Wednesday, December 2, 2020

Ecmnesie : Une Question de Memoire - dans la serie " La Colombe " dedicacee a Nacer Amari

La memoire est une fonction du cerveau bien enigmatique, surtout parceque la comprehension du cerveau humain et ses complexes mecanismes quoiqu'un sujet d'etude depuis l'Antquite, reste a peine exploree ou compris. L'evidence la plus ancienne de l'interet au sujet du cerveau humain remonte au XVIIe siecle B.C., a l'Egypte ancien, et un hieroglyphe dans un texte papyrus, un traite de medicine, ou le hieroglyphe pour le cerveau apparait 8 fois, et ou le texte decrit les symptomes, le diagnostic, et le pronostic de deux traumatismes craniens. Le texte papyrus mentionne la surface exterieure du cerveau, les effets de la blessure, y compris les saisies, les meninges et le liquide cephalo - rachidien. La memoire est une fonction du cerveau tres importante, car sans la capacite de la memoire on ne pourrait pas se rappeler les evenements du passe, et ce serait impossible que la langue, les relations ou l'identite personnelle se developpent. La memoire facilite que l'information que le cerveau recoit est codee, stockee et recuperee quand necessaire. Il y a 3 categories de memoire : sensorielle, a court terme, et a longue terme. Il y a aussi ce qu'on appelle la memoire eclaire, quand on se rappelle tous les details d'un evenement specifique et tres emouvant, avec clairte precise. Je me rappelle ou j'etais quand le president John F. Kennedy fut assassinee, en 1963 : j'etais en face de la premiere television que mon pere venait d'installer, et la premiere image, en noir et blanc, que j'ai jamais vu comme petit enfant a peine l'hauteur de l'appareil bombaste, fut le Cadillac grand presidentiel avec le corps ecroule du president, entoure de garde corps et sa femme Jacqueline Kennedy - Bouvier, et les mots exotiques pour mes oreilles de petite enfant flamande, " Dallas " et "Texas " qui reverberaient dans ma tete. Je ne pouvais pas savoir qu'a l'age de 19 ans, j'allais vivre un an en Dallas, y etudier 10 ans au Texas,  a Fort Worh et ensuite a Austin. Je pense a ta photo " Le Cri " du 28 novembre 2020, a la force que sait evoquer cette image puissante, qui m'a inspiree l'article pour la serie " Le Cahier Errant " : " Code de Survie ", sur l'importance du cri du point de vue anthropologique et culturel. Ta photo evoque aussi une memoire personnelle bien traumatique, liee a ma relation avec ma mere, une memoire de quand j'avais juste 2 ans, ce qui est l'age qu'une memoire eclaire est possible dans un enfant. C'etait au jardin de la maison louee a Beveren, en Flandes, le village ou je suis nee, et c'est la premiere memoire que j'ai de ma mere. Je me rappelle ma peur, mes pas vites et hesitants, mon petit corps qui tremblait de peur, mon petit manteau et mon chapeau comme il faisait froid dehors, et la voix hysterique de ma mere qui me hurlait en dialect ouest  flamand  " Hiere, hiere !! " ce qui veut dire " Ici, ici!! " Je n'ai jamais su la raison de sa colere, mais je me rappelle la peur, le besoin de courir vite, la tristesse et le desespoir. Je me rappelle mon cri, mon incredulence, la panique, et l'expression sur le visage de ma mere, d'une personne en rage, dangereuse, que je n'ai pas pu oublier. Ce qui s'est passee apres, je ne sais pas, je me rappelle juste que cela fut la premiere impression sur ma memoire que m'a laisse la personne qui allait trouver beaucoup de satisfaction clandestine, et ouverte, de me rendre triste, inquiete, seule, isolee. Ta photo " Le Cri " m'a permis une reponse intellectuelle et culturelle, et elle me permet aussi revister et comprendre une memoire bien intense, ou le cri puissant du singe magot dans ta photo me fait comprendre combien de joie et bonheur me donne la nature et l'art des photographes de la Kabylie, comme j'ai trouvee ma voix, comme j'ai retrouvee mon identite, mon etre comme personne, comme poete dans la culture berbere accueillante et genereuse de l'Algerie. Le sortilege de mon isolation intellectuelle et affective, culturelle et sociale s'est enlevee le moment ou j'ai decouvert la Kabylie, et c'est beau que sa culture et nature, son art et histoire, son peuple me fut introduit par une copine francaise d'ascendance berbere, a travers la musique du poete de la musique kabyle, le grand Idir, paix a son ame. Ma copine m'avait enregiste la chanson " Tizi - Ouzou " et me l'envoyait il y a presque 10 annees, et je me rappelle l'emotion profonde, les larmes aussi quand j'ai entendue cette chanson, qui a reveillee un reve dans mon coeur, une profonde sensation que cette musique etait l'introduction a un monde qui allait me liberer de la prison dans lequel mon coeur et ame etouffes, muets, se trouvaient, ou mes poemes mourraient de solitude, de soif, de faim, de manque de tendresse, de vie, d'espoir. C'etait la breche du barrage, 5 de mes livres plus tard sur la nature, la culture, l'art et l'esprit du peuple kabyle resistant, digne et fier, mon coeur et ame de poete sont heureux, libres, ont pour la premiere fois depuis mon adolescence, une energie et joie vibrante, qui revent d'un second sejour en Algerie, qui reve de connaitre plus de cet immense pays en Afrique du Nord, qui m'a sauvee la vie de poete, qui m'a donnee la dignite me niee toute une vie, qui enrichisse ma vie avec les belles amities de ma famille berbere, de mes collegues dans le monde de la photographie, et qui mont adoptees comme une membre de leur monde, de leur perspectives artistiques. Pour la premiere fois en plus de 30 ans, j'ai une voix pour mes poemes, pour mes pensees, pour mes reves, mes emotions, et je vis le bonheur de celebrer la culture berbere de l'Algerie avec toute la passion me niee a ma jeunesse, a part de mon enfance aussi, ce sens d'appartenance, de respect, de fierte d'identite, de l'espoir de la tendresse, de l'innocence et son courage. Ecmnesie est le mot scientifqiue pour la memoire totale, et le traume du passe a perdu son pouvoir, je peux le voir avec clarte, avec ecmnesie, et le remplacer avec l'energie du bonheur que me donne la Kabylie et ma famille de coeur qui m'accompagne tous les jours, qui est ma muse, mon bonheur. Ta photo " Le Cri " me fait comprendre et celebrer la grace d'avoir recue une seconde chance au bonheur dans ma vie. Ta photo puissante a su faire le pont, pas seulement intellectuellement, mais aussi affectivement, entre hier et aujourd'hui, ce qui est sublime, comme c'est mon pere qui comme photographe amateur m'a inspiree une passion, des mon enfance, pour la photographie et son importance: c'est a travers les images des photos de guerriers Touaregs fiers de ses magazines National Geographic que je devorais comme enfant, ces premiers images qui m'ont introduit a la possibilite et merveille d'autres cultures, que l'amour pour les cultures de l'Afrique du Nord est ne dans mon coeur d'enfant solitaire, un amour intuitif qui m'est restee, comme si je savais deja en ces moments de besoin pour l'espoir, qu'un jour, mes ailes d'oiseau attrappe voleraient libres dans le ciel grand ouvert de la Kabylie en Algerie. Je reve d'un jour faire le vol parapente avec toi, et de laisser s'exprimer avec joie immense mon cri si longuement reprimee, pour dire " Thanmirth, ma belle Kabylie, ma belle famille berbere! " a haute, libre voix, ce qui m'a inspiree ce poeme en anticipation : 

