" Nos echecs, nos richesses, nos luttes ". Avec ce titre modeste, Kamel Daoud partage un article succinct qui encourage le dialogue face au immense defi que confronte l'Algerie quant au destin du pays en ce moment. L'Algerie m'a pris par le coeur, depuis mon enfance, et encore plus depuis que j'etudie l'histoire et la culture de ce pays vaste et fascinant. L'introduction de l'oeuvre litteraire et journalistique de Kamel Daoud etait un portail dans la conscience frustree du pays, qui essaye de se liberer du poids des chimeres persistantes du colonialisme et ses techniques perverses pour tuer le libre arbitre et le futur dans l'epoque post - coloniale. Sa collection de nouvelles de 2008, " La Preface du Negre " m'avait bouleversee, et reste parmi mes ecrits favoris de l'auteur. Depuis, j'ai lu et je lis tout de l'auteur, " Meursault, contre - enquete ", " Zabor ", " Mes Independances ", " Le peintre qui devore la femme ", ses articles recents. Ce n'est pas le cas que je suis d'accord toujours avec ses points de vue, mais je respecte ses efforts d'essayer d'etablir un pont de communication, difficile que c'est ces jours -ci. Car le monde en ce moment a perdu l'art du parley. Parley se define comme une conference entre deux cotes d'une dispute, surtout quand il s'agit de la necessite d'une armistice. C'est un art dont le monde a un besoin urgent. L'idee parait naif a un temps ou peu de personnes sont interessees de negocier sincerement et impartialement. Beaucoup de personnes decident de ne pas etre ouvert a la possibilite que la personne en face d'eux qui a une opinion differente pourrait avoir un point ou deux valabes. Comment avancer alors ? C'est ca le probleme. Le monde n'avance plus. Il retrocede, et tourne en ronds, autour des erreurs du passe, de la violence, du racisme, de l'avarice, de la haine envers l'autre qui a l'audacite d'etre different. Je le note ici avec degout tous les jours dans le marais de la politique nationale; ma tante en Belgique m'en parle au telephone d'Oostende; mes amis en France se frustrent; mes amis du Mexique et l'Amerique Centrale se trouvent dans le cercle vicieux de la violence et de guerres civiles qui les hantent depuis l'enfance. Ce qui se passe en Algerie n'est pas une crise d'identite politique isolee, elle est part d'un retour a l'intolerance, a l'indifference, qui parait dominer les perspectives des leaders du monde en ce moment face a l'idee d'integration, democratie, union nationale. L'idee romantique des idees soixantes de faire des marches de protestation et de pouvoir reveiller la conscience avec le soutien de heros qui supportaient le mouvement des droits civiles et democratiques, comme pour la population noire aux Etats Unis, est une idee que l'Algerie est prete a suivre, mais comme Kamel Daoud observe, il n'y a pas encore une personne qui guide ce mouvement. C'est un probleme qu'on commence a noter ici aussi, il y des efforts d'opposition envers le conservatisme raciste et avarice en place, mais pas de leader. Il n'y a pas de chance pour parley, car il n'y pas une voix qui parle pour ceux qui s'assemblent dans la rue. C'est alarmant, un peu comme une vision dystopique, un cauchemar en plein jour. Ce qui se passe en Algerie est important, parceque la crise du pays revele a quel point il y a un besoin urgent dans le monde de trouver une maniere de donner une voix au bien qui sait insister sur et reanimer l'art du parley et de faire un appel audace a ce qui reste de la conscience collective de l'humanite.
Trudi Ralston
No comments:
Post a Comment