Sunday, July 14, 2019

Meme le Sang brule : Le Soleil Bouillant de Kurt Lolo

Rendre une photo puissante en monochrome est difficile, car il faut creer un message fort, direct. Kurt Lolo de Lolo Pics a partage une photo d'un lever de soleil qui est comme faite sur de la soie transparente, avec juste une couleur, d'un orange, un orange qui brille comme du feu, un feu liquide, comme de la lave distillee. C'est une image incroyable. Le ciel, la mer, le soleil, les montagnes, la reflection du soleil dans l'eau, tout parait fait de feu. Le soleil est une boule de feu si intense que son corps celeste a atteint le stade de feu blanc. Malgre cette intensite visuelle, la scene inspire une paix et est saturee d'un silence hypnotisant. Cette photo est une invitation et un message. Une invitation a la reflexion, au besoin d'apprecier les moments de beaute extreme que la nature partage avec telle generosite et que l'ame de l'artiste sait communiquer et recreer pour nous. La photo est aussi un message. Un message qui me fait penser aux mots impitoyables et infiniment beaux et dechirants de l'ecrivaine belarusse Svetlana Alexievich dans son livre " Le Visage pas feminin de la Guerre " qui lui a obtenu le Prix Nobel pour la litterature en 2015 parlant des bombardements pendant la seconde geurre mondiale : " Meme le sang brule ". Le livre est un hommage de memoires orales de jeunes femmes russes qui avaient servi a cote des hommes dans toutes les memes capacites : comme engineurs, docteurs, pilots de chars, pilotes de bombardiers, commandants de bataillons, tireurs d'elite. Ces jeunes femmes etaient toutes des soldats volontaires, entre l'age de 16 et 18 ans, et avaient ete temoignages de brutalites et atrocites inimaginables aux mains des fascistes allemands. Apres la guerre, elles furent oubliees, devenaient invisibles, traumatisees et silentes. Svetlana Alexievich a pris 30 ans pour faire un livre qui rendrait hommage et honneur a ces femmes, plus d'un million d'elles, courageuses et feroces. La photo de Kurt Lolo pourrait etre la couverture pour ce memoire qui est un avertissement sur l'inhumanite de la guerre, sur tout ce que detruit la guerre, qui reduit l'homme, la femme et l'enfant a des etres vitimes d'etres humains plus bas que le plus cruel des animaux ferales. La phrase " Meme le sang brule ", se refere au recit que fait une femme qui fut une jeune infirmiere qui devait sauver les soldats blesses, et qui se rappelle l'odeur de chair qui brule, et que tout brule, meme le sang d'un etre humain et d'un animal. L'auteur belarusse reussit de transmettre ces memoires comme si il s'agissait de melodies rappellees, de pieces d'art qui ont besoin d'un morceau de dignite, d'humanite. 
Le monde aujourd'hui a des leaders qui s'amusent de facon perverse avec le flirtage de guerre, un jeu malsain et tres dangereux. Comment est ce possible qu'apres les horreurs de la seconde guerre mondiale le spectre d'une guerre mondiale montre ses dents enfiles a nouveau? 
Il y a un espoir aussi dans la photo, un espoir que le photographe de la nature inclut en evoquant un esprit de tranquilite, d'y insister meme, avec ce tableau de feu et de silence. La photo est moderne, pour son application de monochronisme, et est aussi imbuee de l'esprit de la periode du Romanticisme de la fin du XVIIeme siecle et qui culminait vers la moitie du XIXeme siecle, une periode ou la nature fut admiree comme ayant des pouvoirs spirituels. Cette veneration voit une renaissance en ce moment, car la nature est en danger a cause de tous les abus qu'elle souffre aux mains des etres humains. La nature a besoin qu'on lui reapprecie son role de gardien de secrets et valeurs spirituels. La photo de Kurt Lolo sait evoquer cette reverence, ce pouvoir, ce mystere et ce pouvoir qu'il faut respecter, qu'il faut preserver, sinon on risque la destruction de la vie sur notre planete. Il faut qu'on s'arrete de bruler le sang de la terre, du futur de nos enfants, de nos semblables, il est temps d'arreter de hair, de diviser, de mepriser. Il est grand temps d'aimer, avec tout le feu du coeur, qui construit, qui guerit, comme celui auquel nous invite le feu magnifique de la photo du lever de soleil de Kurt Lolo.
Trudi Ralston

Ma copie du livre de Svetlana Alexievich " The Unwomanly Face of War ", est l'edition en anglais, traduit par Richard Pevear et Larissa Volokhonsky, de Random House, New York, de 2017.
La traduction de la phrase " even blood boils " du texte en anglais au texte en francais " meme le sang brule " est la mienne, ainsi que la traduction du titre du livre de l'anglais au francais.  

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