Quand j'etais au lycee en Belgique, j'avais un professeur de l'histoire et des arts qui laisserait une impression pour la vie sur moi intellectuellement. Ne en 1938, il a succombe a un cancer virulent en 2014, et je pense encore souvent a lui. Il etait la personne qui allait me reveiller la passion pour l'histoire, l'enthousiasme pour l'importance des arts, l'energie positive et optimiste envers la vie. Cette personne au nom de Willy Van Parys a laisse une empreinte sur mon etre. Il y a deux jours, j'ai eu un reve, ou il me visitait, et me disait qu'il etait content que j'avais trouvee une famille d'ame et coeur en Algerie, avec des freres et soeurs qui respectaient et appreciaient mes efforts comme ecrivaine et poete. La vie d'ecrivaine et poete est un chemin unique, toujours fascinant, toujours pleine de defis, et c'est aussi une vie qui a beaucoup de moments de solitude, de chagrin, car on se met dehors de la comprehension quotidienne, et avec le temps on apprend a se couvrir d'une armure qu'on permet a peu de personnes de penetrer. Il faut une personne patiente, tranquille, qui sait trouver le point de silence dans un coeur inquiet, rebelle, tetu, qui cache avec beaucoup de fierte ses blessures et ses vulnerabilites. En Algerie, dans mes amities berberes en Kabylie, mon ame de poete, d'ecrivaine se sent chez soi, se sent libre, c'est une experience tres emouvante, tres enrichissante. Le coeur berbere connait le chagrin, le defi, dans sa presence mon courage se recharge, ainsi que ma joie, mon sens d'identite, de paix d'ame, et oui, de but et de bonheur. Dans ce nouveau monde que l'Algerie me permet de decouvrir, avec la decouverte de l'histoire et de la nature de ce pays vaste en esprit et culture, avec la photographie de Djamil Diboune, Chamy Tout Court, Katia Djabri, Kurt Lolo, Zidani Azeddine, Djamal Merabti, Cherifa Feramil, il y a un frere berbere qui a une influence tres therapeutique sur ma perspective creative : Fodil Bousba est une personne qui a le courage de partager son esprit de camaraderie avec mon coeur flamand - americain en exile depuis mon adolescence, avec classe et tranquilite. C'est une presence qui sans ce qu'il en est conscient sait briser ce mur de la solitude, de l'isolation qu'ecrire parfois impose. J'ai un frere au Texas, que j'ai perdu de vue il y a 21 ans, apres les funerailles de notre jeune soeur. Une autre soeur aussi est morte depuis longtemps, ainsi que nos deux parents. Les Etats Unis est un pays dur, pas donnee a la gentillesse envers ceux qui cherchent a lui faire un chez soi culturel. Fodil Bousba a une facon de comprendre la valeur de partager la camaraderie avec une personne qui a perdue tant de famille, tant d'identite, tant de racines sans qu'il jamais s'impose ou exige quoi que ce soit, sauf la satisfaction de savoir que je me sens part du groupe de la famille berbere. Dans le reve ou me visitait mon prof de lycee, j'avais l'impression qu'il voulait me dire de l'autre monde que aussi longtemps qu'on a une place ou on se sent chez soi, la distance geographique n'a aucune importance, car il s'agit de rencontres entre ames, entre esprits qui se comprennent et savent se communiquer. La sagesse de Fodil Bousba des Randonneurs des Babors est un don particulier, un don de fraternite, d'amitie de camarade qui ajoute une mesure de dignite a ma vie pour laquelle je suis tres reconnaissante.
Trudi Ralston
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