Le magasin etait petit, etroit, cache dans une ruelle un peu sombre et presqu'oubliee. C'etait alors le site parfait pour m'acheter mon premier livre. C'etait biensur, un livre sur les exploits de pirates, une bande dessinee, choisie avec beaucoup d'anticipation et excitation. Ma grandmere n'etait pas trop impressionnee avec mon choix, a huit ans j'avais decidee que le sujet de ma premiere aventure independante dans le monde des livres, le choix qui m'avait laissee le coeur battant avec anticipation, etait une viree dans le monde masculin d'hommes rebelles, mal rases, de reputation douteuses, le monde des pirates. Ma grandmere paternelle, une veuve digne et pas donnee au bavardage, me donnait un regard qui etait un melange de frustration et incredulite, pendant que je sortais la monnaie pour le livre de ma petite portefeuille en plastique rose neon. J'avais pleins de livres de princesses et princes a la maison, toujours des femelles de suspectes temperaments et douteuses plans de liberte et action, alors, l'idee de me mettre au monde des pirates, avec ses defis contre l'ordre etabli, et l'absence de femmes ou filles en robes longues encombrantes et agacantes, etait vraiment excitant. Ce livre de pirates, je l'ai devoree, et il m'est restee a la memoire, avec son capitain irascible, ses navires de combat, ses explosions, ses canons, ses combats a epee, ses pirates en tenus aux bottes longues, aux cache - oeils, au bandana, au chapeau tricorne, et au boucle d'oreille en or, avec biensur les pantalons amples et la chemise au manches grandes et toujours ouverte pour montrer des colliers exotiques d'exploits dangereux sur leurs voyages marins pour ramasser des tresors des sept mers de la terre. L'idee de voyager partout sur terre, de visiter des cultures exotiques, d'affronter le danger, dans des combats souvent inegals avec des navires de rois et princes qui n'acceptaient pas la rebellie et vie hors de la loi de la part des pirates, me paraissait tres interessant. Come j'ai une nature extroverte et passionnee, mon enthousiasme verbal envers le monde des pirates que ce livre me permettait explorer etait vu avec pas mal de scepticisme de la part de ma famille. Apres les pirates, ce serait le chevaliers de la Table Ronde, Myrddin et Lancelot de la cour de Camelot, les Musquetaires, les guerriers amerindiennes, je me sentais tres a l'aise dans le monde d'histoires masculines et leurs bravures et exploits. Par hazard, j'avais plus de cousins que de cousines, plus de copines avec des freres que des soeurs, et quoi j'etait eleve a une ecole catholique pour filles, la plupart des instructeurs furent masculins. C'est mon pere qui m'appris ma passion pour l'histoire, la photographie, et mon oncle Frans qui m'appris a dessiner et a peindre, et l'histoire de la philosophie existentielle. La plupart de mes amis ont toujours ete, et restent jusqu'a aujourd'hui, masculins, c'est simplement comme ca. Les pires trahisons etaient de la part de femmes, comme ma mere; la camaraderie et l'appartenance, m'est toujours venu, et me vient encore, en grand part, du monde masculin.
Dans ce sens, je ne me sens pas autant femme, qu'etre humain, a cote d'hommes de qui j'ai appris, j'apprends, et pres de qui je me sens tres a l'aise. Le monde des pirates y fut son introduction.
