Wednesday, July 4, 2018

Il Etait Une Fois : L'Espoir comme Philosophie dans l'Art de Djamil Diboune

Aujourd'hui le photographe de la nature Djamil Diboune a mis une photo qui a provoquee une emotion profonde des le moment que je l'ai vue. C'est une photo d'un coucher de soleil, qui seduit l'oeil immediatement avec la finesse de la composition : dans le fond, tout en arriere plan, il y a le soleil qui disparait, une perle presqu'invisible, qui se fond dans la voile jaune et pale bleue du ciel, qui reflet la lumiere opaque qui domine le centre de ce tableau enchantant. Au premier plan de la photo, il y a le contour fonce filigrane des feuilles d'arbres, qui donnent une perspective mathematique dans leur precision equidistant du soleil qui divide la magie du tableau parfaitement en deux : composition et emotion. C'est une scene profondement romantique, qui est aussi profondement rationelle.  J'eprouvais une sorte de melancholie, que j'eprouve parfois face a des images de tableaux de Leonardo da Vinci, le scientifique devenu artiste, qui savait creer une balance impeccable entre les emotions profondes et la precision technique des sujets de ses tableaux. Je suis en train de lire " Mes Independances : Chroniques 2010 - 2016 " du journaliste et ecrivain algerien Kamel Daoud. Cet ecrivain a cette capacite d'utiliser la langue avec la precision d'un couteau bien specifique dans les mains d'un chirurgien capable, rien ne lui echappe l'intelligence raffinee quant a la condition humaine et ses maladies sociales, historiques et politiques. Un livre de 450 pages, les Independances du journaliste au renommee internationale n'eparge pas son lecteur des realites troublantes du monde dans le 21ieme siecle. Hier soir, je me trouvais a la page 117, impressionnee par l'impacte des mots viscerals du journaliste, qui ont une facon de se bruler dans mon cerveau et ma conscience comme un laser hallucinant dans son silence assourdissant. C'est a ce moment que j'ai vu la photo de Djamil Diboune. Cette photo qui a reveillee comme une melodie dans ma tete les mots : " Il etait une fois ..." Je sentais ce desir profond d'etre la, dans ce moment sublime, de ce ciel loin et accueillant, de gentillement pousser a cote le filigrane des feuilles des arbres discrets, misericorde envers ma melancholie, et de me trouver dans cette nuit paisible, ou tout etait encore possible, ou l'espoir effaceait les tenebres gourmandes, le mal de ce monde ou les forts et puissants se nourrissent du sang des pauvres et des faibles, ou des termes comme Occident et Tiers Monde nous enlevent le courage de nous aimer, de tout simplement nous aimer, de nous comprendre, connaitre : l'histoire, le chagrin, la joie, les reves, les peines. J'admire le courage et l'audace de Kamel Daoud, je lis tout ce qu'il ecrit avec une faim et soif insatiables, c'est un ecrivain qui n'a pas peur de la realite ni de ses possibilites pour un futur valabe, il ne vit pas dans le passe, ni dans le futur, il vit dans le moment, et pour cela il faut beaucoup de courage, pour se lever au - dessus de la nausee, de la colere, et de penser aux possibilites du moment, malgre les obstacles enormes. J'aime aussi la photographie de la nature de Djamil Diboune de Laazib, qui vit a Bejaia, Aokas. Son art me donne beaucoup de courage, avec sa determination tetue de celebrer tout ce qui a de beau dans la nature en Algerie. La beaute de la nature est une medecine, et Djamil Diboune est un excellent docteur. L'espoir comme source creative, je le vois avec force dans l'oeuvre litteraire de Kamel Daoud, et je le vois avec passion dans l'oeuvre photographique de Djamil Diboune." Il etait une fois...": cette belle photo m'aide a continuer de croire que l'espoir comme conviction vaut la peine pour nous tous, les nostalgies du passe peuvent se transformer dans un maintenant croyable. Je vais continuer de devorer les livres de Kamel Daoud, j'en ai besoin comme de l'oxygene, et je vais continuer a explorer les photos de Djamil Diboune, j'en ai besoin comme mon souffle meme.

L'information sur la vie et l'art de Leonardo da Vinci vient de ma lecture du livre de Charles Nicholl, " Flights of the Mind ", Penguin Books, 2004.
Mon edition du livre de Kamel Daoud " Mes Independances : Chroniques  2010 - 2016 ", est de Barzakh, Alger, 2017, Actes Sud, 2017.

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