Tuesday, December 12, 2017

Empreinte Berbere : Le Pavot Rouge de Djamil Diboune

C'est toujours un plaisir de revisiter les photos du photographe de la nature berbere, Djamil Diboune. Parmi la serie de trente photos d'aujourd'hui, il y a une prise qui a une signification profonde pour mon ame, la vingt- troisieme, qui montre une fleur de pavot rouge dans une vallee montaniere. La fleur est au premier plan, baroque dans ses petales genereuses et son coeur ebene grand ouvert. Dans sa couture rouge effervescente, elle es la prima donna de la photo, avec la vallee et ses edifices en miniature face a elle. La fleur de pavot rouge a une signification qui me rappelle un poeme qui etait cher au coeur de mon pere, " In Flanders Fields " ecrit par John Mc Crae, ecrit sur le champ de la segonde bataille d'Ypres en 1915, pendant la premiere guerre mondiale. John Mc Crae etait un medecin canadien, qui etait un lieutenant colonel qui a participe aux batailles feroces a Ypres. Son poeme ecrit sur le champ de bataille en Flandes est considere un des plus celebres poemes de guerre, ecrit en format de rondeau. Le poeme parle des pavots rouges qui etaitent les temoins muets du carnage avec tous ses morts enterres dans les cimetieres ou fleurissaient les pavots parmi les rangees de tombeaux des 54000 soldats inconnus de partout du monde qui sont morts dans les champs de Flandes entre 1914 et 1917. J'ai grandi a une demi heure de ces champs. C'est estime que des centaines de milliers de soldats britanniques sont passees a travers les champs en Flandes en chemin de bataille. Il y a 173 cimetieres britanniques, 17 cimetieres francaises, et 4 cimetieres allemandes.  Comme enfant, j'ai visite plusieurs fois les cimetieres a Ypres, et les musees et les monuments commemoratifs, comme la region etait un des sites majeurs de bataille pendant la premiere guerre mondiale. Mon pere recitait le poeme, en marchant : "... In Flanders fields the poppies blow Between the crosses, row on row... ",  moi a cote de lui, et l'emotion en pensant a toutes les familles qui avaient perdus des fils, des maris, des peres, etait visiblement fort pour lui. J'ai toujours beaucoup aimee les pavots rouges, peut-etre pour leur lien dans mon coeur a mon pere. Les fleurs rouges se trouvaient sur le chemin que je traversais a velo chacque jour quand j'etais au lycee dans la ville flamande de Roeselare. Elles etaient mes compagnes sur la route solitaire pres du chemin de fer qui etait mon guide vers l'ecole. Pendant le printemps et le debut de l'ete, les campements de familles tziganes ajoutaient un air de solidarite a ma routine solitaire en velo. J'entendais jouer les enfants, et je les enviait leur liberte, et je me rappelle la musique de guitares, les rires, les regards de defi aussi, vers cette ecoliere dans son uniforme rigide de bleu et blanc steriles, un contraste fort avec les couleurs vives des robes et chemises des tziganes. J'etais genee de ma peau pale et de mes cheveux blonds, et je rougisseais sous les regards des jeunes hommes avec leurs cheveux noirs fonces et leurs yeux de flammes et leurs sourires precoces. Pendants les mois ou les familles tziganes n'etaient pas pres du chemin de fer, les pavots rouges me rappellaient leur presence, et l'automne et l'hiver etaitent les saisons tristes en velo, pas de tziganes et pas de pavots non plus, rien qu'un vent sec et coupant et un ciel gris. Ici, c'est rare de trouver des pavots rouges. Il y en a de toutes couleurs, comme en Californie, en jaune, en orange, en rose. Elles ne me satisfont jamais. La premiere fois que j'ai vu une photo de Djamil Diboune qui montrait un champ avec des pavots rouges, j'ai senti un melange de joie et melancholie, je me sentais tout a coup chez moi, et je voulais etre la, parmi ces pavots rouges berberes. La photo d'aujourd'hui est ma favorite parmi les photos des pavots rouges qui apparaissent dans les albums du photographe berbere. J'adore la confiance du tableau, son exuberance vers la fleur, qui recoit une touche exotique avec l'oeil precis de Djamil Diboune, comme un tableau fait sur de la soie , ou sur un panneau de bois lacque. Les nuances dans les photos de Djamil Diboune sont une merveille, il faut toujours regarder plusieurs fois pour apprecier tous les detailles subtiles dans ses tableaux. Avoir decouvert un " chez moi " de pavots rouges dans les vallees montanieres en Kabylie, dans la photographie unique du photographe berbere, est encore une raison de plus d'avoir le feu au coeur pour son art universel et regional a la fois. Son art touche notre intellect par sa finesse et maitrise technique, et touche notre coeur et ame par sa capcacite d'integrer son monde berbere avec le notre, ou on soit sur terre, comme moi, a Washington State, a l'autre bout du monde. Je suis en train d'unir les articles pour une publication vers la fin de l'hiver, que j'ai ecrit pour mes amis berberes, et pour l'esprit berbere et sa facon de m'inspirer et de remplir mon etre avec de l'energie heureuse, et pour la couverture de cette celebration, je ne peux pas m'imaginer une photo meilleure, comme une empreinte berbere, que la fleur de pavot rouge de l'album d'aujourd'hui de Djamil Diboune. 

Les references sur le poeme de John Mc Crae j'ai trouve dans Wikipedia, ainsi que l'information sur les champs de bataille et cimetieres en Flandes pour des statistiques specifiques. 

No comments:

Post a Comment