Friday, October 4, 2019

Les Sphinx d'Ifri : Dans l'Ombre Imposante de l' Histoire

Ce fut un jour d'un soleil fort et brillant. Le ciel etait d'un bleu liquide intense, et tout autour les montagnes se refletaient comme des sculptures faites de marbre blanc.  On etait a Ifri, au site qui commemorait le Congres du Soumam de 1956, de la part des leaders renommes du FLN, le Front de Liberation Nationale. Le Congres de Soumam fut l'acte de la fondation de l'etat moderne de l'Algerie ou les leaders du FLN se reunissaient dans la vallee de la fleuve Soumam, dans la wilaya de Bejaia, de la Kabylie, la region allant de Tazmalt, Ighar, Amokrane, Akbou, Sidi Aich,..  le 20 aout 1956. C'est dans ce site que les leaders du FLN reaffirmaient une strategie internationale, ceci en secret, pour la Guerre de l'Independance qui avait commence en 1954, et qui terminerait en 1962, avec la victoire pour l'Algerie et la perte de la part de la France, qui avait impose sa dominance coloniale en Algerie en 1830. Le Congres de Soumam formait un comite de 5 hommes, un comite de Coordination et d'Execution qui consistait de : Abane Ramdane, Ben M' Hidi, Krim Belkacem, Benyoucef Benkhedda et Saab Dahlab. Les membres titulaires du Congres furent : Mostafa Ben Boulaid, Youssef Zighout, Belkacem Krim, Amar Ouamrane, Larbi Ben M'Hidi ( 1923 - 1957 ), qui fut un des membres fondateurs du FLN, et qui fut le commandant de l'FLN dans la bataille d'Alger, et qui fut capture par des parachutistes francais et torture et tue en 1957, sous le mensonge qu'il s'etait suicide.  Larbi Ben M'Hidi est connue pour la photo de sa sourire serene apres sa capture par les francais. Il fut interroge par Marcel Bigeard qui a refuse de lui torturer, et admettait un grand respect pour lui, mais le general Jacques Massu malheureusement se fatiguait de cette tolerance et permettait les forces speciales sous le commandenment du majeur Paul Aussaresses de torturer et finalement executer a Ben M'Hidi, faisant semblant que le prisonnier  s'avait suicide ce qui etait tres douteux vu du fait que Ben M'Hidi fut un musulman devoue, pourqui le suicide fut un peche. Ensuite, comme leaders du Congres du Soumam il y avait Rabah Bitat, Mohamed Boudiaf, Ramadane Abane,  et Ahmed Ben Bella, qui deviendrait le premier President de l'Algerie de 1963 a 1965. Le musee dedique a ces heros, ces grands, paix a leur ame, de l'histoire moderne de l'Algerie me remplissait avec une emotion de profond respect face a ces hommes courageux, ces visionnaires. Je me trouvais face a une grande photo du Colonel Abderahmane Mira, commandant de la wilaya 3, Kabylie, et succcesseur du colonel Amirouche Ait Hamouda ( 1926 - 1959 ), connu sous le nom de le loup d'Akfadou, et Amirouche, le terrible, qui fut tue sur lechamp d'honneur. Le Colonel Abderahmane Mira, qu'on appellait le tigre,  etait ne en 1922 et mort sur le champ d'honneur le 6 novembre 1959. Sa sepulture n'est pas retrouve a ce jour, tout ceci me raconte sa petite fille, la docteur en medecine Hakima Sisi, une femme d'une intuition et charite emouvante, que le destin m'a permis de faire sa connaissance grace au groupe des Randonneurs des Babors, qui avaient pris en charge merveilleusement bien le sejour en Algerie de mon mari et moi. La visite au site historique a Ifri ou avait eu lieu le Congres de Soumam en fut un tres beau exemple. Le site, haut dans les montagnes majestueuses et fieres de la Kabylie inspire la meditation, sur cette guerre qui avait coute la vie de plus de 200,000 algeriens, et avait deplace plus de 2 millions d'algeriens dans des camps de deplacements. Ce sont des chifres que le monde entier devrait connaitre pour la magnitude des souffrances qu'a subi le peuple algerien dans une guerre qui si tot apres le genocide de la seconde guerre mondiale impressionne par la brutalite dont etait capable les forces francaises, avec des executions en masse et en public par la guillotine, ce qui me parait d'une inhumanite inconcevable pour un pays comme etait la France qui avait combattu les horreurs du nazisme. Les montagnes autour du mausolee d'Ifri sont comme des sphinx, enormes, imposantes, parlant d'une page de l'histoire heroique de l'Algerie que chaque personne informee devrait connaitre. On estime que 1.5 million de personnes sont mortes dans la Guerre de l'Independance, entre 1954 et 1962. Jusqu'a 1999, la France n'admettait meme pas le mot guerre pour definir la lutte feroce qu'elle avait montee pour eviter que l'Algerie obtienne son independance, et l'enormite de leur actes de crimes contre l'humanite aussi furent nies et les evidences documentees surprimees, jusqu'a recemment. L'Occident qui si vite accuse d'autres cultures d'etre inferieure moralement, oublie tout le temps sa propre capacite pour l'inhumanite. Le pire des genocides modernes fut commis au coeur de l'Europe, sous le regime de terreur de la part du nazisme. Cela aussi, on oublie ou explique souvent trop facilement.
Pres des sphinx d'Ifri, que sont ces montagnes imposantes, silencieuses, je me sentais dans la presence d'esprits anciens, de sagesse ancienne, d'un courage pas commun de la part des visionnaires du Congres de Soumam de 1956, dont le genie de ses leaders provenait de la Kabylie. Encore une fois, les montagnes en Kabylie se presentaient comme les gardiens du destin et de l'ame de ce beau pays qu'est l'Algerie. Etre parmi eux, dans le silence magnifique de ce paysage indomitable, etait un privilege inattendu, comme le bonheur d'etre parmi mes amities kabyles et leur coeur ancien et grand, comme l'histoire et la nature de ce pays auquel dans quelques jours j'allais laisser ce qui il y avait de mieux dans mon etre flamand en exile de la Belgique depuis mon adolescence aux Etats Unis, qui jamais m'a acceptee ou compris, tandis qu'ici, au coeur de la Kabylie, cette belle indomitable, je me sentais la bienvenue et finalement acceptee et chez moi.
Trudi Ralston 

Pour le coeur grand et galant de Hac Anki et son epouse,Malika, pour ma famille  les Randonneurs des Babors  et leur accueil genereux et chaleureux, et pour la belle Hakima Sisi.

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