Monday, September 21, 2020

Cle et Corde : La Melodie de l'Inspiration - dans la serie " Le Cahier Errant " dediquee a Nacer Amari

Ma grand mere maternelle jouait le piano, surtout Chopin. La musique etait pour elle une facon d'affirmer son esprit creatif, comme elle etait peintre d'aquarelles fines de fleurs. Pour moi, certaines melodies de piano, de violon, et de guitare classique et flamenco, sont ma defense contre une isolation et solitude qui m'a hauntee depuis mon adolescence, un sens d'etre dans un univers comme sous un globe en ver, ou j'etais invisible, mais je pouvais voir le monde autour de moi. Mes premiers poemes furent inspires par cette presence d'une melodie de piano, de violon, de guitare, qui etaient les cordes qui me permettaient sentir leur presence comme voix de ces premieres expressions poetiques. Cette voix, cette cle, de qui sa source etait, c'etait enterree pour beauoup d'annees, dans lesquelles j'ai traversee tel on traverse un desert vide, une vie entiere dans le silence et la solitude, parmi des personnes qui ne voyaient que l'exterieur de mon etre, et ne comprenaient rien de mon ame, de mon coeur. En Kabylie, j'ai pu quitter ce desert, et petit a petit, mon esprit creatif s'est reveille, et se trouve depuis dans une belle vallee, avec la presence de la photogaphie des artistes berberes de montagnes et rivieres, de fleurs, d'animaux, de villages et villes, de levers et couchers du soleil, de la mer, de portraits d'enfants et leurs sourires, qui nourissent mon esprit de poete, et m'inspirent la joie et l'espoir de la liberte, de la dignite. Quand j'etais adolescente, et j'ecrivais mes poemes solitaires, ce qui me maintenait l'espoir, le courage, etaient les melodies avec lesquelles me visitait et regalait le silence. Une melodie, dans une cle que moi je comprenais, qui etait comme un compagne, un ami qui etait la, pour me rassurer qu'etre poete, meme a 16 ans, etait valable, etait important. Ce silence melodieux me permettait de trouver le centre Zen de mon etre, et etait initie par mon oncle peintre Frans De Cauter ( 1920 - 1981 ), qui discretement encourageait ma rebellie envers le systeme scolaire du lycee catholique prestigieux ou mon pere insistait que j'aille. Mes ecrits rebelles dans les cours de litterature francais y etaient notes, et furent une des raisons que j'ai du changer a un autre lycee un peu plus democrate. La cle et les cordes du silence j'avais perdus pour tres longtemps. Ce journal du " Le Cahier Errant " je dedique a toi, a ton art, a ton esprit, parceque je comprends de plus en plus, que cette cle et ses cordes me visitent a nouveau depuis mon introduction a ta photographie. Elle me parle en melodies, et a travers ses melodies, je traduis les notes de la musique qu'elle me chante, dans la cle en harmonie avec les mots de mes articles et poemes que ton art m'inspire. C'est un processus envoutant, et tres emouvant, d'entendre de tes photos leurs chants, leurs voix, leur piano, leur violon, leurs aires de guitare, classique, et flamenco, que j'ecoute et que je traduis. L'intensite de cette procedure, affective, creative, intellectuelle est sublime, car elle me met en contact avec les souvenirs que j'ai de l'apprentissage de mon oncle sur l'art, sur la musique, car Frans etait aussi un musicien accompli, et son instrument favori fut le piano. C'est de lui que j'ai appris sur la synesthesie, a travers la poesie et les ecrits de Goethe, de Rilke, et Frans sentais qu'a 16 ans deja j'avais une faim incontournable pour la connaissance, pour les arts, pour la poesie. A travers un mystere du destin, ta photographie me met au centre de cette experience, ou j'entends a nouveau les melodies d'il y a si longtemps, seulement plus claires, a travers ce lien de ton art, de ton amitie, ce qui me provoque parfois une cascade de sourires et de larmes, dans une synesthesie d'emotions tres profondes de savoir que ce regal me vient de l'Algerie, de la Kabylie, de la culture berbere, pas des montagnes des Himalayas, pas des plaines et rivieres ici, mais du coeur ancien, resistant kabyle. C'est la Kabylie qui me parle, qui me chante, et qui m'ecoute, quand je lui traduis les notes et images pour lui donner mes poemes, articles et livres qu'elle m'inspire. A travers ta photographie, ces notes que me laissent tes photos ont une voix forte, que je reconnais, que je connais : c'est la mienne que je croyais morte, mais qui est plus grande, plus fiere, plus resistante que jamais avant, et meme dans les moments ou je dois affronter les bords du desert immense de mon passe, je ne dois plus y me risquer seule, car les melodies de la musique en cle kabyle de ta photographie m'y accompagnent, ensemble avec l'esprit de Frans, qui finalement, apres plus de 40 ans d'efforts de me sauvegarder le courage et l'espoir, peut se retirer satisfait que mon ame de poete apres un tres long voyage, a trouvee en Algerie le chemin de retour vers son identite, vers sa dignite, sa liberte et sa voix.  

Trudi Ralston 

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