cette photo de couleurs et ambiance sublimes me rappelle a un artiste flamand, un peintre du style expressionniste d'apres la Seconde Guerre Mondiale : Raoul Van den Heede ( 1924 - 1999 ), de qui sa renommee s'est vu augmenter en importance depuis sa mort, un artiste qui etait un ami de mes parents, et le compagne de la soeur ainee de ma mere, et de qui mon pere avait achete plusieurs de ses peintures, et en fait, une de ses peintures fut d'une jeune fille gitane que mon pere m'avait fait faire pour mon 18ieme anniversaire, et que j'ai ici a la maison a Olympia. Une peinture dont j'avais choisi le sujet, comme j'ai toujours eu une fascination et amour grands pour le monde des gitanes et leur culture. Jusqu'a aujourd'hui, mon coeur inquiet s'identifie avec l'ame gitane et ses defis et rebellies contre le monde et ses moeurs et lois souvent hypocrites et contradictoires, quant a la liberte et le respect envers ceux qui choisissent une vie hors de l'ordre etabli.
Raoul Van den Heede avait survecu les horreurs de la Seconde Guerre Mondiale, ayant ete prisonnier de guerre plusieurs fois, et plusieurs fois echappe, et avait aussi perdu sa mere a l'age de 15 ans, la seule personne qu'il rappellerait comme gentille et fragile, et avait commence le travail, pour survivre, des l'age de 15 ans. Il connaissait bien les defis du monde, la lutte contre la pauvrete, la cruaute de l'homme, et l'energie de ces traumes trouvait sa voix dans le style de l'expressionnisme de ses peintures a l'huile et aquarelles.
La photo du coucher du soleil de Katia Djabri evoque des souvenirs intenses de ce peintre, de son studio a Drongen, le village est flamand, ou il a vecu la plupart de sa vie, ou il a vecu seul, avec l'art sa seule compagne. Je me rappelle cette sensation comme enfant de 10 ans, de voir cet homme intense, de qui ses pullovers vieux etaient toujours couverts de peinture, qui luttait contre l'alcoolisme, contre la solitude, pour une grande partie de sa vie, qui avait une vieille motocyclette et qui portait des bottes hauttes la plupart du temps, comme il avait l'habitude d'etre tres enthousiaste avec ses pinceaux, comme sa petite maison de campagne avait surtout des tasses de cafe abandonnees, et des chats, et tout etait saturee de l'odeur penetrante de la peinture de l'huile, du tabac, de bouteilles de vin abandonnees aussi, et de sa voix grande, sure, et ses yeux alertes, et son sourire desarmant, tel un enfant perdu dans le temps. Un homme enthousiaste avec un appetit vorace pour la vie, pour la passion, fou amoureux de l'art. Il n'y avait presque pas de meubles dans sa maison, tout etait peintures, qui paraissaient lui tolerer tel un visiteur. Elles etaient ses maitresses, ses patronnes. Il sacrifiait tout pour elles, son sommeil, sa sante, ses amours, tout etait moins important que la suivante peinture, la suivante inspiration.
La photo de Katia Djabri avec son magnifique ciel de jaune brillant et bleu pale, avec ses nuages rouges et bleu fonce, sur un premier plan noir, me permettent revisiter ce magnifique souvenir de cet artiste qui avait le coeur en flammes pour son art, qui me fascinait comme enfant, et me faisait peur un peu aussi, pour ses yeux intenses, pour sa voix stentor, pour son rire fort et sans gene, pour ses bottes trop grandes pour lui. Cet homme qui me fascinait aussi pour la beaute intense de ses tableaux de femmes, enfants, hommes marques par les difficultes et problemes de la vie, par son innocence qu'il avait su garder malgre toute la laideur qu'il avait souffert, et par son coeur passionne, toujours amoureux de quelque femme qui invariablement lui brisait le coeur, y compris ma tante. Le lien avec l'esprit et la culture berbere quant a l'histoire de ma vie comme poete et ecrivaine est fascinant. Ma muse a trouvee sa liberte, son expression du moment qu'elle a decouvert l'Algerie, la Kabylie, et ses photgraphes berberes, comme l'Ulysse berbere, Djamil Diboune, et les photographes Katia Djabri, Kurt Lolo, et Nacer Amari, qui sont une source constante d'inspiration, respect, et bonheur a travers le partage de leur art qui illumine la nature et ses liens avec l'histoire et la culture du pays.
La photo de Katia Djabri me permet un tel beau voyage, comme les photos des photographes berberes de la Kabylie me permettent tant de merveilleux fois encore et encore. Cette visite au studio de Raoul Van den Heede fera plaisir a son esprit, me fait un grand plaisir a moi, de revisiter comme une belle melodie, une partie de mon enfance cherie, quand j'avais ma famille intacte, dans un village tranquil dans la partie flamande oueste de la Belgique, il y a une eternite, il y a juste un moment.
Trudi Ralston

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