Ce matin, avec la lumiere chaude du soleil, je notais avec plaisir une abeille.
Elle faisait le tour des liseron pourpres, se mettant tout au fond du coeur des fleurs
pour y recueillir le nectar, le pollen collant a ses pattes d'arriere comme des petits pompons dores.
Le bourdonnement joyeux venant de ses ailes une melodie agreable pour son travail devoue.
Apres quelques minutes, l'abeille allait chercher d'autres fleurs, dans un autre coin du jardin, et
tout ce qui restait de sa presence etaient les traces du nectar jaune de ses pattes qu'elle avait laisse
sur les petales fragiles des fleurs genereuses, et cet image me remplissait avec une nostalgie.
Souvent des personnes aimees, quand leur chemin prend un detour du notre, tout ce qui reste sont
les traces qu'elles ont laisse sur notre coeur.
Le temps peut effacer tant de choses, rendre le visage dans toutes ses nunaces d'un etre aime flou
rendre leur parfum et leur voix et sourire voilee par l'oubli, malgre toute technique de video et son,
il y a des details et moments intimes, des souvenirs tendres dont seulement le coeur s'en souvient.
La fleur reste vide, avec les traces de l'abeille et ses amours, invisible, perdu.
Ce qui reste est un melange de peine et de tendresse pour ce qui etait, ce qui est encore, au fond de la memoire.
Mon pere; ma grandmere; ma soeur cadette; une amie dans les Alpes francaises; un professeur d'histoire en Belgique; un amant perdu dans les cendres d'une passion trop grande; des souvenirs de personnes aimees qui nous sont perdues il y a longtemps, les traces invisibles a nos yeux et aux yeux de ceux qui nous aiment maintenant. Ces traces de blessures precieuses qui restent la, un mystere et une question qui ne se resoudent pas.
Trudi Ralston
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