Saturday, February 27, 2021

Le Dilemme de Tjorven - dans la serie " La Maison aux Fenetres Invisibles " dedicacee a Nacer Amari

" Pele, wete wo?" - " Tu sais, Pele?" ces mots sont de l'enfant protagoniste du livre d'Astrid Lindgren, ( 1907 - 2002 ) " Les Enfants du Ruisseau de Sel ",  auquel j'ai dedicacee un article pour ma serie de " La Colombe " , le 4 fevrier 2021. Tjorven avait un copain, Pele, un garcon a peu pres son age, environ dix ans, qu'elle prenait en confiance quand elle avait besoin de communiquer ses preocupations, ses pensees, ses dilemmes. La phrase avec laquelle elle lui adressait etait toujours, " Pele, wete wo ?" , qui se traduit de la langue suedoise comme " Pele, tu sais ?" Tjorven avait un caractere ouvert, vulnerable aussi, mais tres resistant, et Pele etait un enfant au caracere reflexif, calme, qui voyait le monde avec une sorte de perspective zen, de sagesse avancee pour son age. Cette amitie entre ces deux enfants m'a impressionnee comme enfant, et j'y pense maintenant a nouveau, quand je pense aux nuances de l'amitie et ses mysteres et beautes, ses surprises, ses joies et profondeurs. J'avais comme enfant pas mal de cousins, de cousines aussi, mais j'etais surtout proche a mes cousins qui habitaient plus proche, donc, des mon enfance, des amities males etaient la norme, plutot que l'exception. Cette experience m'a laisee avec une aptitude pour les amities masculines, et parmi mes cousins il y avait des cousins gentils, et des cousins prematurement macho, qui souvent savaient m'enerver.  Comme j'avais un temperament expansif, inquiet, comme Tjorven, mes deux cousins qui se paraissaient le plus a Pele, quant a personalite et gentillesse, a sagesse, etaient mes copains de choix. Je crois que cette attitude m'est restee, quant a la compagnie masculine pres de qui je peux me detendre l'esprit, et ceux qui me fatiguent vite, pour leur attitude narcissiste et dominante. Mon fils et son meillieur ami ont tous les deux comme adultes des esprits creatifs, tranquils, et il y a une aisance de communication, de partage d'interets, de conversations sur la vie, l'art, qui est tres agreable. Mon oncle peintre, l'artiste flamand Frans De Cauter ( 1920 - 1981 ) possedait, ainsi que heureusement pour lui, son epouse Ina, un esprit reflexif, calme, et les apprentissages que j'ai recue de lui quant a la peinture, les arts, la philosophie, la litterature, me sont restees, et je trouve pas mal des traits de son art, de son calme Zen, dans la photographie et la personalite centree du photographe berbere d'Aokas, Nacer Amari de Tassi Photographie.  Mes questions, pensees, memoires, poemes, se sentent a l'aise dans le monde artistique - intellectuelle de Nacer Amari, et mes dilemmes tels ceux de Tjorven, qui addressait Pele avec sa question " Pele, wete wo ?", se resoudent et s'expriment dans les deux livres ecrits sur la photographie et philosophie aesthetique de Nacer Amari : " Sonates Berberes " d'octobre 2020, et " Le Cahier Errant " qui se publie cette semaine du 26 fevrier 2021. Le dilemme de Tjorven se resoud toujours face a son art du photographe berbere, ce qui est un beau mystere. Les notes de son art sont dans la cle de mes memoires, c'est comme tomber vers le haut, pas dans un autre vide, mais dans une espace, grande, expansive, pleine de lumiere qui illumine les ombres avant ne pas compris, qui donne une perspective a mes experiences, mes efforts, mes defis, et qui les range dans une melodie qui me fait comprendre ma vie, comme poete, comme ecrivaine flamande - americaine entre deux mondes, qui en Kabylie et sa culture, a trouvee sa voix, la permission de demander sans peur, sans hesitation, avec beaucoup d'espoir, avec beaucoup de confiance, a mon collegue kabyle de qui sa sagesse intellectuelle et affective me rapelle au copain si important pour Tjorven : " Pele, wete wo?" Ce poeme exprime cette joie, de me savoir libre d'etre moi - meme a fond, completement, un bonheur que je n'avais plus connue depuis mon enfance et brevement, adolescence, comme enfant precoce dans un village ouest - flamand en Belgique: 


Tomber vers le Haut

 Tomber vers le haut, vers le ciel unifiant, vers l'espace grande du monde berbere accueillant, tomber vers le haut, l'air fraiche dans l'haleine, les cheveux et le sourire, pour gouter la joie d'etre a nouveau un esprit libre. 

Tomber vers le haut, entouree de chants d'oiseaux, de la chaleur du soleil souriant, de la presence rassurante de la terre berbere, de son esprit qui sait comprendre le destin de mon chemin solitaire.

                                                                       * * * * * * * * * * * 

Tomber vers le haut, avec l'art berbere qui me dechiffre les hyroglyphes de mon passe, qui me les decode, m'apprend a exprimer les melodies des notes et symboles de ma vie, pour si longtemps endormis.

Tomber vers le haut, confiante, sure, poete liberee de sa cage, tremblant, fiere d'etre encouragee par des mains ouvertes, charitables, pour me trouver les ailes fortes, resistantes, volant vers les rives de l'Afrique du Nord, vers l'Algerie, vers la terre kabyle. 


Trudi Ralston 

 

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