Wednesday, October 2, 2019

Le point de Vue du Soleil : Reflection apres un mois en Afrique du Nord

Deux jours avec juste quelques heures de sommeil peut donner une sensation d'etre dans une sorte de trance meditative, existencielle. J'etais dans le shuttle de l'aeroport route Seattle a Olympia. Le jour etait clair, avec le soleil deja haut dans le ciel avant midi. Hier on avait passee la nuit sur l'avion qui traversait l'ocean atlantique et apres les Etats Unis, apres avoir la nuit anterieure, dormi a Rabat et le jour avant ca, on etait a Alger. Haut dans le ciel, un soleil aveuglant brillait comme un enorme bijou ancien. Sous sa lumiere intense venant de si loin, j'observais a moi - meme, que sur cette terre ici, le soleil parait tellement petit, et nous si grand, quand en fait, c'est nous qui sommes petits, et le soleil qui est enorme, gigantesque. Cet astre omnipresent provoquait en moi une reflection sur l'absurdite de l'etre humain de se penser le centre de l'univers. Regardant vers le haut du ciel, qui donnait l'impression detre un grand dome avec au milieu le soleil de lumiere blanche eclatante, je me sentais un peu comme dans un film sicience - fiction. Des images de mon sejour d'un mois au Maroc et en Algerie entraient et sortaient de ma memoire comme des diapositives en revue. Ici, sur cette route de Seattle a Olympia, tout etait bien en ordre, bien propre, bien tranquil. Les images de mon sejour d'un mois evoquaient le grand contraste entre les villes et les villages dans le nord de l'Algerie, specifiquement, la Kabylie. Les grandes villes comme Alger et Bejaia, etaient sous le sort dans lequel se trouvent une grande majorite des villes de la terre au debut du XXIeme siecle : tense, bruyeux, luttant avec surpopulation, avec problemes de transportation, emploi, hygiene, pollution, distribution justes de ressources. Une autre image envahissait ma memoire : la sensation qu'en Afrique du Nord meme dans les villes congestionnees, il y avait une dimension d'appartenance, de communaute,  d'histoires partagees et assimilees, de tolerance et intimite. Ici, sur le chemin tres propre de Seattle a Olympia, ces traces d'une humanite en route vers un destin complexe et fascinant, etaient beaucoup moins visibles. Je ne me sentais pas etre part d'une narrarative de l'humanite, avec ses ecoliers en route pour les classes, entoures de parents et grandparents, de femmes en route vers les magasins, de vieux en conversation en route vers un banc ou parc public, de voitures en competence pour chaque centimetre d'espace de la route, de melanges de cultures en habits et attitudes comme je le voyais tout autour de moi au Maroc et en Algerie. En Afrique du Nord, la narrative est abondante, partout, comme une melodie insistante. Ici, la narrative etait ineriorisee, presque invisible, malgre la proprete attrayante, omnipresente. Il y a une solitude invasive partout dans les grandes villes de l'Occident.  En Afrique du Nord malgre la congestion, le bruit, le melange provocatif  de cultures,  les conflits intellectuels et culturels, la narrative de jeunes en cherche d'un futur certain, on me donnait la sensation d'etre  invitee a la narrative, tandis que la proprete et ordre ici me donnait une sensation d'isolation et solitude. Peut -etre qu'en Afrique du Nord, on a besoin de moins de chaos d'espace et circonstances, mais nous ici, on a besoin d'inclusion dans une narrative de la race humaine sur le chemin bousculee et contradictoire d'etre tous des joueurs dans une grande piece de theatre de la vie, de qui nul enfin, sait comprendre le mystere. En Afrique du Nord, je me sens incluse, ici, je reste a l'exterieur de la narrative, malgre des efforts heroiques  de ma part depuis plus de 40 ans. En Algerie, au Marcoc, meme juste apres un mois de sejour, la sensation rassurante de l'inclusion me rendait heureuse, et me fait rever deja d'un voyage de retour. Je me sens chez moi, part d'une grande famille berbere, qui m'aime, qui me comprend qui veut de moi avec profondeur et sincerite. Le manque de famille  m'a marquee ici depuis mon adolescence extraite de la Belgique physiquement, emotionnellement, linguistiquement,  culturellement, spirituellement, intellectuellement. Tout mon corps et etre se revoltaient maintenant contre cette  re -invasion de la solitude et ses exigences, une lutte qui s'imposait encore, moins de sept heures apres le retour aux Etats Unis. On a besoin ici a l'Occident, du chaos des grandes villes comme on peut le sentir en Afrique du Nord, de la paix et serenite de leurs villagages montagneuses, comme on les trouve en Kabylie.  Ici, tout parait etre trop neutre et sterile, pour inviter la profonde conversation, le partage cordial, le sens de solide communaute ,  la joie et la fierte et l'appartenance, la complicite intime et sincere, et le vrai bonheur.
Trudi Ralston                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                              

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