Tuesday, December 5, 2017

Au Precipice : Le Delice du Defi dans L'Art de Djamil Diboune

Quand j'avais dix ans, mon pere, qui adorait instruire ses enfants aux arts, m'a introduit a l'art du peintre autrichien, Oskar Kokoschka ( 1886 - 1980 ), le fameux artiste qui rassurait que ses peintures etaient un desafi quant a la categorization dans l'expressionisme, quoique c'est dans cette definition qu'on celebre son art. Quand j'ai vu le quatrieme album de photos d'aujourd'hui du photographe de la nature, Djamil Diboune, le souvenir des emotions que j'avais ressenti comme enfant face a face avec une peinture de Kokoschka, me sont revenus a la memoire. Mon pere etait tout enthousiaste devant ce portrait d'une jeune femme, et me demandait ce que je pensais sur cette peinture. Je ne bougeais pas, essayant de comprendre les couleurs intenses devant moi, le melange de lignes fortes et fluides, d'une intensite imposante et une melancholie incontestable. Je ne pouvais pas trouver les mots. Je me sentais a un precipice linguistique. Je ne disais rien. Mon pere n'a pas insiste, il souriait simplement, et disait avant de me laisser seule avec mon dilemme : " Et voila, ca arrive, l'art nous laisse au bord parfois, sans parachute, et il faut sauter dans ce noir, pour apprendre ou son chemin va nous mener. Cela peut prendre un bon moment. " Les trente photos de Djamil Diboune, dans la quatrieme serie du 5 decembre, m'ont trouve debordee par la finesse de leur beaute et l'ambiance super raffinee de leur lumiere et couleurs. La region du Nord de l'Algerie est unique pour ses forets et contrees boisees, etant part de la region de forets de coniferes temperes melange avec des arbres a feuilles caduques. Ce melange donne une beaute extraordinaire a l'album de Djamil Diboune de ces arbres dans la neige, avec leurs couleurs brillantes de rouge, orange, jaune, sur le tapis blanc de la neige, donnant un effet de scenes de theatre. La segonde photo montre une lumiere de crepuscule, une lumiere mutique, qui met en relief les feuilles ochres au premier plan, des feuilles qui encadrent le tableau comme de la dentelle, ce qui donne une atmoshpere de sophistication artistique supreme quant a composition. Dans la troisieme photo, les arbres sont nus, et il y a juste un soupcon de lumiere pale du ciel, ce qui addoucit le tableau de desolation d'hiver. La septieme prise montre juste trois arbres, des silhouettes noires et exposes dans un brouillard dense, avec dans la perspective vers la droite, juste assez de lumiere pour donner un moment d'espoir. Les cinque photos suivantes sont immerges dans le meme silence theatrale, avec des touches de vert et rouge fonce dans la dizieme photo, qui ajoutent un inquiet etourdissant a couper le souffle. Comme si le photographe se rend compte de la necessite pour une pause de l'intensite des tableaux dans cette serie, les neuf photos suivantes nous sortent un peu de la tension avec des prises d'arbres et montagnes de couleurs vives, pour nous mettre a nouveau, avec la vingt- deuzieme photo, de retour au brouillard et les arbres fantomes, mais le brouillard cede a un coin bleu du ciel, et la serie termine avec une photo de fleurs rouges, et des prises inondees de la lumiere du jour parmi des montagnes verts aux arbres a feuillage persistant. L'ensemble de la serie de trente photos est comme une piece de theatre quant a l'exquise precision de ses compositions. Djamil Diboune est un artiste raffine et incroyablement discipline, et ainsi il continue a nous emerveiller avec son art qui defie les limites, qui nous mene a ce precipice delicieux qui nous fait changer avec chacque aventure photographique, nos idees et perspectives preconcues. Bravissimo, au photographe de la nature berbere, pour l'audace de cette performance captivante. 

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