Saturday, January 11, 2020

Le Clin d'Oeil d'Aesop : Quand le Courage donne la Main a la Gentillesse

Le matin s'annonceait vide, couleur gris tel le ciel et ses arbres aux branches nues, et leur souffle qui cherchaient a evader le silence mortel jusqu'au moment que le printemps les sortirait de leur sommeil spirituel. Les rues etaient vides, les maisons, elles aussi etaient vides, saturees telles des aquarelles dont les pinceaux furent trempees dans une pluie excessive, de la meme couleur grise du ciel et les nuages.
Je me rappellais les rues a Bejaia, leur energie contagieuse, la circulation intense, un peu chaotique, mais pas sans ses sympathies, je me rappellais la vue de Yemma Gouraya le matin, sous le soleil, du balcon de la maison de nos amis Ghassane et Malika Anki, et le sejour a leur maison a Ighzer Amokrane, pres d'Ifri, ou a pris lieu le Congres du Soumam en aout 1956. Je voyais a nouveau les montagnes, les villages, et telle un truc de theatre, j'etais sur scene a nouveau, en Algerie, en Kabylie.
Tel un fil invisible, mes articles, mes poemes, maintiennent le lien avec ma chere Kabylie, mon Algerie du coeur, et je les arose, je les cultive, et je les partage, comme parts de mon ame, de mon etre, de mon coeur d'ecrivaine et poete, si longuement niee, tel une troubadour errante, qui s'accroche, tel Estas Tonne, a son guitare, pour ne pas perdre son identite, ses reves, ses ailes d'esprit qui celebre la joie et la liberte. Sur ce chemin que je traverse depuis si longtemps, et pour si longtemps seule, il y a la joie et le bonheur de ma famille berbere qui m'accompagne, sur ce sentier qui est un melange de fierte et solitude, d'espoir et d'agonie de maintenir l'energie et le courage. Sur cette route, qui peut etre agonie et ecstase, il y certains camarades qui ne manquent jamais de m'encourager avec un geste, un mot, tel Lemnouer Khaled le fait avec telle grace depuis plusieurs annees maintenant, et tel le font aussi Rac Adrar et Zidani Azeddine, des Marcheurs, et Ghassane et Malika Anki et Haki Sisi et Mahmoud Mokrani, des Randonneurs du Sahel, et tel le fait avec une discipline spartane et respect sincer Fodil Bousba, le secretaire generale des randonneurs des Babors. Cette presence de ses camarades fidels est un soutien de qui sa valeur est de l'or pur dans ces moments ou la joie deborde, et dans ces moments ou la solitude et le cynisme font leur petit danse nefaste autour de mon clavier. Merci, mes freres et soeurs berberes, pour votre gentillesse elegante et determinee, ce geste qui est du courage aussi, car la gentillesse et le courage sont enfants de la meme mere, la sagesse, et du meme pere, la dignite. Etre ecrivain, etre poete, veut dire prendre le risque d'etre vulnerable, de se metttre l'ame nue pour les benefices du partage, par amour et passion envers des convictions, des reves, des idees, des urgences sociales, qui veulent une voix, une melodie, un cri, un sourire, une danse. Ce qui rend le devoir de l'ecrivain et du poete une des vocations les plus visibles et les plus solitaires a la fois. Ces moments ou on se rend compte qu'il y a des camarades qui comprennent cela a fond, et qui prennent un moment pour me dire merci, pour m'encourager, rend l'equilibre entre l'agonie et l'ecstase acceptable, vivable, tolerable. Appartenir a tous et a personne en meme temps est une position tres mysterieuse, qui exige beaucoup d'humilite, beaucoup d'energie, beaucoup de meditation, de prieres, qui exige qu'on embrasse le vide de son propre etre avec toutes ses passions, tous ses reves, toutes ses douleurs et joies.
Merci du plus profond de mon ame et coeur, a ses belles ames courageuses qui elles aussi prennent le risque de la vulnerabilite en m'encourageant avec telle sincerite, fierte et appreciation. Aesop a dit :
" Aucun acte de gentillesse, n'importe grand ou petit, ne se perd ." Ceci je le peux temoigner, chaque geste gentil de vous, mes freres berberes, mes soeurs berberes, est une graine qui devient une fleur dans mon ame, qui avec son parfum et presence, me soutient dans les moments difficiles. Thanmirth.
Trudi Ralston 

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