Saturday, November 21, 2020

L'Alchimie de la Memoire : Dans la Serie " Le Cahier Errant " dedicacee a Nacer Amari

Une photo de la part du photographe d'Aokas, Nacer Amari de Tassi Photographie, a suscitee un interet profond dans le passage du temps, et a inspire une exploration de la relation compliquee entre temps et memoire, immortalise dans l'oeuvre immense en importance et volume, " A la Recherche du Temps Perdu " en 7 volumes, couvrant plus de 4,000 pages, entre 1913 et 1927, de l'ecrivain qui est synonyme avec le roman moderne : Marcel Proust ( 1871 - 1922 ). L'oeuvre est une recollection de memoires d'enfance et de jeunesse de la part du narrateur, qui n'est pas identifie, sur le passage du temps, sa perte, et le manque de signification dans le monde, qui etait change pour toujours comme consequence de la premiere guerre mondiale et ses horreurs et traumes, qui avait un effet permanent sur la vue intellectuelle et politique de l'ecrivain, qui voyait de proche les tumultes sociaux de cette periode de signification historique irreversable. " A la Recherche du Temps Perdu " a la scene fameuse ou le gout d'un biscuit madeleine trempe dans une tisane evoque une memoire de la part du narrateur, sur le temps et la memoire, qui sont la cle de toute la philosophie du livre, consideree revolutionnaire pour 1913, et qui fait part de la structure et psychologie du roman moderne depuis. La photo de Nacer Amari, avec deux vues, une d'en haut, et la seconde, de face, au titre " Au Salon de la Patisserie ", une photo d'un elegant dessert, aux couleurs et lignes invitantes, detendues, m'a reveille une memoire de mes annees au lycee en Flandes, en Belgique, une memoire melancholique d'annees de solitudes. Je prenais le velo chaque matin tot, pour arriver a la gare, stationner mon velo, et prendre le train, arriver a Izegem, la ville ou etait le lycee, et descendre, et aller a pied apres jusqu'au batiment ou etait mon ecole. Le soir, je faisais la meme route, a l'envers. Avant, j'allais dans un lycee a juste 20 minutes de mon village, mais, j'y avais ete expulsee a l'age de 16 ans, pour  " rebellie intellectuelle " contre le systeme que je considerais repressif et hypocrite. Je me trouvais soudain seule dans une autre ecole, avec un trajet assez complique d'aller et retour. Mais, les instituteurs a la nouvelle ecole etaient sympathiques, ainsi que les eleves, libres du snobisme et arrogance que je detestais tant a mon autre lycee. Le chemin pour aller manger le dejeuner a la maison, comme etait alors l'habitude, etait trop loin, donc j'allais manger mon sandwich dans une patisserie a juste quelques minutes de l'ecole. Manger seule n'etait pas le plus agreable, et mes copines mangeaient chez elles, et il y avait une petite salle cafetaria a l'ecole pour les internes et quelques etudiants de jour, mais on y mangeait tres mal, et je n'y connaissais personne. Apres une annee de dejeuners miserables labas, j'ai trouvee la patisserie a une dizaine minutes a pied de l'ecole. Pour me changer un peu le rythme monotone et repetitif, je mangeais de temps a temps une petite patisserie ce qui plaisait aussi le proprietaire comme il me permettait de manger mon sandwich prepare a la maison, aussi longtemps que je commendais un the ou cafe avec. Souvent, la sensation du gout doux de la friandise, evoquait un melange d'appreciation et de tristesse, de me trouver loin de la maison et de ne plus pouvoir dejeuner en famille. Ce fut parmi les premieres sensations lies au doutes sur la logique des routines, de l'obeissance a un systeme scolaire, industriel, social, qui encourage qu'on suit les reglements, les habitudes etablies. Sur le train vers l'ecole chaque matin, la plupart des personnes etaient des travailleurs d'usines, des hommes aux visages fermes et fatigues, et je me rappelle aussi un groupe de femmes ouvrieres, qui elles etaient toujours de bonne humeur, elles travaillaient dans une usine qui fabriquait des huiles de table, et l'usine etait proche du lycee, et elles mangeaient leur dejeuner dans la meme patisserie que moi. J'etais assise pas loin d'elles, et je me rappelle, comme elles rigolaient souvent, ce qui reverberait comme un echo contre mon silence timide. J'etais habilee modestement, comme ma mere m'assurait que j'etais bien ordinaire, mais les regards gentils de certains jeunes ouvriers a la gare et sur le train me faisaient douter quand meme les opinions de ma mere quant a mon apparence, et en plus, il y avait les cousins qui paraissaient bien m'aimer. Ces regards de jeunes hommes et garcons gentils humildes que ma mere aurait considere inferieurs a sa classe, mais que moi je trouvais beaux et de qui leur interet en ma timide personne m'intriguait, donnaient souvent une emotion d'espoir dans la solitude diurne de mes annees a ce lycee. La photo de Nacer Amari me permet de revivre cette periode solitaire de mon adolescence, qui en fait m'a encourage de poursuivre l'inspiration et l'espoir dans le monde des poemes et des cahiers de notes en prose. 

