Sunday, September 6, 2020

Point de Repos - Dans la serie " Le Cahier Errant "

Les frontieres fermees, voila une idee qui me prend du temps a accepter, de me trouver enfermee dans ce pays grand, arrogant, qui perd avec chaque nouveau lever du soleil une autre piece de son ame deja si compromise. Quand j'ai quittee la Belgique comme jeune adulte, ce que j'ai appris a aimer beaucoup des Etas Unis, fut l'enormite de l'espace du pays, on y pouvait respirer, de New York a Dallas, de Chicago a Los Angeles, c'etait le meme pays, a traverser librement a travers des milliers de kilometres, avec aisance et liberte. Mon pere etait fascine par ce fait, et nous emmenait a faire des voyages a travers l'abondance des etats de ce pays, du sud au ouest, on etait en aventures d'exploration de ce qu'avait a offrir de richesse en nature les Etats Unis. Si mon pere etait encore vivant, paix a son ame, il serait triste de voir la condition deplorable du pays qu'il voyait toujours avec beaucoup d'admiration et espoir. Il serait demoralise par le manque et la perte de droits democratiques, par le racisme, par l'absence de la decence politique, par l'avarice et la bassesse des pratiques de la part des leaders de ce pays. La Covid a mise en relief les genantes faiblesses morales, les obsessions destructives quant a convictions sociales et spirituelles ici, et maintenant, a cause de la quantite enorme et croissante encore toujours de morts et malades americains que reclame cette pandemie, les frontieres de presque tous les autres pays sur terre nous sont fermees. Comme personne qui aime l'espace autour de son etre, physiquement et affectivement, je me sens comme affligee de la claustrophobie, mes valises pour l'Europe et l'Afrique du Nord restent a l'armoire, vides, seules, et il y a des moments ou cela devient penible, vu que tout mon coeur, toute mon ame de poete et ecrivaine, reve de retourner a ma famille berbere en Algerie. J'ai un copain au Texas qui est de El Salvador, qui a mon age, et qui a grandi dans le tumulte continu de guerres civiles. Il aime voyager, comme celebataire independant et libre, et lui aussi, qui se sentait toujours libre aux Etas Unis, se sent opprime par l'ambiance nefaste ici, et par l'interdit de pouvoir voyager et visiter sa famillle et amis en Belgique et l'Espagne, comme un passeport americain en ce moment est anatheme. Je suis tres reconnaissante que j'ai pu voyager au Maroc et l'Algerie l'automne passe, et ces beaux souvenirs me donnent le courage de continuer a ecrire et publier mes livres de prose et poemes dediques a l'Algerie, et faire mes broderies a base de photos des artistes berberes en Kabylie. Ce matin, ayant travaillee tres tard dans la nuit, je m'etais reveillee apres juste quatre heures de sommeil, et j'avais un peu d'angoisse quant au monde en ce moment, comme normalement on aurait ete deja de retour mon mari et moi, pour un second sejour en Afrique du Nord. La vertue de la patience s'annonceait tres tot ce matin .... Je pensais aux mots d 'enouragement d'un de mes amis artistes berberes : " Ne t'en fais pas trop, tout le monde a quelque chose qui ne va nulle part, l'important c'est d'avancer quand meme.... " Ce que j'ai decidee de faire, et ce poeme m'a ete inspire en me rappelant ses mots et c'est a lui que je dedique alors mon poeme :   

Point de Repos 

Loin dans la distance d'un sommeil qui essaie de se moquer de mes courages, j'ai vu un grand beau nuage blanc, qui s'est ouvert et offert tel un cercle grand, doux et accueillant.

Comme un point de repos en complete silence calmant, c'etait ton ame venu me dire bonjour avec tact et gentille presence. Mes pensees egarees de manque de detente se sont approchees comme les protagonistes d'une peinture surrealiste, et de loin j'ai vu les couleurs, j'ai entendues les melodies de ton amitie tranquille. 

Au - dela des lois du temps, au - dela des lois de la continuite des realites physiques, il y avait dans ce cercle grand de ton esprit venu me visiter dans ce moment de detresse, la charite et la tendresse qui ne juge pas, qui guerit et qui accepte. 

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Voila que j'ai vu devant moi les belles montagnes et rivieres de la Kabylie, que j'ai vu ton sourire, et la lumiere de tes yeux, au milieu de ce grand nuage bleu et doux qui m'a enveloppe de son amour, du soleil et de la lune de ses sagesses. 

Voila que j'ai pu me rendormir, et apres me reveiller rafraichie, je me trouve a nouveau avec le coeur qui chante une melodie d'espoir, de courage, voila que je me trouve a nouveau avec les pieds legers en rythme de danse. 

Voila que je retrouve mon sourire que tu m'as laisse ce matin pres de mon oreiller, juste pour te rassurer que malgre ma valise vide, j'aurai a nouveau le coeur plein d'energie berbere, plein de courage kabyle.  


Trudi Ralston 

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