Il y a une photo d'un joli coffre au tresor de la part du photographe d'Aokas, Nacer Amari, de Tassi Photographie, qui a reveillee une nostalgie et aussi une curiosite, car elle evoque des souvenirs, des souvenirs de pirates, de reves de voyages exotiques, mais aussi de voyages interieures, de desirs d'independance, d'affirmation d'identite, de dignite, de poursuite de reves, de passions intellectuelles, creatives. La photo du 8 avril, d'un coffre au tresor elegant, masculin, ouvert, de qui l'abondance de ses tresors s'epand au - dela des confins de ses dimensions, a une forte attraction de nostalgie, de curiosite, d'invitation aussi, vu le titre de la photo, qui dit en toute sincerite : " Il est temps... " Une invitation a l'intimite de son partage, car un coffre au tresor est une possession tres personnelle, qui garde sinon des tresors monetaires, des tresors de coeur, de qui leur valeur est inestimable, tres specifique et tres privee. L'artiste est toujours la personne qui a le coeur ouvert, qui prend le risque de partager ce que le monde considere pas acceptable pour le partage. L'art met au nue cette notion, cette loi, cette limitation. Le coffre au tresor dans cette photo tres baroque en ambiance pour ses couleurs foncees, ou il y a un fond de lumiere velours ebene, qui mettent en relief les couleurs d'or et d'argent des bijoux et des pieces de monnaie, est une invitation, pour le fait que le coffre est ouvert. Si, au contraire, ce coffre fut fermee, au cle, la photo serait d'une ambiance et message tout a fait differente, et nous dirait que ce coffre ne veut pas partager les secrets de son contenu. Ceci est un belle metaphore pour le coeur humain. On a tous des coffre au tresor, et certains de nous ont un coffre ferme a cle, et d'autres des coffres ouverts, de qui on partage ses histoires, ses agonies, ses bonheurs, avec les personnes avec qui on se sent a l'aise, sur, sauf. Il y a toujours un risque, avec un coffre ferme, autant que avec un coffre ouvert. Un coeur au coffre ferme est souvent un coeur seul, meme s'il donne l'apparance de ne pas l'etre. Un coeur au coffre ouvert, prend un risque aussi, car peut - etre, une personne inconsciente nous va voler les tresors, mais l'avantage du coeur ouvert, est que cette personne se rend compte qu'on ne peut trouver ou remplir le coffre avec des nouveaux tresors, des nouvelles experiences, des nouvelles amities, des nouvelles decouvertes, si on ne fait de l'espace pour eux. Donner une part, en sagesse, en partage de tresors de notre coeur, est une forme de liberation, de renaissance, de secondes, troisiemes, ... chances. La vie n'est pas une nature morte. Elle est un proces continu, une odyssee sur un chemin qui reste a faire chaque fois qu'on prend le risque encore. Le coffre au tresor de Nacer Amari montre un esprit de courage, de determination, de desafi, d'initiative, de continuer , de commencer un nouveau chapitre, de ne pas obseder sur le passe, de ne pas avoir peur du present, du futur. Surtout maintenant, il faut maintenir le coeur, l'esprit ouvert, courageux, pas fixes sur ce qui est perdu, sur ce qu'on pourrait perdre encore, mais voir chaque nouveau jour avec un peu de la rebellie d'un pirate, et affronter le chemin devant nous avec un peu d'hyper confiance, d'optimisme. Peu se perd avec une attitude de confiance, d'humour, de flexiblilite, de camaraderie, de curiosite et d'energie positive. Comme Nacer Amari, je prefere garder mon coffre au tresor ouvert, prete a partager mon amitie, mon talent, mes interets, mes reves, mon energie, envers un monde, envers des projets, des personnes que je crois valent l'effort, et la peine. Ma grande famille berbere en Algerie m'inspire toujours pour faire de mon mieux, dans toutes les circonstances. La photo du coffre au tresor de Nacer Amari inspire un courage, un espoir, qu'on doit tous prendre des risques, tot ou tard, sinon, on risque l'immobilite de nos coeurs, de nos esprits, de nos talents, de nos reves. On risque de nous mettre a l'interieur de notre coffre au tresor, et de nous y perdre, enfermes, a clef, perdus pour la vie, et pour l'eternite.
Les pirates sur la plage de nos vies y sont pour nous inspirer d'affronter nos faiblesses, nos doutes, nos peurs, avec courage, et de rassurer que seulement les tresors de notres coffre qu'on est pret a partager son offerts, et que les autres restent proches a nos coeurs, parts de qui on est, la pour nous aider a devenir des etres humains libres, surs, genereux, fiers, charitables, avec les cicatrices et les blessures des combats et batailles comme des tatouages fiers qui tel les chapitres audacieux du livre de mon enfance et ses pirates infatigables et resolutes, racontent notre histoire, telle la belle photo du coffre au tresor de Nacer Amari d'Aokas le fait avec flair et un peu d'attitude de cape et epee bien justifiee.
Trudi Ralston
" Notre tresor se trouve dans la ruche de nos conaissances. On est tous toujours en chemin vers elles,
etant de nature des creatures aux ailes et des cueilleurs de miel de l'esprit. " Friedrich Nietzsche
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