Saturday, October 5, 2019

Cri de Tambour : L'Appel des Montagnes - pour la Kabylie

Quand j'etais une enfant de 10 ans, j'ai passee part d'une ete dans la famille de notre bonne,
qui aidait a ma mere dans la maison et avec les repas, et qui prenait soin de nous, comme mes parents avaient une vie sociale occupee.  La femme s'appellait Julienne, elle etait d'ascendance italienne et flamande. Elle vivait dans un quartier modeste au bord du village flamand ou j'ai grandi. J'aimais passer part des vacances d'ete avec Julienne et sa famille, le contraste avec ma maison grande mais seule pour moi, etait fascinant, une experience a un tres jeune age de l'importance d'appartenance et communaute parmi des circonstances humildes comme celles de Julienne et sa famille.
Le soir, j'etais permis par Julienne de rester debout et regarder un film sur la television qu'elle avait dans sa petite et agreable salon. C'est la que j'ai vu un film de qui la memoire m'est restee jusqu'aujourd'hui, et qui me revient de temps en temps, et surtout tres fort maintenant, depuis mon retour de l'Algerie, specifiquement de la Kabylie et ses montagnes et les amities qui y vivent. Le film parlait d'un jeune homme qui par hazard avait decouvert un village enchante, ou tout le monde vivait en harmonie avec la nature et la communaute. Le jeune homme avait une famille en ville, mais quand il a decouvert le village dans les montagnes, son coeur s'est reveillee, et il y trouve une famille de coeur, et l'amour d'une femme du village. Il retourne en ville, par sens de responsabilite, mais n'arrive pas a oublier le village et le bonheur qu'il y a decouvert. Apres une lutte interne, il decide de retourner au village, ou il est accueilli les bras ouverts, et vit sa vie en paix et joie.
Ce film me revient maintenant avec insistance, parceque je me rends compte avec clairte incontestable, que mon ame et coeur sont restes en Algerie, en Kabylie, dans ses montagnes grandes, immenses en spiritualite et sagesse. Elles m'appellent deja d'y retourner. J'entends leur appel dans la profondeur de mon etre comme poete, comme ecrivaine, comme femme, comme etre humain. Le silence des montagnes en Kabylie est pour moi un chant de joie, espace, de bonheur., d'appartenance.
                                                               *****

Cri de tambour, cri d'appartenance,
cri haut et aigu de l'aigle qui vient me chercher avec insistance.
Cri de tambour qui vibre dans mon corps, mon coeur,
qui est un appel de vos montagnes qui se demandent pourquoi je suis si loin d'elles,
de leur calme, de leur histoire riche, de leur ciel bleu et grand, de leur chants anciens, de leur souffle eternel.

Cri de tambour, cri de danse, cri me venant de l'autre bout de la terre,
cri de joie, cri de douleur, mon corps est ici, je pense,
mais il reve la haut, dans les Babors et leurs mysteres grands de sphinx tolerants et sages.

Enleve - moi cette peine, ce manque, enleve- moi ce chagrin d'etre encore si loin d'ou mon esprit
a decouvert son histoire, sa famille et son destin de partage, ses contes de dignite et espoir
pour cette flamande qui est une lionne cherchant le retour et les retrouvailles de son clan, de son ame.

Cri de tambour, cri venant du plus profond de mon agonie et de mon extase,
de me rappeller etre la, haut dans vos montagnes, qui m'ont reconnues, qui m'ont invitees,
qui m'ont marquee avec le battement de leur coeur ancien, et m'ont donnee les traces, les marques,
de leur sang, de leur pouvoir, qui maintenant  vit fort, fort dans mes veines, et me mettent deja
sur le sentier de retour, pourque je puisse vivre, sans etouffer mon haleine et ma passion de femme, poete, amie, soeur et partenaire, libre, pres de l'accueil charitable de vos montagnes.

Trudi Ralston

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