Tuesday, October 8, 2019

Sous l'Oeil Vigilant des Montagnes Sacrees : pour Daewessu Salah et Rachid Oulebsir

L'Algerie est un pays de qui l'esprit est aussi immense que le pays meme. La decouverte de la magnificence de sa nature grace a la photographie de la nature de Djamil Diboune, ne a Laazib, et qui vit en Aokas en Kabylie, m'a permis de devenir completement fascinee par les montagnes dans le nord de l'Algerie et de revivre les meilleurs souvenirs de mon adolescence quand ma famille flamande allait faire des randonnees dans les montagnes de l'Autriche en ete. Les montagnes en Kabylie ont un pouvoir spirituel tres fort, et cette presence liee au monde de l'esprit se manifeste de la facon la plus emouvante et plus fiere dans les villages kabyles, les villages anciens, qui ont su survivre tant de defis dans les derniers siecles, ayant du souffrir les chagrins et douleurs de la Guerre de l'Independance de 1954 - 1962, et aussi la tragedie destructive de la decennie noire d'avril 1991 a fevrier 2002. Ce qui impressionne c'est la resistance du peuple algerien, leur determination pour le courage, pour l'energie positive, pour la dignite, la fierte. L'effort de restaurer et conserver autant de villages kabyles que possible est un exemple que j'ai pu apprecier en personne avec la visite des villages de Djebla et Iguersafene, sous l'invitation de la part de Daewessu Salah de l'Association de Wilaya Tourisme et Culture de Bejaia Les Randonneurs des Babors, et c'est lui qui a arrange pour moi une introduction a l'ecrivain Rachid Oulebsir, une personne qui m'a impressionnee intellectuellement profondement. En route vers d'abord le village de Djebla et apres le village de Iguersafene, Rachid Oulebsir m'a invitee au monde immense et magnifique de la mythologie berbere qui se concentre sur un respect inalienable pour la nature et ses lois et sagesses profondes.
Sous l'oeil vigilant des montagnes sacrees de la Kabylie, Rachid Oulebsir m'a introduit au monde spirituel de ses ancetres, un monde qui m'a emue jusqu'au fond de mon etre de poete et ecrivaine qui s'accroche a la sagesse de la nature dans mes ecrits, alarmee par la detresse dans lequel le monde se trouve actuellement dans les griffes du complexe industriel qui a envahi l'ame et le coeur des etres humains et risque les detruire. Les grandes villes de la terre sont devenues des monstres voraces qui dechirent ce qui reste de beaute et espoir dans la communaute humaine. Tel une meduse l'avarice du complexe industriel tue tout autour. Le dialogue, long et magnifique qui s'est entame entre Rachid Oulebsir et moi en route vers Djebla et Iguersafene fut une affirmation de tous mes efforts de partager la beaute unique de la nature ne Kabylie, de ma conviction que la nature en Algerie, en Kabylie a un message important pour le futur, que la richesse de la mythologie berbere a une mission tres urgente a partager, qui peut inspirer de l'espoir et de l'optimisme au - dela de la frontiere de l'Algerie. C'est un message que je veux partager ici aux Etats Unis, et que j'aimerais aussi partager en Belgique, ou je suis nee. Sans un respect profond pour la nature et sa sagesse, le monde va se noyer dans le neant, dans la poussiere venimeux de la mort de l'ame de l'humanite. J'admire beaucoup la noblesse d'esprit et le courage ne de sagesse et humilite de la part de Rachid Oulebsir de documenter toutes les traditions kabyles liees a la terre, l'agriculture, les festivals, l'importance de rites importants tels les nettoyages cycliques, qui evitent les incendies et les inondations, une sagesse dont le monde entier en a besoin. En Californie, l'ignorance et le manque de respect envers la nature cause une saison d'incendies qui est d'avril a octobre maintnenant, et qui detruit des milliers et des milliers d'hectares de forets, et leurs arbres, essentiel pour l'oxygene, sans lequel on ne peut meme pas respirer.  Le manque de respect pour les rivieres dans les sud des Etats Unis cause des inondations desastreuses les dernieres annees, aussi dans le nord est du pays. La mythologie berbere qui est fondee sur le respect profond pour la nature et ses dons, a un message qui doit etre connu et partage. Les efforts sincers et dediques de la part de Rachid Oulebsir pour communiquer l'importance urgente de connaitre, de respecter, et vivre la sagesse de la connaissance de la terre telle qu'elle s'exprime dans les traditions agriculturels et culturels kabyles sont une opportunite d'essayer de sauver la terre ultimement du desatre de l'eradication du lien entre la nature et l'etre humain quant a communaute, but, spiritualite.
