Thursday, October 22, 2020

Sur les Routes de la Kabylie : Les Rencontres d'Espoir avec Rachid Oulebsir

On vit dans un monde de bruit incessant. Meme en pleine pandemie, le bruit blanc derriere la foret au - dela du jardin grogne audiblement, venant de l'autoroute qui mene vers les villes de Tacoma et Seattle a une distance de 48 km et 96,5 km respectivement, de Olympia ici, la capitale de notre etat de Washington, juste sud de la frontiere avec le Canada et la province de la Colombie britannique ( British Colombia ). Les oiseaux font leurs chants courageux, et tres tot le matin, ils ont la chance de faire leurs belles melodies, sans qu'on entende le bruit de l'autoroute qui separe notre jardin et la foret a cote du centre de la ville d'Olympia d'une 15 minutes en voiture. Le voisinage ou on vit est tranquil, et en fait, l'etait un peu trop avant la pandemie, tout le monde etait ou a l'ecole ou au travail, c'etait le vide totale. Maintenant, les ecoles sont fermees, et beaucoup de personnes travaillent de chez eux, et a des heures tres reduites, ce qui veut dire que la plupart du temps, les parents et les enfants sont a la maison. C'est dans un sens bizarre, la renaissance d'un sens de communaute concrete dans les voisinages, un peu a l'envers, comme les gens se mefient de s'approcher, mais on se dit bonjour, et il y a une sorte d'entente silencieuse d'empathie et camaraderie a distance, qui adoucit un peu le manque total de direction de la part du gouvernement federal quant a comment controler la Covid. C'est le brouillard dense quant au futur, et les gens essaient de prendre la vie un jour a la fois. Je pense souvent aux efforts sincers que fait l'ecrivain kabyle Rachid Oulebsir, avec ses partages sur la culture et histoire de l'Algerie, et specifiquement sa devotion a la culture de la Kabylie, a ses traditions, sa langue, ses expressions culturelles et linguistiques, ses mythologies. L'experience de decouvrir avec Rachid Oulebsir en septembre 2019, les villages kabyles de Djebla et Iguersafene me reste gravee dans la memoire, et je serai toujours reconnaissant a Daewessu Salah, pour m'avoir intrduit a Rachid Oulebsir, et sa passion pour la Kabylie. La passion pour la terre natale, pour ses traditions, sa sagesse agrestre, ses intellectuels et leurs visions, sa langue et ses expressions, son histoire, est un tresor dans un monde qui comme un monstre vorace a decide de se manger les cultures et leurs identites et dignites avec un appetit destructif, malevolent, ce qui permet des ideologies douteuses de creuser des trous grands dans ce qui reste de la resistance humaine contre l'oppression sociale et intellectuelle. Sous l'hypnose d'une industrilisation globale, les economies de regions et pays aux identites culturelles anciennes profondes et nobles, souffrent une degradation qui les met au risque de l'effacement, un vrai crime contre l'humanite, ou les armes sont l'argent et l'indoctrination. Je me rappelle mon enthousiasme, l'energie joyeuse de sincere emotion, de passer des heures en route avec maitre Oulebsir, lui ecoutant sa connaissance sur la mythologie kabyle, sur les belles traditions agriculturelles, sur la structure des villages kabyles, sur le role de la femme dans les villages, sur le lien intense entre la nature et les montagnes qui entourent les villages, ce fut une affirmation sublime de mon amour pour la nature, pour les cultures ou la nature et sa sagesse a une voix, comme dans les cultures berberes, et comme on les note ici dans les cultures amerindiennes qui ont survecu le genocide qui lui ont causee tants de malheurs, tant de privations, maladies, morts et jusqu'a aujourd'hui tant de misere et pauvrete. La population amerindienne est la population la plus pauvre et la plus invisible de toutes les cultures aux Etats Unis, et au Canada. J'ai un ami belge - canadien qui travaille a Toronto, dans la province d'Ontario, dans le systeme legal qui essaie de proteger les interets des tribus de sa region, et il dit que cela lui brise le coeur de voir a quel point les cultures amerindiennes furent et restent abusees. L'histoire est la meme ici, et maintenant le traitement afreux de la population noire reveille le spectre des abus des annees 1930,1940 et 1950, avant l'arrivee du Mouvement pour les Droits Civils des annees 1960. On retourne vers un passe de dominance d'interets blancs avec une politique de droite extreme. C'est vraiment decourageant. La Kabylie m'inspire tout le temps, avec son courage malgre des circonstances toujours difficiles, et la rencontre de l'ecrivain dedique Rachid Oulebsir a laissee une impression marquante. Ses partages qu'il fait presque tous les jours sur ses impresssions, ses experiences, ses espoirs, sa vision sur le monde a travers une perspective de la culture riche et ancienne de sa Kabylie, a travers l'expression de ses talents litteraires, intellectuels, sa vision sur l'histoire et des defis de l'Algerie dans toute sa complexite intense, se transmettent avec un sens de calme, de perspectives accumulees a travers toute une vie de conviction, de dedication, de passion pour la dignite humaine, pour le droit a la liberte, l'identite, la communaute, le partage. Rachid Oulebsir est une voix kabyle au esprit universel, qui donne beaucoup d'espoir, qui nous laisse toujours avec la conviction que croire dans un monde meilleur, a base de la sagesse, du respect de la nature et d'autrui est non seulement possible, mais indispensable. 

Trudi Ralston  

No comments:

Post a Comment