En 1970, l'ecrivaine americaine Toni Morrison ( 1931 - 2019 ), qui a recue le Prix Nobel de la litterature en 1993, a publiee son premier roman au titre de " L'Oeil le plus Bleu ", et les 50 annees depuis la publication de ce livre, la controversie de la part de groupes dediques au dogmes chretiens strictes, continuent d'essayer de bannir le livre du curriculum des ecoles secondaires ici aux Etats Unis. Comme ecrivaine noire, Toni Morrison, qui avait un doctorat en litterature, avait comme le sujet de ses livres les consequences desastreuses de l'esclavage, son heritage traumatisant et affreux. "LOeil le plus Bleu " est l'histoire d'une jeune enfant noire dans les annees 1940 - 41, dans l'etat d'Ohio, dans le nord - est des Etats Unis, une enfant abusee physiquement et sexuellement par son pere, qui devient convaincue que si elle aurait des yeux bleus, elle pourrait echapper sa vie de misere. Le racisme est un monstre hydra, et la narrative tragique de la vie de cette jeune enfant montre les effets desastreuses de voir a tout un peuple comme inferieur, a base de l'ideologie infecte du colonialisme, du post - colonialisme, de l'industrialisme et son obsession avec l'argent et le pouvoir. La critique litteraire Lynn Scott a dit du " L'Oeil le plus Bleu" que le pouvoir et la virtu sont associes avec des standards de beaute decides par l'homme blanc, qui a des consequences destructives pour beaucoup de caracteres dans le roman de Toni Morrison. L'heroine tragique du roman, une enfant a peine adolescente, est traitee avec mepris pour avoir la peau tres noire, pour etre ainsi consideree " villaine ", et cela par les personnes dans sa famille, qui expriment leur amour propre tordu dans la forme de haine, comme le pere de la fille, qui la viole et la rend enceinte, et la fille finit par devenir folle de chagrin et de malheur, apres que meurt son bebe. Le mepris que le pere de la fille a souffert aux mains de la societe des hommes et femmes blancs l'a enrage a un point ou le seul amour qu'il est capable de donner est un amour pervers, de haine, de mal. Le livre est une condamnation profonde de l'heritage malheureux et invasif du racisme contre la population noire aux Etats Unis, une realite amere qui montre une presence persistante, surtout dans l'ombre du spectre d'une resurgence des ideologies du fascisme les dernieres annees, qu'on espere de repousser quand - meme un peu maintenant qu'on a elu un president democrate, et de reevaluer le pouvoir donnee aux forces policieres des villes, et au rhetorique dangereux de l'extreme droite du pays. La pensee vers le livre " L'Oeil le plus Bleu " de Toni Morrison m'est venu en voyant la photo captivante de la part de Nacer Amari de Tassi Photographie, une photo en noir et blanc, du 15 decembre 2020, d'une jeune enfant kabyle, ou les yeux sont d'un bleu clair et brillant. La photo m'a impressionnee, pour le fait que recemment j'ai eu un reve lucide ou j'etais une musicienne Touareg, ou j'ai pu constater que j'avais la peau noire, ce qui me rendais tres heureuse, pour le fait que j'etais dans ce moment membre d'une grande culture berbere, et je celebre ce reve dans un article recent " Les Mains de la Musicienne Touareg ". L'inclusion me donnee de la part de la culture berbere de l'Algerie, de la Kabylie specifiquement, me montre un respect et joie grands comme poete, comme ecrivaine qui se sent mal dans la peau rigide des Etats Unis, et est le contraire du racisme et l'exclusion que les autres cultures souffrent ici, toujours mis au bord de l'abysse de la solitude et le mepris a peine deguises. L'identite, l'appartenance, la dignite, sont tous des regals me donnes avec generosite en Kabylie, et tous des regals de qui leurs absence font souffrir terriblement l'enfant du livre de Toni Morrison. Les yeux bleus de l'enfant kabyle dans le portrait en noir et blanc de Nacer Amari evoquent de fortes emotions, de comprendre que la generosite et la tolerance de la culture berbere envers moi, une poete flamande - americaine qui a retrouvee son ame, son coeur, sa joie de vivre, dans l'acceuil chaleureux et charitable de la culure kabyle de l'Algerie, n'est pas ce que les francais lui ont donnee au pays pendant l'occupation coloniale de 1830 a 1962. La culture berbere de l'Afrique du Nord n'a aucune raison de rever d'etre de la race blanche, le traume de s'avoir vu envahi la dignite et identite culturelle est un heritage honteux laisses par les colons francais, comme l'a illustre avec un genie impeccable et unique l'ecrivain algerien de renommee legendaire, Kateb Yacine ( 1929 - 1989 ), dans son livre qui est une condemnation conclusive du racisme et du colonialisme qu'a subi l'Algerie