Monday, August 3, 2020

L'Arbre aux Deux Coeurs : Une Treatise sur l'Amitie Creative - pour Nacer Amari

En 2015, j'ai publiee mon livre en anglais, une memoire de ma vie, " Lioness in Exile ", 365 articles et poemes. Le livre a aussi, au milieu, une collection de 48 pages de poemes en francais, dediques a mon ami Dr. Driss Ouaouicha, avec qui mon amitie et lien intellectuel remonte 36 ans, a l'epoque de nos etudes universitaires a l'Universite du Texas a Austin, ou j'ai obtenu ma maitrise en litterature espagnole et latino- americaine, et ou Driss a obtenu son doctorat en linguistique et education. Les poemes sont une celebration de notre amitie, dans un contexte de mes efforts envers la recherche pour une identite litteraire, qui en fait ne s'est manifestee completement  a nouveau qu'au moment que j'ai ete introduite a la culture berbere de l'Algerie, specifiquement, de la Kabylie, et ses artistes photographes. 
Les poemes pour Driss sont tels des reves un peu hallucinants, telle une odysee intense pour sortir de la solitude, de l'isolation, un effort que Driss a tolere avec grace et patience, avec respect et interet aussi, envers ce conflit douloureux que je me suis forcee d'accepter et resoudre. Les poemes sont publies en deux volumes sveltes, un de 31 pages, " Les Poemes pour Driss " et le second de 17 pages, " La Goutte d'Eau ", une reference au desert dans lequel se trouvait mon ame litteraire, et l'espoir, telle une goutte d'eau pour la soif de ma poesie, que provenait l'amitie de mon ami tolerant. 
Dans la nature en Kabylie, la mythologie berbere intense quant a la nature et ses symbolismes historiques et culturels, a travers la photographie de Djamil Diboune fut une revelation essentielle pour la decouverte et definition de mon identite litteraire, ainsi que la photographie de suite de Katia Djabri, Kurt Lolo, Narim Senoune, Zidani Azeddine, et depuis cette annee, la photographie de Nacer Amari. Le nom et art de Nacer Amari est depuis une experience qui a su reveiller aussi une reintegration de mon identite flamande, lui a su revister et redecouvrir les influences intellectuelles - artistiques formatives et decisives de mon enfance et adolescence en Belgique. Les influences de l'art et la tutelle de mon oncle Frans De Cauter, de mon pere Charles - Louis Desender, paix a leurs ames, recoivent dans la decouverte et l'appreciation des sensibilites de la photographie de Nacer Amari une facon de retracer les empreintes me laissees qui s'avaient presqu'effacees dans les vents et tempetes de ma lutte pour maintenir mon etre, mon identite, ma poesie, mes ecrits et leurs voyages et defis dans la traversee de l'Europe vers les Etats Unis a l'age de 19 ans.  L'identite berbere, si genereusement me partagee a travers la decouverte de la photographie de l'Ulysse berbere, Djamil Diboune, de la poete lyrique et ses photos de Katia Djabri, du mysticisme intense et profond de Kurt Lolo, de l'espoir et l'enthousiasme de la photographie de Narim Senoune, et le naturalisme et la passion des photos de Zidani Azeddine, recoivent dans les tableaux narratifs et reflexifs de Nacer Amari la fusion de mon coeur flamand qui est change pour toujours par les influences culturelles que mon esprit de poete a ete offert, par cette double joie, energie, courage me partagee avec telle generosite, tel amour, telle camaraderie, a un point ou je sens le mal du pays depuis pour l'Algerie, pour la Kabylie, comme une douleur intense dans tout mon corps, tout mon etre, qui tolere a peine etre si loin du pays et de la famille berbere d'artistes et amis qui m'ont sauvee le coeur et l'ame de poete et ecrivaine. Mes deux coeurs, comme la mythologie berbere l'interprete, Oul et Tassa, se sont fait connaissance en Kabylie, sont libres de s'exprimer, en toute abondance, en toute passion, en toute et complete presence, grace a la decouverte de la nature, de la culture, de l'art, de l'esprit, berbere de la Kabylie. Le vide, la desanguination symbolique de mon ame, de mon coeur, dans l'alienation souffert aux Etats Unis, a ete pardonnee, effacee, dans la magie de la richesse de la photographie d'energie guerisante des photographes kabyles, a travers lesquels j'ai pu me reconstruire, des les racines dans une nouvelle identite, libre, fiere, heureuse aussi. La collection de poemes dediquee a Djamil Diboune, " La Complicite du Corbeau " qui a comme couverture une peinture d'une maison kabyle faite par le photographe lui - meme, est une celebration de la force de la mythologie berbere quant a sa resistance, son courage et ses perspectives intellectuelles et artistiques, comme le corbeau et sa sagesse et intuition, avec qui je compare le photographe et ses inspirations. 
La photographie de Nacer Amari me permet entree au deux portails, celui de mon identite flamande durement eprouvee par mes experiences aux Etas Unis, et mon identite de poete qui fut reanimee dans le feu berbere et ses passions et heritages. Cette entree double, ne cree pas une lutte, une contradiction, mais une fusion heureuse, qui sait generer une energie d'intense serenite, d' une energie, au - dela d'obsessions personnelles, au - dela de limites culturelles, de contraintes, de contradictions en chagrins, en temperament, en passions. Il y a dans son art une naturelle tolerance pour la melancholie, pour les hesitations entre ombre et lumiere, quant a ambiance emotives, quant a tableaux qui celebrent en meme temps la certitude que donnent les rythmes du quotidien et ses subterfuges de mysteres, et l'eternel presence de la nature et ses phenomenes et la question de l'homme dans cette nature, comme source de constante enigmes, defis, questions, dilemmes. Il y a dans son art tranquil, libre de tout narcissisme, un refuge, un abri, un point de detente, telle l'art des impressionnistes et leurs peintures, qui ne cherchaient pas a resoudre, mais a rendre faisable, tolerable, plus doux, inspires par un idealisme qui voulait reinterpreter le passage du temps. Nacer Amari comprend ce desir de vouloir arreter pour un moment le temps, dans ses photos nostalgiques, calmes, reflexifs. Dans cette espace de calme, de repos philosophe, gentille, il y a la lumiere et les ombres ou ma poesie se retrouve ses origines flamandes, et sait se nourrir des energies et richesses et sensiblilites berberes, qui sont un tresor de mythologies, de connaissances historiques, artistiques, spirituelles, qui me permetttent de pouvoir me liberer ma muse et lui permettent suivre le chemin de son destin sans le poids des chaines du passe et ses traumes. Le passe est un portail que la richesse de l'esprit berbere m'a ouvert pour entrer au present, dans une fusion d'extreme joie, fierte, determination, courage, energie de souffles flamands - americains et berberes. Cette decouverte, cette liberte grace a cet element, ce regal inattendu de la grace d'une amitie et cooperation de la part d'un collegue et ami berbere m'a inspiree cette image, ce poeme, que je veux dediquer a l'art et 
esprit tolerant et accueillant de Nacer Amari