La philosophie de l'oeuvre de Marcel Proust " A la Recherche du Temps Perdu " est que chaque personne porte a l'interieur de son etre le bagage accumule de leur passe, et la conclusion est que chaque auteur, narrateur a l'obligation de decrire avec precision la gamme immense qu'occupe chaque personne dans le concept du " temps ". Le centre de " A la Recherche du Temps Perdu " est sur une multiplicite de perspectives et sur comment se definent les experiences, sur la relation entre experience, memoire, et ecrire et une deconstruction radicale de l'intrigue exterieure, ce qui etait revolutionnaire ecomme idees litteraires en 1913, et qui est evident dans le roman moderne, comme a dit au sujet  l'ecrivain americain, Roger Shattuck ( 1923 - 2005 ), qui ecrivait des livres sur la litterature, l'art et la musique francaise du XXeme siecle et qui etait renomme pour ses analyses litteraires sur l'oeuvre de Proust : " Vivre veut dire apercevoir les differents et souvent contradictoires aspects de la realite. " Le role de la memoire est au centre du livre de Marcel Proust, et la memoire est importante dans mon exploration litteraire comme poete et prosaiste, et cette memoire a trouvee sa voix, sa melodie en Kabylie, fut reveille par le sens visuel a travers la photographie des artistes kabyles en Algerie, a travers les photos de la nature unique et majestueuse de l'Algerie, que je celebre dans mes livres de poesie et prose depuis. En Algerie, ma recherche pour le temps perdu, est devenu une decouverte du temps recupere. La photographie de Nacer Amari est une intrigante realite : elle me met face a mes racines flamandes, et m'approfondit mon interet dans la culture et realite berberes. Son art est le pont qui rend possible revisiter le passe et ses pertes, ses traumes, mais cette fois pas de facon penible, isole dans un silence mortel, dans une indifference froide du monde autour, mais dans un accueil intellectuel et affectif du plus profond respect et interet, lequel ma personne n'a pas vue depuis mon adolescence quand mon oncle m'a sauvee de la cruaute de ma mere, et de la solitude de ma vie scolaire et sociale, comme mon pere, que j'adorais n'avait pas l'energie de me sauvegarder des intentions sinistres de son epouse. L'esprit d'intellectualisme tranquil de Nacer Amari et ses sensibilites modernistes quant a l'art invitent l'inclusion, a travers son respect pour une narrative autonome, comme il le montre avec beaucoup de talent dans ses portraits et ses natures mortes. Cette sensibilite artistique et philosophique est une oasis pour mes inquietudes affectives traumatisee d'une vie de solitudes et isolations intellectuelles et sociales, et de la la serie de poemes et articles pour mon livre suivant " Le Cahier Errant" que je dedique a Nacer Amari, et que j'ai commence en aout 2020, et qui a en ce moment deja 40 entrees. La memoire et le temps sont une preocupation structurale dans la litterature moderne, grace aux efforts tenaces de Marcel Proust, et grace a la photographie de Nacer Amari et sa tolerance et talent pour la narration inclusive, qui permet un portail au monde affectif autant qu'intellectuel de ses observateurs et a ma voix comme narrateur. Je peux revister et recuper le temps egare de ma vie, qui perd son gout amer et sa vue melancholique dans l'accueil sincer affectif et l'influence guerisante de l'art meditatif, inclusif du photographe berbere d'Aokas, Nacer Amari. Son art ecoute autant que son art parle, ce qui est tres rare. 

Trudi Ralston 

La recherche sur l'oeuvre " A la Recherche du Temps Perdu " de Marcel Proust, courtoisie de Wikipedia.      

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