sous les francais : " Nedjma " de 1956, publie en pleine guerre de l'Independance de 1954 - 1962. " Nedjma " est un livre hallucinant, qui m'a tellement fascinee que je l'ai lu plusieurs fois, c'est un livre qui laisse une empreinte indelable pour le lyrisme aux echos des grands dramaturges des grecs anciens, comme Sophocle, qui domine dans les conversations circulaires des personnages et leurs obsessions, dans le desespoir de leurs circonstances, qui rappellent les livres aussi de l'ecrivain americain William Faulkner ( 1897 - 1962 ), auteur du livre " Le Bruit et la Fureur ". William Faulkner etat de l'etat de Mississipi, un etat qui symbolisme l'histoire du racisme du sud des Etats Unis, et l'auteur avait une vue complexe quant au sujet du racisme dans le sud. Il a recu le Prix Nobel pour la litterature en 1949, et Kateb Yacine respectait son talent. " L'Oeil le plus Bleu " et " Nedjma " sont tous les deux des livres qui ont le courage de demasquer le monstre du colonialisme et ses sinsistres heritages, de facon eviscerante, impitoyable, pour montrer les cicatrices permanentes que laisse le mal du complexe de la superiorite que laisse encore tous les jours l'idee degoutant qu'un peuple vaut mieux q'un autre peuple, a base de la couleur de leur peau, a base de la quanite d'empires aggressifs et destructifs qu'ils commandent, avec l'ironie triste le fait que la plupart des richesses naturelles de cette terre resident dans les pays pas qui envahissent, mais qui sont envahis, le complexe de Robinson Crusoe face a Vendredi, de qui parle si bien le journaliste et romancier innovatif et audace, algerien Kamel Daoud ( 1970 ), comme dans ses nouvelles de 2011, " Le Minotaure ", et "La Preface du Negre ", et qui a recue une renommee mondiale avec la publication en 2013 de son roman " Meursault, contre - enquete ", qui fut une reponse au livre " L'Etranger " de 1942. " Meusault, contre - enquete " a le courage d'analyser le spectre du racisme irresolu du livre d'Albert Camus ( 1913 - 1960 ) , un recipient du Prix Nobel pour la litterature en 1957 a l'age de 44 ans, ce qui faisait du recipient francais - algerien l'ecrivain le plus jeune de recevoir cet honneur.
Vu les pensees et emotions intenses qu'inspire la photo d'Alicia de Nacer Amari, ce portrait en noir et blanc, ou les yeux de l'enfant sont d'un bleu clair hypnotisant, il est impossible de rester indifferent a son appel. Les yeux bleus sont une exception evolutionnaire, une anomalie, en fait, et la communaute scientifique des etudes genetiques pensent que c'est possiblement le resultat de la grande migration vers les pays nordiques de l'Europe dans la periode du Neolithique d'il y a 6,000 - 10,000 annees qui explique le phenomene des yeux bleus dans ce groupe nordique des etres humains. Avant cette periode, tous les etres humains avaient les yeux de couleur brun et ses nuances. Les pays nordiques de l'Europe sont les pays qui ont les populations avec le pourcentage haut de yeux bleus : en Estonie, 89%; en Finlande, 89%; en Suede, 78%; en Islande,75%; aux Pays - Bas, 60,9%; en Ecosse, 50%; tandis qu'en Belgique, ou je suis nee, 28%, et seulement 16,6% aux Etats Unis ou je vis. Ces chiffres indiquent que 8% a 10% de la population globale a les yeux bleus, et ce pourcentage continue a diminuer, un point d'interet et sous etude, vu du fait que l'apparence des yeux bleux est liee au degre de l'exposition au soleil, avec les climats nordiques ayant moins d'heures de soleil diurnement, ce qui a un effet sur la production de melanine, ce qui est un pigment brun, qui decide la couleur de la peau, des cheveux et des yeux. Les yeux bruns ont le pourcentage le plus haut de melanine, les yeux bleus, le pourcentage le plus bas, donc les descendants de cultures qui vivent depuis des milliers d'annees dans un climat froid ont la peau pale, les yeux de couleurs bleus et les cheveux clairs, et les personnes qui sont les descendants de cultures qui vivent dans des pays chauds, ont la peau de couleur foncee, et les cheveux de couleurs fonces, et les yeux bruns, un resultat direct donc du soleil et son effet sur le pigment melanine. L'idealisation de la part de certains elements racistes d'idealiser la couleur bleue pour les yeux, et les cheveux clairs et la peau blanche, est basee sur une illusion risible, sur l'intensite de la chaleur du soleil. Le racisme n'est qu'une excuse d'arrogance de justifier l'aggression, de voler les ressources d'une autre culture, de la dominer, de la maltraiter, de l'abuser, et d'apres justifier cette aggression a base de ces differences superficielles de couleur de peau, de couleur de cheveux, de couleur des yeux. Ce qui ensuite devient aussi le