L'Arbre aux Deux Coeurs

Au fond du jardin de mon etre, la ou chantent les oiseaux de mes reves, 
dans une espace d'ombres et lumieres, ou se repose l'esprit de mes defunts poemes,
longuement perdus dans la traversee entre deux oceans et deux terres, 
il y un arbre ancien et silencieux aux racines grandes, au couronne de sage et profondes resonances. 

Mes pas y resonnent telles de sonnettes de meditations Tao, telles des refrains berberes anciens, 
s'y trouvent sans angoisses, sans chagrins, sans jugements, sans exigences, seul un sourire benevolent, 
seul un regard de gentille curiosite, de tendresse au melange de charite bien definie, bien assaisonnee,
une largesse d'esprit qui sait embrasser les trous et dechirures dans le tissu de mon coeur, de mon ame.

Au fond de ton ame, et ses tolerances et voyages, au fond de la mer de tes propres blessures et peines,
toi, l'arbre aux deux coeurs berberes, Oul et Tassa, me prepare l'huile et l'incense pour la fatigue de ma muse, la couverture et la flute pour la nuit et ses dangers et contradictions et tempetes, dans les silences
grands et amples de tes yeux et leurs levers et couchers de soleil et lune et etoiles. 

L'arbre ou vit l'esprit de mon oncle, l'esprit de mon pere, le corbeau des poetes berberes, ou vit
la voix des montagnes, le sphinx du grand sud du desert algerien, ou vit la musique qui m'inspire
mes poemes et livres qui celebrent la terre et la famille berbere, ses enfants artistes fiers, rebelles,
cet arbre aux racines chaudes et parfumees au sang de l'histoire et courage berberes, est ou je me repose. 

Pres de la fenetre grande ouverte qu'est l'accueil de ton art, le chant que me partagent les vagues de la mer
de tes visions, des visions des autres artistes berberes, il y l'echo et la cle d'or qui me sont laisses par 
l'arbre et ses images, ses chants, ses mysteres, que ton amitie me permet visiter, me permet connaitre, 
ou je peux dire bonjour au passe et present et toucher la terre, qui vibre avec Oul et Tassa et me recharge les veines, la force et les poemes. 


Trudi Ralston
" Tout dans la nature fleurit, et se bat a sa facon, pour etablir sa propre identite, et y insiste, a tout prix, 
   malgre toute opposition. " 
Rainer - Maria Rilke ( 1875 - 1926 ) , de " Lettres a un Jeune Poete ", Leipzig, 1929. 

     

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