Sunday, January 5, 2020

L'Abime entre le Concret et le Spirituel : La Sagesse Chevronnee de Fodil Bousba

Ce weekend, samedi le 4 janvier, le groupe sportif et culturel des Randonneurs des Babors de Bejaia, ont fait une randonnee en groupe sympathique sur les hauteurs de Adhrar n' Fad, sous la direction des guides Fodil Bousba, qui est le secretaire general du groupe, et Salima Araoun. La randonnee affirmait la beaute et magnificence des montagnes en Algerie, dans ce cas, en Kabylie, et la joie et energie de l'experience de cette randonnee fut palpable dans les 80 photos d'un des membres du groupe, Abdenour Bogiot et dans la video de Ferhat Farhat Bektache, que Fodil Bousba a aussi partagee le meme jour, qui ensemble partagent la joie de la randonnee d'un parcours d'une vingtaine de kilometres, avec sur la video une belle musique du compositeur grec, Yanni.
Au cours d'un commentaire d'appreciation faite par moi sur le partage des souvenirs de cette randonnee, un bref echange avec Fodil Bousba sur les limitations du monde moderne a fait observer a Fodil Bousba : " Loin de la philosophie, dans nos jours, meme si ca marche tres bien, ce n'est pas la satisfaction. "  Ma reponse fut : " Oui, souvent aujourd'hui, il y a une sorte d'abime entre le concret et le spirituel. Je crois que les montagnes savent que l'homme moderne a un grand besoin d'eux. " Les montagnes en Algerie, comme toute sa nature, sont toujours, et depuis toujours, des l'epoque de l'art rupestre fabuleux et renommee du Tassili n' Ajjer, le repositoire de l'esprit et de la culture du pays. Les montagnes du Djurdjura, les Babors sont les gardiens de toutes les civilisations qui ont laissees leurs marques sur l'ame et le coeur du peuple algerien, il y a des milliers d'annees, et il y a juste 58 ans, avec la fin de la Guerre de l'Independance qui fut la fin de la colonisation francaise de 130 ans. Les montagnes furent les sites ou la resistance trouvait des moments de repos, de reanimation de la determination et du courage. C'est dans les montagnes de la Kabylie, a Ifri que en aout 1956, le Congres du Soumam a pris place de la part des leaders de la revolution, dans la vallee du Soumam, qui a decidee le succes de la guerre de l'Independance, un site que mon mari et moi ont eu l'honneur de visiter en septembre 2019, courtoisie de l'hospitalite des Randonneurs des Babors du Bejaia. Les montagnes en Algerie n'ont jamais perdue leur importance spirituelle. Le monde soit qu'il soit, les montagnes restent les gardiens spirituels qui inspirent leur peuple courageux, resistant. La Revolution du Sourire en est temoin chaque vendredi, depuis fevrier 2019. Il fut un temps, avant le schisme qu'a causee le monde occidental dans la mentalite moderne, qu'il n'y avait pas une distance entre le concret de la vie et les manifestations spirituelles dans la culture des civilisations du monde. La culture berbere a une mythologie profonde, qui se celebre encore aujourd'hui, comme les ecrits de Rachid Oulebsir en temoignent encore tout le temps, avec son effort noble de documenter et celebrer la culture amazighe en Kabylie. Je me rappellerai toujours les heures de conversation magnifiques avec l'ecrivain au cours  d'une visite des magnifiques villages kabyles de Djebla et Iguersafene, une introduction facilitee par un des membres encore des Randonneurs des Babors de Bejaia, Daewessu Salah. Cette conversation unique etait une affirmation que la culture berbere restera toujours vibrante, et que dans ce cas, pour ceux et celles qui la vivent, il n'y a pas de distance, pas d'abime entre le concret et le spirituel. Une part de la recolte des arbres fruitiers ont laisse encore pour les oiseaux. La nature et son esprit, qui se manifeste dans l'importance et le respect envers la flore et les animaux, est intacte. Il y un festival dedique a l'ane, cet animal qui est autant transport, et compagne que laboreur docile des sentiers montagneuses.  Il y a des festivals dediques a l'abeille, a l'olivier, et le nouvel an berber, Yennayer, se celebre avec fierte et joie. Il y a un vide dans les villes modernes qui se suicident lentement l'esprit, ici, en Europe, partout ou l'esprit a du ceder au profit et l'absence du respect pour le spirituel, qui reste vivant et vibrant dans la culture berbere. Je me rappelle avec nostalgie la vue de Yemma Gouraya du balcon de la maison de mes amis Malika et Ghassane Anki, le matin quand les colombes et le soleil me venaient saluer le nouveau jour.  J'ai pleure quand j'ai du retourner aux Etats Unis, des larmes chaudes, d'amour, d'amitie, de respect, pour la Kabylie, qui m'a su toucher le coeur et esprit de poete comme aucun autre pays dans lequel que j'ai vecue ou que j'ai visitee a reussi de le faire, du Mexique a Costa Rica, du Canada, de l'Autriche a lItalie. En Algerie, je ne sentais pas cette abime entre le concret et le spirituel, qui ici me tue lentement depuis 40 ans. La culture amerindienne ici comprend tres bien de quoi je parle. L'Algerie est un pays qui a toujours du surmonter des defis considerables, mais son ame et son coeur sont intactes. La preuve, je le vois dans les visages souriants des 80 photos des randonneurs et randonneuses ce jour du 4 janvier lors de leur joyeuse visite de la montagne Adhrar n' Fad. Chaque personne montre la joie de vivre ces heures en harmonie du concret avec le spirituel, avec cette union sublime qui telle un edifice ancien ne laisse ni un millimetre d'espace entre ses pierres pour ni un soupcon de doute.
Trudi Ralston

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