racisme envers la langue, les traditions, les arts, les mythologies d'une autre culture, d'un autre pays, ce qui etaient les raisons que les espagnols utilisaient pour justifier les genocides des cultures amerindiennes du Mexique, de l'Amerique Centrale et l'Amerique du Sud, et les belges dans le Congo, et les hollandais en Afrique du Sud, les anglais et les francais dans l'Amerique du Nord, et les anglais encore en Australie envers les cultures autochtones. Il y a le colonialisme brutal du XIXeme et XXeme siecles des francais en Algerie, et la justification de leurs atrocites a base de se sentir un empire de race superieure, et le racisme continu contre la population noire des Etats Unis, aux mains de brutalite policiere systematique et le racisme et la brutalite envers les prisonniers noirs dans le systeme lucratif des prisons privatises, ainsi que la marginalisation continue et premeditee d'isoler la population noire dans la pauvrete et desespoir des ghettos, un systeme en fait qui a inspire les nazis pour leur traitement de la population juive sous le terreur de Hitler. "L'Oeil le plus Bleu " de Toni Morrison, " Nedjma " de Kateb Yacine mettent l'attention au misere que cause le racisme, le mepris du cultus de la superiorite a base de race, qui se base sur les couleurs de peau, de cheveux et leurs textures, de yeux et leurs couleurs. Les enfants de toutes races, qu'ils soient suedois, irlandais, ecossais, perses, russes, chinois, flamands, mexicains, maya, Hopi, Inuit, Touareg, ou kabyles comme la belle enfant Alicia dans le portrait de Nacer Amari, ne voient pas la race, leurs couleurs et leurs barrieres imposees par les adultes, ils voient la chance a l'amitie, au partage, au bonheur d'apprendre l'un de l'autre, ils voient la beaute de l'abondance de differences qui enrichissent, pas qui separent, qui insultent, qui meprisent. Le peintre italien moderniste Amedeo Modigliani ( 1884 - 1920 ) a une peinture de 1918, " Fille aux Yeux Bleus ", une peinture faite dans l'ombre de la fin de la Premiere Guerre Mondiale, qui montre une jeune femme en robe noire, qui a les yeux clairs bleus, mais les yeux se voient vides, peut - etre comme consequence de traumes subis pendant la guerre, comme peut -etre la robe noire indique. Dans le cas de cette peinture, la couleur bleue des yeux indique la tristesse, la perte, le grand vide, comme un ciel bleu mais sans paix, sans espoir. La peinture est un portrait de la femme de Amedeo Modigliani, Jeanne Hebuterne, qui a l'age de 21 ans, s'est defenestree par chagrin que son mari etait mort de la tuberculosis et l'abus de l'alcool et la drogue a l'age de 35 ans, lui laissant veuve avec une petite fille de 2 ans, et enceinte de 8 mois avec un second enfant. Peut - etre, c'est ca la lecon que le photographe berbere Nacer Amari d'Aokas en Kabylie veut inspirer : le portrait en noir et blanc nous oblige de ne pas voir en couleurs qui jugent, et le contraste frappant des yeux bleus brillants, nous rappellent exactement de quoi il s'agit : d'une couleur, ni moins ni plus. Il ne faut jamais permettre que le seul et aveuglissant objectif que nous mettons sur notre camera a travers lequel on voit le monde, est un objectif qui ne voit qu'une couleur, quand c'est voir toutes les couleurs diverses qui donne la beaute d'un arc - en - ciel et sa brillance envoutante. La photographie artistique en noir et blanc nous apprend la sagesse de ne rien definir en termes qui limitent, qui jugent, en attendant le moment ou on verra clairement que les couleurs de notre physique, de notre peau, de nos cheveux, de nos yeux, sont vraiment de caractere tres superficiel. Le soleil, cet astre de plasma ancien de qui on depend tous, sans aucune exception, pour chaque seconde de notre survie, est bien indifferent aux couleurs de nos corps avec lesquelles on se presente chaque matin au besoin indubitable qu'ils ont de sa chaleur et de sa lumiere. Cette sagesse est illustree avec une candeur touchante dans ce portrait de l'enfant Alicia, de la part du photographe berbere Nacer Amari qui a une intuition artistique desarmante de capturer l'innocence qu'ont les enfants dans les beaux portraits qu'il leur fait, ces portraits d'enfants kabyles qui sont une celebration, une affirmation de tout ce qui symbolise la beaute et l'espoir d'un futur croyable pour notre planete assiegee.
Trudi Ralston
L'information sur les ecrivains Toni Morrison, Kateb Yacine, William Faulkner, Albert Camus et Kamel Daoud, courtoisie de Wikipedia, ainsi que l'information sur la biologie des yeux bleus, et sur le peintre italien Amedeo Modigliani et sa peinture " Fille aux Yeux Bleus."
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