J'aime beaucoup les abeilles, et ici a Olympia, chaque ete, je sauve les abeilles qui se trouvent tombees dans l'eau de la piscine qu'on a au jardin. Je leur seche les ailes trempees, je leur parle, je leur trouve une fleur pour recuperer. Cette tendresse envers les insectes ne parait pas mal place du tout pour Rachid Oulebsir, qui a partage la beaute des festivals kabyles, comme le festival de la fourmi, comme le respect donne aux oiseaux, a qui on laisse toujours une part de la recolte, comme de la recolte des figues.  Cette innocence est en fait une sagesse profonde, que le monde moderne esclave de la ville et ses addictions artificielles essaye de detruire. La sagesse, le respect profond pour toute la nature, des montagnes aux fourmis, de traditions tel le nettoyage public, la semence de l'hiver, de savoir quand faire la recolte, comme la recolte des poires, comme la poire variee Comice, qu'on cueille debut octobre.
Cette sagesse envers la nature trouve sa meilleure expression dans le village kabyle, l'ame physique des montagnes spirituels autour. Dans ce sens, Rachid Oulebsir a raison : les villages kabyles tels qu'ils se trouvent a Djebla et Iguersafene sont en fait des sites de pelerinage, pour la dignite, la fierte, les defis survecus, tel le temoignage des 99 martyrs de Iguersafene, un village detruit par les forces coloniales francaises en 1956. Ces villages sont de la terre sacree, je me sentais ce 26 septembre, qui par hazard etait la date de l'anniversaire de mon pere, paix a son ame, profondement emue, de marcher dans les rues de Djebla, de Iguersafene, des villages de qui l'ame a survecue intacte. L'air autour est fraiche, pure, le sourire et l'accueil des villagers sincers et touchant, les maisons parlent de dignite, de communaute, d'ame, de coeur. Meme pensant a ce jour a Djebla et Iguersafene maintenant me rend profondement nostalgique pour y retourner, pour etre la, parmi ses montagnes au horizons interminables, grandes, pleines de mysteres, d'histoire, qui embrassent les villages telle une mere ses enfants. Les montagnes accueillent les villages, sont les eprits qui protegent les reves des villageois, et ce tresor d'humanite, de profondite culturelle et spirituelle, surement va sauver la terre une fois que les villes s'auto - detruisent comme une maladie fatale. Le village, et sa communaute, telle qu'elle a su survivre et commence a voir une renaissance en Algerie, en Kabylie, est le futur de l'humanite. La connaissance de la terre, de saisons et leurs rythmes, des animaux , des arbres et leurs fruits, des recoltes, des rivieres, du soleil, de la pluie, de la neige, du vent, et de la presence humaine en harmonie avec cette sagesse de la terre, qui permet des familles solides, une commuaute saine, digne et riche en culture, en esprit, de joie et espoir, va sauver la terrre. La science - fiction predit que ce seront les villes qui vont etre le nucleus du futur. Ceci est une illusion immense, la vie renaitra des villages, tels qu'ils se manifestent deja en Kabylie. Sans eux, la terre ne survivra pas, ni en corps, ni en ame. L'effort de la part d'ecrivains comme Rachid Oulebsir, des randonneurs tels Les Randonneurs des Babors, les Marcheurs, les Randonneurs du Sahel, sont d'une importance cruciale comme exemple pour inspirer notre jeunesse partout sur terre de se reveiller sur la realite du danger mortel dans lequel se trouve la planete. Il faut absolument retrouver le respect des ancetres qui comprenaient a un niveau fondamental et profond l'importance de la vie du village, pres des abres, pres des rivieres et des montagnes, avec des festivals pour les fourmis et un respect profond pour les besoins des oiseaux d'avoir eux aussi leur partage de la recolte des figues. 
Trudi Ralston

Pour les Randonneurs des Babors, specifiquement pour Daewessu Salah.
Pour la joie de la rencontre avec Rachid Oulebsir : Merci pour vos efforts de retracer les contours de l'ame, pour essayer d'eviter que l'etre humain s'etouffe dans la perdition dans lequel le monde se trouve en ce moment.

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