La Voix Libre 

La cage est ouverte, et je ne suis plus la, ne plus un oiseau triste, aix ailes coupees, et sans voix, je suis libre, berbere - flamande qui chante, qui danse avec joie, n'importe que cela a pris toute une vie, le temps efface le passe et ses blessures, une fois que le bonheur arrive sur place, et chasse le mal et ses grimaces. 

Ecoute l'echo de mon rire qui reverbere haut, la ou les nuages se retrouvent le matin et le soir, ecoute ma voix qui dit bonjour au soleil, au ciel bleu et son eclat, je suis libre, mes pieds legers, mon coeur sans poids d'acier ou fer, mais plein de lumiere et feu a partager avec la lune et la flamme des etoiles. 

                                                                 * * * * * * * * * * * * 

Mes poemes m'accompagnent, des fleurs que je partage avec les esprits des montagnes qui sauvegardent les secrets du peuple berbere depuis l'aurore du temps, et pres de qui mon ame se recupere la detresse d'insultes et chagrins que leurs chants annulent avec charite et grace. 

Depuis, chaque jour est un regal d'opportunites pour changer blessure en sagesse, pour vivre une eternite de beaute, et merveille la ou avant meme les secondes avaient leur tourment et peine. Vive ma famille berbere, merci pour le bonheur que tu me donnes, vive la Kabylie, vive l'Algerie, je vous dois le rythme et la melodie heureux et libres de mes poemes, de mes livres, de mon coeur : merci pour ma nouvelle vie. 


Trudi Ralston 

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